Les
Snuff movies (ou
Snuff films) sont des films courts généralement sous forme d'unique plan-séquence mal filmé et instable qui mettent en scène un meurtre (supposément) réel, parfois précédé de
Pornographie avec
viols de femmes ou d'enfants.
Le terme de snuff movie apparaît au milieu des Années 1970 pour désigner des films clandestins contenant les images de sévices et de meurtres qui se prétendent réels. Ces films faits de brutalité et de violence semblent destinés à des amateurs demandeurs. Un certain nombre de films pour le cinéma ont traité du thème des snuff movies.
La réalité de ces films est toutefois discutée, certains considérant qu'il s'agirait principalement d'une Légende urbaine.
Description des snuff movies
La légende populaire veut que le
snuff soit le produit d'un faux tournage, suivant le schéma suivant : un producteur organise un casting pour un film pornographique, les interprètes engagées sont ainsi manipulées pour être victimes de vraies tortures et d'abus, avant le meurtre final. Ce film circule ensuite dans un circuit fermé de riches amateurs de crimes où ces cassettes circulent à prix d’or.
Deux composantes sont essentielles dans le snuff movie : la mort et l’image.
- La mort : elle doit être présentée comme étant réelle, mais il faut également qu’elle soit visible dans son déroulement. On doit voir « le mourant », autrement dit la victime sur le point de mourir, ou en train de mourir, et non la mort ayant déjà réalisé son oeuvre. Autre aspect, la victime est consciente de sa mort.
- L’image : la mort doit être filmée. Il ne s’agit pas de simples photos, il faut accentuer le réalisme par le mouvement et la durée. Le plan-séquence est généralement de mauvaise qualité et filmé par un cinéaste semi-professionnel (éclairage présent mais partiel et mauvais, cadrages instables mais ciblés, etc.).
Polémique sur l'existence des snuff movies
Les éléments de doutes sur l'existence des snuff movies
Un certain nombre d'éléments autour des
snuff movies sont caractéristiques de ce qu'on nomme une
Légende urbaine, ce qui mène beaucoup de personnes à penser que ces films n'existeraient pas ou alors de façon très exceptionnelle, sans qu'existe un marché organisé.
L'élément le plus convaincant est qu'il est, de toute évidence, considérablement moins risqué pour le réalisateur de mettre en scène un faux meurtre, et de le vendre en le faisant passer pour vrai à des clients qui ne verront pas la différence. Et s'il s'avère que le réalisateur est mentalement dérangé et vit en dehors de la réalité au point de ne pas se soucier des risques qu'il encourt en filmant de vrais meurtres, il n'est pas logique qu'il en fasse ensuite une utilisation "logique" et "rentable" en en faisant un commerce organisé (à relativiser cependant, car le problème des psychopathes et sociopathes concerne les notions de Bien et de Mal, et non celles de lucrativité ou de succès).
D'autres éléments laissent à penser qu'il s'agirait d'une rumeur :
- le fait que les snuff movies soient systématiquement filmés dans de mauvaises conditions de cadrage, d'éclairage, etc. qui facilitent l'utilisation de trucages ;
- le caractère particulièrement fantasmatique de ces snuff movies, qui allient des idées de violence, de sexe, de mort et d'argent ;
- le fait qu'aucune décision judiciaire ne semble avoir jamais été prononcée à ce sujet ;
- le fait qu'aucun rapport d'enquête policière ou journalistique à ce sujet n'ait été lu, ce qui laisse à penser qu'aucune enquête n'ait conclu à leur existence ;
- le fait que la transmission d'informations à ce sujet se déroule en majorité sur les médias les plus propices à la diffusion de rumeurs : transmission orale, forums de discussions sur Internet, email, etc.
- le fait qu'une diffusion nécessairement réservée à un public restreint a peu de chances d'intéresser les organisations criminelles qui visent surtout le profit ;
En 2001, la journaliste française Sarah Finger a publié un ouvrage relatant son enquête de deux années sur le phénomène des snuff movies, notamment auprès d'InterPol et du FBI.. Sarah Finger y explique pourquoi elle met en doute à ce jour l'existence de ces films et semble les ranger dans le domaine des légendes urbaines et des rumeurs circulant sur Internet. Le sociologue Jean-Bruno Renard estime également que les snuff movies sont sans doute une légende.,
Les éléments en faveur de l'existence des snuff movies
- Des sites web proposant de telles vidéos sont forcément difficiles à trouver car leurs créateurs les masquent au maximum pour ne pas être retrouvés à cause de l'illégalité de la démarche, à l'image des sites de pornographie enfantine. L'illégalité de ces vidéos fait que leurs créateurs prennent forcément beaucoup de précautions.
- On retrouve beaucoup de ces vidéos sur des réseaux semi-anonymes, comme le peer to peer ainsi que sur des réseaux qui le sont totalement, comme Freenet où il y a carrément des sites spécialisés.
- Certains affirment que de tels films seraient tournés dans des pays ou la corruption est importante et où les autorités policières n'auraient pas avantage à investiguer trop loin.
- Certains affirment qu'il n'y a pas de fumée sans feu, que le snuff movie n'a pas pu atterrir dans la légende sans avoir existé. Néanmoins cet argument ne revêt que très peu de valeur au vu des nombreuses autres légendes urbaines existantes.
- Tout ce que l'âme humaine est capable d'imaginer de pire est généralement produit au moins par quelques pervers.
L'affaire Kuznetsov
D'après un article du journal anglais
The Observer, les autorités russes ont, en l'an
2000, procédé à l'arrestation du Russe Dmitri Vladimirovich Kuznetsov, 30 ans, réalisateur de vidéos de type
snuff où l'on voyait le viol, la
Torture et le meurtre réels d'enfants. Toujours d'après l'article, l'enquête montre que l'individu écoulait à prix d'or sa production dans des pays comme la
Grande-Bretagne ou l'
Italie à destination d'une clientèle
sadique et
pédophile.
Toutefois, en définitive, la justice russe ne semble pas avoir retenu contre lui la qualification de meurtre : Kuznetov semble avoir été condamné à 3 ans de prison pour production et distribution de pornographie infantile.
Productions connexes
Réalité ou légende, les snuff movie n'en ont pas moins inspiré nombre d'oeuvres connexes au cinéma comme en bande dessinée ou en littérature. Par ailleurs, certaines vidéos qui s'échangent sur le réseau
Internet sont proches des snuff-movies en ce qu'elles montrent des morts violentes filmées dans la réalité.
Autres types de films réels violents
Sur
Internet circulent des films et images qui ne sont pas exactement des snuff movies, mais qui leur sont semblables sur plusieurs point : vidéos montrant des mises à mort ou tortures en temps de guerre ou de guérilla, des lynchages, des morts violentes par accident, etc.
En 2004 et 2005, certains de ces films ont beaucoup fait parler d'eux car ils ont collé à l'actualité : il s'agit des vidéos diffusés par des groupuscules extrémistes et montrant la décapitation d'otages, notamment américains, après la seconde guerre d'Irak.
Si les raisons de la consommation de tels films ou images ont quelques ressemblances avec celles qu'on prête aux consommateur de snuff movie (fascination pour la violence et la mort, pulsion de destruction, voire de Perversion dans certains cas), leur production n'obéit pas à la même logique. Dans le snuff movie tel qu'il est défini, la mise à mort elle-même n'a pour objectif que l'excitation morbide voire sexuelle qu'elle peut engendrer et donc par derrière le profit financier que peut apporter un tel matériel. Dans ces autres types de films, les mises à mort ont d'autres raisons (guerre, idéologie, extrémisme religieux, haine et colère d'une foule, etc.) et leur captation est souvent fortuite ou bien effectuée également pour des raisons idéologiques (frapper l'opinion publique, etc.).
Films de fiction inspirés des snuff movies
Dans les
Années 1970, un certain courant cinématographique était à la recherche d'un réalisme le plus cru possible dans la violence et la mort. Entre autres, plusieurs réalisateurs italiens ont mis en scène des récits de cannibalisme dans quelques films relativement célèbres :
Cannibal Holocaust, Le Dernier monde cannibale, Mondo Cane, etc.
Ces films ont fait scandale, des rumeurs accusant certains réalisateurs d'avoir été trop loin en filmant des mises à mort réelles d'animaux ou d'être humains ou même en les provoquant. Ces derniers s'en sont défendus, évoquant la seule qualité de leurs effets spéciaux.
En 1976, Carter Stevens décida de rajouter une scène choc au film méconnu de Michael Findlay, The Slaughter, que Stevens renommera Snuff. Cette scène avait pour but de faire croire au spectateur que le pseudo-scénariste du film Snuff violait une des actrices du film The Slaughter avant de la tuer de manière très barbare. Cette scène créa une polémique gigantesque qui déboucha sur des enquêtes policières. La légende du snuff movie était née.
Flowers of Flesh and Blood, de la série de films d'horreur japonais Guinea Pig, vogue également sur ce courant. La rumeur veut que son réalisateur Hideshi Hino reçoive un paquet envoyé par l’un de ses fans. Celui-ci aurait contenu un film en 8mm, cinquante-quatre photographies et une lettre de dix-neuf pages qui parlait d’un crime atroce. Après avoir visionné le film, Hino décida d’aller voir la police, leur fournissant les preuves qu’il avait reçu. Le "film" en lui-même, montrait un homme portant un casque de Samouraï qui y droguait une femme, puis la démembrait tout en expliquant à la caméra que ce qu’il faisait là était beau. Toujours d'après la rumeur Hideshi Hino décida donc de réaliser Flowers of Flesh and Blood pour exorciser cette vision. Expérience réussie, puisque l'acteur américain Charlie Sheen tomba sur le film et y crut tellement qu’il envoya un copie au FBI qui ne manqua pas de mener une enquête… sans résultat évidemment !
Face à la mort (en anglais Faces of Death) est encore un autre genre : c'est un film qui se veut documentaire sur les différentes formes que peut revêtir la mort. Il mélange des morts réelles (d'animaux et d'humains) avec des mise en scène évidentes.
Sites Web inspirés des snuff movies
Il existe des sites Web montrant des images de cadavres et autres images choquantes, qui peuvent être considérées comme semblables à des Snuff movies, cependant, rien ne prouve que ces images soient réelles ou non, il se peut que ce soit des faux.
Les images étant très violentes et troublantes, il n'y aura pas de lien vers ces sites venant de cet article.
Films de fiction traitant des snuff movies
Plusieurs films ont traité le sujet des
snuff movies, le plus souvent pour les dénoncer :
- Snuff (1976) de Michael Finlay et Carter Stevens (pour la scène de Snuff). Ce film a lancé la rumeur des Snuff Movies en mettant en scène le viol d'une jeune femme et sa torture puis son assassinat après le tournage du film, par le propre réalisateur. Ce film étant banni dans 32 pays, il créa énormément de polémique autour de cette fameuse scène et on se demanda longtemps si celle-ci était vraie.
- Dans Hardcore (1979) de Paul Schrader, George C. Scott part à la recherche de sa fille disparue qu'il soupçonne avoir été enlevée par un réseau produisant des snuff movies.
- Dans Videodrome (1983) de David Cronenberg, un dirigeant de chaîne T.V. découvre une transmission pirate entièrement dédiée au snuff appelée Videodrome.
- Dans Ostermontag (1991) de Heiko Fipper, le film relate les faits d'un tueur qui filme chacun de ses meurtres pour les montrer à ses futures victimes qu'il a kidnappées.
- Dans C'est arrivé près de chez vous (1992), de Remy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde, une série de meurtres et de viols sont tournés en tant que faux documentaire, prenant des allures à la fois comiques et accablantes autour d'une culture belge profonde.
- Dans Témoin muet (Mute Witness, 1994) d'Anthony Waller, une jeune Américaine, habilleuse de cinéma, souffrant de mutisme, est accidentellement le témoin, en marge d'un tournage « officiel » à Moscou, du tournage clandestin d'un snuff movie, puis poursuivie par le cinéaste et l'acteur masculin.
- Dans Strange Days (1995) de l'Américaine Kathryn Bigelow, un ancien inspecteur de police doit visionner un snuff movie représentant le meurtre d'une de ses amies pour trouver des indices et retrouver son assassin.
- Dans Tesis (1996) de l'Espagnol Alejandro Amenábar, un jeune étudiant découvre l'existence d'une bibliothèque de snuff movies cachée dans les soubassements de son université.
- Dans The Brave (1997) de Johnny Depp, un jeune Amérindien au chômage est recruté pour tenir le rôle principal d'un snuff movie.
- Dans Lost Highway (1997) de David Lynch, des personnages projettent dans une villa quelques secondes de ce qui semble être un snuff movie dans lequel les musiciens Marilyn Manson et Twiggy Ramirez sont mis en scène.
- Dans 8 mm (1999) de Joel Schumacher, une veuve demande à un détective privé d'enquêter sur la véracité d'un snuff movie que son mari gardait en secret. Un certain aspect artistique du snuff movie est mis en avant.
- Dans Une souris verte (2004) de Mathias Ledoux, un jeune informaticien voyeur assiste à un meurtre en direct sur une webcam d'un site d'exhibitionnisme.
- August Underground (2001) et August Underground's Mordum (2003) de Fred Vogel sont de faux snuff movies, comme si l'on avait retrouvé les bandes vidéo de psychopathes tournant des snuff movies.
- Dans Motel (Vacancy, 2007) de Nimród Antal, un couple au bord de la rupture (Kate Beckinsale et Luke Wilson) se voit obligé de passer la nuit dans un motel après que leur voiture est tombée en panne au milieu de nulle part. Une fois dans leur chambre, ils découvrent des cassettes de snuff movies dont l'action se déroule dans leur propre chambre.
Films s'inspirant des snuffs movies :
- Cannibal Holocaust (1980) de Ruggero Deodato présente des scènes de meurtres d'animaux et humains d'une rare violence, mais également le viol d'une femme qu'on verra par la suite empalée.
- Hostel (2005) d'Eli Roth : un groupe criminel kidnappe des personnes pour les livrer à des riches hommes qui payent pour les torturer et les tuer.
- Lady Vengeance (2005) de Park Chan-wook : un professeur de maternelle kidnappe et filme les meurtres d'enfants.
Bandes dessinées traitant des snuff movies
- Milo Manara, en 1988, dans son recueil Courts métrages, avait déjà traité ce thème dans une histoire courte intitulée Acherontia atropos.
Romans traitant de snuff movies
Maurice G. Dantec aborde ce sujet dans son roman
La Sirène rouge. La jeune héroïne fuit sa mère après avoir découvert qu'elle était productrice de snuff movies.
Jacques Vettier a écrit un roman policier dans lequel le snuff movie est la toile de fond de l'intrigue : Nécroprocesseurs.
Gregory Mcdonald raconte l'histoire des 3 derniers jours de Rafael Brown qui accepte de jouer dans un snuff movie pour sauver sa famille du besoin dans Rafael, derniers jours, adapté au cinéma sous le titre de The Brave.
Laurent Fétis raconte l'histoire d'un réalisateur de snuff movies dans Le lit de béton.
Dans Monsieur Malaussène de Daniel Pennac, les méchants sont des snuffers multirécidivistes.
"Le costume du mort" de Joe Hill sortit en 2007 met en scène un vieux musicien qui collectionne les objets bizarre, dont un Snuff qu'on lui a offert.
Jeux vidéo en relation avec le snuff movie
Dans le jeu-vidéo KGB (voir
KGB (jeu vidéo)) de Cryo, le joueur enquête aux premier et deuxième chapitre sur un trafic de "snuff movies".
Manhunt de Rockstar North, est centré autour de la thématique du "snuff movie".
Vampire: The Masquerade - Bloodlines de Troika Games, fait une référence au "snuff movie" dans une mission où le joueur doit récupérer une K7 vidéo contenant un film montrant d'horribles meurtres. Il est nécessaire de montrer patte blanche pour obtenir cette vidéo, les revendeurs du coin prétendant ne pas vouloir d'ennuis avec la justice.
Voir aussi
Liens externes
Notes et références