Le
sandhi tonal est un phénomène de
Sandhi (modification des sons de mots en contact dans un énoncé) qui se produit dans les langues tonales. Il existe dans toutes les langues à tons, mais paraît plus répandu dans certaines que dans d'autres.
En mandarin
Cet article ou cette section utilise une notation
ruby. Si vous utilisez un navigateur
Mozilla, vous pouvez installer
ce patch pour que l'affichage soit correct. Sans cela, vous verrez la transcription entre parenthèses comme suit :
了(le), et non au-dessus des
sinogrammes comme prévu.
En mandarin, le sandhi tonal le plus fréquent concerne le 3e ton.
Premièrement, une syllabe originalement au 3e ton placée devant une autre syllabe au même ton est prononcée comme une syllabe au 2e (consulter aussi Prononciation du mandarin). Par exemple, l'expression <ruby style="ruby-align: center; font-size: x-small;" lang="zh" xml:lang="zh"><rb>你好</rb><rp>(</rp><rt class="pinyin" style="font-family:'Arial Unicode MS', 'Bitstream Cyberbit', 'TITUS Cyberbit Basic', 'Lucida Sans Unicode'; font-family /**/:inherit;">nǐ hǎo</rt><rp>)</rp></ruby> (« bonjour ») est prononcée dans les faits níhǎo ; normalement, la transcription en pinyin, plus phonologique que Phonétique ne le note pas car il n'existe pas de contre-exemple : ce sandhi tonal est automatique et non pertinent.
Deuxièmement, toute syllabe au 3e située devant une autre syllabe aux autres tons (dont le « ton léger », c'est-à-dire l'absence de ton) est prononcée au « demi-troisième ton », que la transcription ne note pas. Par exemple, dans <ruby style="ruby-align: center; font-size: x-small;" lang="zh" xml:lang="zh"><rb>好看</rb><rp>(</rp><rt class="pinyin" style="font-family:'Arial Unicode MS', 'Bitstream Cyberbit', 'TITUS Cyberbit Basic', 'Lucida Sans Unicode'; font-family /**/:inherit;">hǎo kàn</rt><rp>)</rp></ruby> (« beau ») et <ruby style="ruby-align: center; font-size: x-small;" lang="zh" xml:lang="zh"><rb>好吧</rb><rp>(</rp><rt class="pinyin" style="font-family:'Arial Unicode MS', 'Bitstream Cyberbit', 'TITUS Cyberbit Basic', 'Lucida Sans Unicode'; font-family /**/:inherit;">hǎo ba</rt><rp>)</rp></ruby> (« bien ! »), <ruby style="ruby-align: center; font-size: x-small;" lang="zh" xml:lang="zh"><rb>好</rb><rp>(</rp><rt class="pinyin" style="font-family:'Arial Unicode MS', 'Bitstream Cyberbit', 'TITUS Cyberbit Basic', 'Lucida Sans Unicode'; font-family /**/:inherit;">hǎo</rt><rp>)</rp></ruby> est prononcé au demi-troisième ton. Dans les faits, le troisième ton ne s'entend que dans des syllabes isolées, une prononciation appliquée mais artificielle ou en fin d'énoncé.
Enfin, quelques mots impliquent des règles de sandhi tonal plus complexes (que la transcription n'indique pas non plus). Par exemple, la particule de négation <ruby style="ruby-align: center; font-size: x-small;" lang="zh" xml:lang="zh"><rb>不</rb><rp>(</rp><rt class="pinyin" style="font-family:'Arial Unicode MS', 'Bitstream Cyberbit', 'TITUS Cyberbit Basic', 'Lucida Sans Unicode'; font-family /**/:inherit;">bù</rt><rp>)</rp></ruby> (4e ton) passe au 2e ton devant une autre syllabe au 4e ton : <ruby style="ruby-align: center; font-size: x-small;" lang="zh" xml:lang="zh"><rb>我不美</rb><rp>(</rp><rt class="pinyin" style="font-family:'Arial Unicode MS', 'Bitstream Cyberbit', 'TITUS Cyberbit Basic', 'Lucida Sans Unicode'; font-family /**/:inherit;">wǒ bù měi</rt><rp>)</rp></ruby> (« je ne suis pas beau ») mais <ruby style="ruby-align: center; font-size: x-small;" lang="zh" xml:lang="zh"><rb>我不大</rb><rp>(</rp><rt class="pinyin" style="font-family:'Arial Unicode MS', 'Bitstream Cyberbit', 'TITUS Cyberbit Basic', 'Lucida Sans Unicode'; font-family /**/:inherit;">wǒ bú dà</rt><rp>)</rp></ruby> (transcrit normalement wǒ bù dà ; « je ne suis pas grand »). Le mot <ruby style="ruby-align: center; font-size: x-small;" lang="zh" xml:lang="zh"><rb>一</rb><rp>(</rp><rt class="pinyin" style="font-family:'Arial Unicode MS', 'Bitstream Cyberbit', 'TITUS Cyberbit Basic', 'Lucida Sans Unicode'; font-family /**/:inherit;">yī</rt><rp>)</rp></ruby> (« un ») est encore plus complexe puisqu'il se prononce :
- yī (1er ton) quand on compte, quand il est isolé et en fin de mot ou d'énoncé ;
- yí (2e ton) devant une syllabe au 4e ton ou devant le spécificatif <ruby style="ruby-align: center; font-size: x-small;" lang="zh" xml:lang="zh"><rb>个/個</rb><rp>(</rp><rt class="pinyin" style="font-family:'Arial Unicode MS', 'Bitstream Cyberbit', 'TITUS Cyberbit Basic', 'Lucida Sans Unicode'; font-family /**/:inherit;">ge</rt><rp>)</rp></ruby> (ton léger mais anciennement syllabe au 4e ton) ;
- yì (4e ton) devant une syllabe aux autres tons.
Encore une fois, le pinyin n'indique aucune de ces modifications.
En taïwanais
Le sandhi tonal en
Taïwanais est plus complexe. Ainsi, seule la dernière syllabe d'un énoncé (ou une syllabe isolée) garde son ton d'origine. Tous les autres tons de l'énoncé sont modifiés automatiquement dès qu'ils sont suivis d'une autre syllabe, quel que soit son ton (qui n'entre pas en jeu dans les modifications) et subissent d'autres modifications selon la nature de la
coda de la syllabe.
Pour montrer à quel point le sandhi tonal y affecte la signification, considérons la combinaison des morphèmes kiaⁿ (« effrayé ») et lâng (« personne »), qui change de sens selon le ton. Prononcée kiaⁿ7-lâng5, elle signifie « avoir peur des gens » (dans un sens idiomatique, aussi « sale », mais ce sens est plus utilisé dans la partie sud de Taiwan) tandis que kiaⁿ1-lâng1 se traduit par « effrayant ».
En cherokee
Le
cherokee a un système tonal imposant au sein duquel les tons peuvent être combinés de diverses manières selon des règles tonales complexes et subtiles qui admettent des variantes selon les tribus. Même si ce système tonal se simplifie peu à peu, à cause de la prévalence de l'anglais, celui-ci reste très important pour le sens.
Articles connexes
- Sandhi ;
- langues tonales ;
- Tonème ;
- types de modifications phonétiques.