Robert de Joly, né à
Paris le 5 juillet 1887, mort à
Montpellier en 1968 est un grand spéléologue français. Ami, disciple et (parfois) concurrent d'Édouard-Alfred Martel, il relance la
spéléologie entre les deux guerres mondiales. Il a conçu, adapté ou importé du matériel d'exploration et des techniques et participé à l'aménagement touristique de plusieurs gouffres. Il a formé de nombreux spéléologues.
Biographie
Ingénieur attaché au service des Mines, capitaine mécanicien de réserve, Robert de Joly a participé aux deux conflits mondiaux (Croix de guerre).
Il s'intéresse à la spéléologie suite à la lecture des ouvrages d'Édouard-Alfred Martel. Enfant, il se rendait en vacances près du Vigan (Gard), où ses grands-parents possédaient de vastes étendues de causses, truffées d'avens et de cavernes. A quatorze ans, dans une grotte de la Tessonne, sous le Causse de Montdardier, il fait une intéressante découverte archéologique.
En 1928, entre le 21 et le 26 juillet, Robert de Joly effectue une traversée complète des Gorges du Verdon. Il est le premier à franchir les salles de l’Imbut à bord d’une sorte de canoë en caoutchouc.
En 1929, il fait la connaissance de Guy de Lavaur, il le convie à sa campagne sur les Grands Causses et l'initie à ses techniques.
Le 18 mars 1930, Robert de Joly reprend l'oeuvre de Martel qui avait créé la société de spéléologie en 1895. Il devient le président de la société spéléologique de France (SSF) dont le siège social se trouvait à Montpellier. Son but était d'assurer la liaison entre spéléologues et d'aider au développement de l'activité des prospecteurs du sous-sol. Les plus grands spéléologues de l'époque en faisait partie, parmi eux : Édouard-Alfred Martel (président d'honneur), Norbert Casteret, Bernard Gèze, Guy de Lavaur... Les relations avec Martel se dégradèrent par la suite.
Le 19 août 1935, avec l'abbé Glory et une équipe de spéléologues, il explore l'aven d'Orgnac. Il descend une verticale de cinquante mètres. Il coordonne par la suite les travaux d'aménagement. La première salle porte son nom et son urne funéraire y est visible.
En 1938, il reprend les explorations du Gouffre de Padirac avec Guy de Lavaur : il dépasse le terminus atteint par Martel en 1900. Une barrière — obstacle majeur — et un grand affluent de la rivière souterraine de Padirac portent son nom.
On lui doit également les explorations du Chourum Martin dans le Dévoluy (Hautes-Alpes), de la grotte des Eaux-Chaudes (Pyrénées-Atlantiques)...
En 1956, il conseille de percer un tunnel pour poursuivre les visites dans la Grotte de Proumeyssac.
Il généralisa en spéléologie l'utilisation d'un matériel plus fiable et plus efficace qui permit de progresser dans des cavités plus difficiles :
- en remplacement des échelles de corde à barreau en bois : des échelles souples à barreaux en tube d'élektron (alliage métallique très léger) et à montants en câbles d'acier. Le poids et le volume des échelles spéléos se trouvèrent fortement réduits par cette innovation. Ce type d'échelles est encore utilisé de nos jours ;
- pour l'éclairage, il utilisa un générateur à Acétylène ;
- utilisation de canots gonflables en rivière ;
- bivouac souterrain sans tente, avec un canot pneumatique retourné.
De Joly marque son temps par une discipline stricte et hiérarchisée dans les équipes d'exploration : seuls les spélélogues plus anciens et expérimentés font partie de l'équipe de pointe, les autres équipiers sont là en soutien, ils assurent les aînés, manient des treuils et attendent dans le froid, sur les paliers. Cette organisation efficace, en regard des techniques utilisées, durera jusqu'en 1970. Par la suite, des équipes plus restreintes seront capables d'assurer seules l'entièreté des explorations.
La Fédération française de Spéléologie a créé en 1964 le prix Robert de Joly pour récompenser l'activité d'exploration spéléologique d'un club ou groupe de clubs français. Ce prix est regroupé avec le prix Martel en 1982 pour distinguer l'activité d'un spéléologue ou d'un club qui aura réalisé une exploration exceptionnelle ou oeuvré à l'évolution de la spéléologie.
Distinctions
- Médaille de bronze du Touring Club de France (1928)
- Médaille de la Société de statistique de Marseille (1929)
- Médaille d'argent du Club Cévenol (1931)
- Prix d'hydrogéologie de la Société de Géographie de Paris (1931)
- Palmes académiques (1936)
- Membre de l'Académie des Sciences de Montpelier (1939)
- Membre de l'Académie des Sciences de Nîmes (1940)
- Vice-président de la Société de Sciences Naturelles du Gard (1950)
- Chevalier de la Légion d'honneur, à titre militaire (1950)
- Médaille de la recherche et des inventions (1958)
- Médaille d'or du Commissariat aux Sports (1953)
- Médaille d'or du tourisme (1960)
- Officier de la Légion d'honneur, au titre de la spéléologie (1967)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes