Roncevaux (
Orreaga en
Basque ou
Roncesvalles en
Espagnol,
Orreaga/Roncesvalles officiellement), est une municipalité du nord de l'
Espagne située dans la comarque du même nom et dans la communauté forale de Navarre. Le secrétaire de mairie est aussi celui de
Auritz-Burguete et
Erro.
Ce modeste village des Pyrénées, doté d'une belle église et d'un musée, connaît une double renommée. Selon la légende, c'est là que Roland, conduisant l'arrière-garde de l'armée de Charlemagne fut surpris par les Vascons le 15 août 778. Il sonna son cor, trop tard pour que le roi pût lui prêter assistance. La légendaire Brèche de Roland se trouve dans les Pyrénées centrales, au-dessus du cirque de Gavarnie et le Pas de Roland sur la commune d'Itxassou dans les Pyrénées-Atlantiques, le long de la Nive.
Un rocher de granit orné de bas-reliefs en bronze, chante la mémoire du paladin qui inspira la plus célèbre des chansons de geste.
Localités limitrophes
Le
col d'Ibañeta et
Valcarlos au nord,
Burguete au sud (premier village de la
Comarque nommée alors Burgo de Roncesvalles),
Orbaiceta à l'est.
Géographie
Le
Col de Roncevaux, A 49 km nord de
Pampelune, correspondait anciennement au passage axial d'Ibañeta (1.066m), voie de passage naturel que l'on a utilisé depuis la
Préhistoire pour accéder à la
Péninsule ibérique. Le point culminant de cette municipalité est le mont Ortzanzurieta avec ses 1.564 m.
Les pèlerins de Saint Jacques trouvaient des maisons et institutions religieuses à Roncevaux pour les accueillir, au pied d'Ibañeta, où se déroula la très célèbre bataille contre les Carolingiens. L'arrière garde de l'armée de Charlemagne y a été battue et mis en déroute par les basques. Au fil du temps, il continue d'être une Enclave fondamentale pour les pèlerins du chemin de Saint Jacques. Le Camino Francés arrive par Ibañeta et Roncevaux, le même que parcourut Aymeric Picaud au XIIe siècle, lequel aboutit à Obanos, très proche de Puente la Reina (Navarre), avec celui qui vient du Somport via Huesca (Aragon), également dans les Pyrénées et connu comme le Camino aragonés.
Le toponyme Roncesvalles
Traditionnellement le toponyme Roncesvalles était traduit par « vallée d'aubépines », et le nom en basque se base sur cette interprétation : Orreaga « lieu de genévriers », c’est probablement la corruption de l'ancien toponyme « Orierriaga ». D'autres théories donnent comme origine le toponyme « Erro-zabal », la « plaine d'
Erro », la vallée à laquelle Roncesvalles fut associé pendant plusieurs siècles.
Les successifs mouvements de pèlerins ont fini par franciser le nom : Rozabal, Ronzaval, Roncesvals, et enfin Roncevaux. Sans doute, l'influence française est aussi la conséquence du tragique souvenir de l'échec de l'armée de Charlemagne en 778.
Néanmoins, le nom de Roncevaux faisait originairement référence à la petite plaine ; puis, depuis le XIIe siècle, à la commune d'origine de l'actuelle Auritz-Burguete.
Quelques décennies plus tard, après la fondation de l'Église Collégiale, on a du différencier la commune et l'hôpital. La première, connu comme "Bourg de Roncevaux " ou même " Roncevaux " pendant le Moyen Âge, et a finalement dû être connue par le toponyme « Burguete » (le " petit bourg " ), à cause de sa taille. Bien qu'il ait été fondé plus tard, l'hôpital s'est approprié le vieux toponyme.
Notes au sujet de la toponymie
Les toponymes latins et romains, employés depuis le Moyen Age pour se référer à l'enclave pyrénéenne, sont nombreux et variés. Si bien que quelques une sont a considérer comme erronés à cause de mauvaises interprétations de copistes et de personnages éloignés de Navarre, aux orthographes dérivées et d'autres erronées ou supposées qu'ils étaient mal écrits. En évitant de saper en voici quelques unes: Errozabal, Roncidevallibus, Roncisdevalles, Roncisdevallis, Roncisvalle, Roncisvallis, Roncisvals, Ronsasvals, Ronzalsvals, Roscidavallis, Rozavalles, Runcevallis, Runciavallis, Runciavalle, Runzasvals, Rainchevaux, Rencelvals, Rencesvals, Renceval, Renchevax, Rescesval, Roncallis, Ronças, Ronçasvals, Roncavallis, Roncavalls, Roncavallus, Roncesvalls, Roncevall, Roncevallis, Roncesvalhes, Roncevax, Roncevaux.
Ibaéneta aussi a eu les mêmes interprétations imprécises dues a des réminiscences légendaires si spéciales de cette région: "Pyrenei jugo", "Pyrenei saltus summitate", "Summi Portus", "Vertex Pyrenei Wasconum", "Vertice montis qui dicitur Ronsasvals", "Summi montis verticae", "Mons qui dicitur Ronsasvals", "Montis qui dicitur Runciavallis", "Capella Caroli", "Capella Rotolandi", "Hospital Rollandi", "Hospitale Rotolandi", "Hospital de Summo Portu", "Hospital Sant Salvador de Summi Port", "Monasterium Sant Salvador de Ybenieta", "Monasterium Sanctus Salvator", "Hospitale de Sancti Salvatoris", "San Salvador de Ibañeta", "Ecclesia Sancti Salvatoris...
Le haut de Valcarlos a été connu comme: "Portus Cisere", "Puerto de Císera", "Portus Ciséreos" et "Porz de Sizer", a ne pas confondre avec "Port de Cize" proposé par Picaud, en relation avec la traversée romaine des crêtes. Le Valcarlos proprement dit dérive de "Vallis Caroli" et "Karlestal", espace qui occupe la frontière internationale d'Arneguy et le col de Moccosalia, où la tradition suppose que Charlemagne a campé au milieu des vascons qui étaient en train d'anéantir l'arrière garde.
Administration
Liste des maires | Mandat | Nom du maire | Parti politique |
---|
2003-2007 | Luis Echeverría Echávarren | |
2007-2011 | Luis Echeverría Echávarren | |
Démographie
Division linguistique
En accord avec Loi forale 18/1986 du 15 décembre sur le
Basque , la Navarre est linguistiquement divisée en trois zones. Cette municipalité fait partie de la zone bascophone où l'utilisation du basque y est majoritaire. Le basque et le castillan sont utilisés dans d'administration publique, les médias, les manifestations culturelles et en éducation cependant l'usage du basque y est courant et encouragé le plus souvent.
Histoire
Roncevaux a toujours été un passage pour accéder à la péninsule ibérique. De Roncevaux ont pénétré les
celtes, les
barbares (409), les
Goths qui s'établirent le long de la Cuenca de Duero et, naturellement, Charlemagnes avec la plus puissante armée du VIII
e siècle, route de
Saragosse. Charlemagne, en déroute depuis
Saragosse, décida de réduire en cendres la capitale du royaume de Navarre, Pampelune. Il rentrait en
France, via les Pyrénées et, entre le col d'Ibañeta et le ravin de Valcarlos, il du subir une
Embuscade de la par des natifs basques de cette région à qui il était facile de provoquer un désordre général en lançant des
Cailloux et des
piques. La
chanson de Roland, écrite quelque part en France à la fin du XI
e siècle, attribue le désastre sur un plat entre Roncevaux et Burguete, aux attaquants qui n'étaient pas des
basques mais des
Sarrasins.
L’ancienne chapelle et l'hôpital des pèlerins d'Ibañeta y furent transférés en 1132 sur ordre de l'évêque de Pampelune, Sanche Larrosa.
En quelques années, la grande charité des chanoines de Saint-Augustin chargés de l'accueil leur valut de nombreux dons venus des quatre coins de Navarre, d'Espagne et de plusieurs pays d'Europe. Les pèlerins, dont le flot pouvait osciller entre 30 000 et 50 000 à l'heure des jubilés, y étaient jusqu'au XVIIe siècle reçus, entretenus et nourris trois jours durant.
Sinistré par une Avalanche au XVIe siècle, le Monastère eut également à souffrir de l'armée impériale française lors de son reflux d'Espagne.
Quoi qu'il en soit, ce monument, point de départ du Camino francés, est l'un des hauts lieux du chemin européen de Saint-Jacques. Depuis une vingtaine d'années, la tradition hospitalière y a été restaurée par la petite communauté canoniale (désormais sécularisée) qui doit faire face à un afflux croissant de pèlerins.
Culture et patrimoine
Le Pèlerinage de Compostelle
Sur le
Camino navarro du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. On vient de
Valcarlos, la prochaine commune est
Espinal.
La Real colegiata de Santa Maria
Article détaillé : .
La Cruz de los Peregrinos
Cette «croix des Pèlerins» se trouve à environ 300 mètres au sud de Roncevaux, sur le côté gauche de la route de Burguete.
Il s'agit d'un calvaire gothique en pierre du XIVe siècle, orné de l'image de la Vierge et des effigies du roi Sanche VII le Fort et de son épouse Clémence.
Civils
Le Musée de la Collégiale
Installé dans les anciennes écuries, il possède de très belles pièces (d'
Orfèvrerie ancienne : coffret mudéjar, évangéliaire roman,
Reliquaire émaillé du XIV
e siècle, etc.).
Au rez-de-chaussée, la bibliothèque ou sont exposées de remarquables pièces d'orfèvrerie, comme l'évangéliaire des rois de Navarre du XIIe siècle, ou un reliquaire enrichi d'Argent, d'or et d'émail, dit échiquier de Charlemagne, sans doute à cause de sa disposition en petits compartiments géométriques du XIVe siècle.
On peut y voir une masse d’arme, dite de Roland, qui imite celles de l'époque de Sanche le Fort. On montre aussi les chaînes dont on raconte que le roi les rapporta de la Bataille de Las Navas de Tolosa, ce sont celles qui figurent sur le blason de la Navarre, ainsi qu’une émeraude qui aurait orné le turban du Sultan Miramamolin le Vert.
Parmi les belles peintures sur bois, il faut citer la Sainte Famille de Luis de Morales du XVIIe siècle, et le Triptyque de la Crucifixion, oeuvre néerlandaise de l’atelier de Jérôme Bosch du XVIe siècle.
L'objet le plus important du musée de la Real colegiata est une statue de la Vierge de Roncevaux, en bois de Cèdre, dorée et argentée, datant du XIIIe siècle. Selon la légende, elle aurait été révélée par un cerf, dans les montagnes voisines.
Références
Voir aussi
- La Chanson de Roland, récit épique relatant la célèbre bataille de Roncevaux
- Camino frances, le chemin en Espagne du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle
- Bataille de Roncevaux
- Collégiale royale de Roncevaux
Liens externes