Soninkés
Article connexe : .Les Soninkés (également appelés Sarakolés ou Sarakholés ou encore Marakas), sont une ethnie d’Afrique de l'Ouest, présente surtout au Mali le long de la frontière sénégalaise entre Nara et Nioro du Sahel, ainsi qu'au Sénégal et en Mauritanie. Histoire Les Soninkés sont à l'origine de l’Empire du Ghana. Après la chute de l'empire du Ghana, les Sarakhollés se sont dispersés dans toute l'Afrique de l'ouest, donnant ainsi naissance à plusieurs ethnies dont les Bozo, Sarakhollés devenus pêcheurs sur le fleuve Niger, et les Dyula, les grands commerçants de l'Afrique de l'ouest aujourd'hui très apparentés aux Bambaras linguistiquement. Ces deux peuples descendent des Sarakhollés qui se sont dispersés à partir du XIIe siècle. En se dispersant ils ont également propagé l'Islam, car les Sarakhollés font partie des premiers en Afrique sub-saharienne à être islamisés. Le voyage chez les Soninkés est une tradition, cela explique tous ces déplacements. Ils ont créé également le royaume du Galam au Sénégal, sur la vallée du fleuve Sénégal, ancien royaume qui se trouvait au sud du Fouta-Toro et à l'est du royaume du Djolof. Le roi portait le titre de tounka. Le royaume a été plusieurs fois vassalisé par le Djolof à l'epoque où celui-ci était un empire, par le Fouta-Toro et par le royaume bambara du Kaarta. Le royaume vivait surtout de l'agriculture, du commerce de la Gomme arabique, de l'or et de l'esclavage, la ville de Bakel se trouvant sur l'ancien royaume du Galam. PopulationOn estime le nombre total de Soninkés à environ un million de personnes. Selon le recensement de 1988 au Sénégal, les Soninkés y étaient 113 184, sur une population totale estimée à 6 773 417 habitants, soit 1,7 %. À noter qu'il existe une importante Diaspora, notamment en région parisienne. Les Soninkés parlent la langue soninké, qui appartient au groupe des langues mandé. Ils sont généralement musulmans sunnites. Il existe également quelques communautés chrétiennes. Organisation socialeLes Soninkés vivent sur la vallée du fleuve, plus particulièrement dans la région de Guidimakha et la région du Gorgol. Ils sont sans nul doute les plus grands cultivateurs de la Mauritanie. L’organisation sociale des Soninkés est très hiérarchisée. Elle comprend trois niveaux : - les hommes libres appelés Hooro auxquels appartiennent les tunkalemmu (princes qui ont vocation au règne) et les mangu (courtisans, guerriers, confidents des tunkalemmu)
- les hommes de caste ou Ñaxamala (Niakhamala) auxquels appartiennent les forgerons, les travailleurs du bois, les griots (jaaro) et les cordonniers.
- les captifs ou Komo, qui ont été affranchis au début du XXe siècle.
Ce système est héréditaire. Les mariages se font au sein de chaque catégorie. La société soninké est patrilinéaire. Le tunka, le roi, est le chef politique. Il est propriétaire des terres de son pays et de ce qui y pousse. Il est issu des tunkalemmu (princes et héritiers de la royauté) auxquels il se réfère avant de prendre une décision. Les chefs de village doivent obtenir la bénédiction du tunka pour exercer. Il n'est pas rare de trouver des familles soninkés de plus de 100 personnes, partageant les repas quotidiens. Patronymes Selon Makhtar Diouf, chercheur à l'IFAN, certains patronymes sont caractéristiques d'une origine soninké – parfois lointaine – comme : Bathily, Barro, Diagana, Diawara, Dramé, Gassama, Kamara, Kébé, Konté, Touré, Sakho, Silla, Sissako, Soumaré ou Talla. Mais on pourrait en ajouter bien d'autres, tels que Cissé, Diakité, Doucouré, Nder, Khouma, Khoulé, Diané, Sokhna ou Tounkara. En raison des nombreux brassages ethniques, les Soninkés portent aussi bien d'autres noms. Notes et référencesVoir aussiArticles connexes - Liste des groupes ethniques d'Afrique
- Groupes ethniques du Sénégal
- Mamadou Lamine Dramé
Bibliographie - (en) François Manchuelle, Origins of Black African Emigration to France : the Labor Migrations of the Soninke, 1948-1987, Santa Barbara, University of California, 1987 (Thèse)
- (fr) M. T. Abéla de la Rivière, Les Sarakolé et leur émigration vers la France, Paris, Université de Paris V, 1977 (Thèse de 3e cycle)
- (fr) Amadou Diallo, L’éducation en milieu sooninké dans le cercle de Bakel : 1850-1914, Dakar, Université Cheikh Anta Diop, 1994, 36 p. (Mémoire de DEA)
- (fr) Alain Gallay, « La poterie en pays Sarakolé (Mali, Afrique Occidentale) », Journal de la Société des Africanistes, Paris, CNRS, 1970, tome XL, n° 1, p. 7-84
- (fr) Joseph Kerharo, « La pharmacopée sénégalaise : note sur quelques traitements médicaux pratiqués par les Sarakolé du Cercle de Bakel », Bulletin et mémoires de la Faculté mixte de médecine et de pharmacie de Dakar, t. XII, 1964, p. 226-229
- (fr) Kanté Nianguiry, Contribution à la connaissance de la migration "soninké" en France, Paris, Université de Paris VIII, 1986, 726 p. (Thèse de 3e cycle)
- (fr) Michael Samuel, Les Migrations Soninke vers la France, Paris, Université de Paris. (Thèse de 3e cycle)
- (fr) Badoua Siguine, La tradition épique des forgerons soninké, Dakar, Université de Dakar, 198?, (Mémoire de Maîtrise)
- (fr) Badoua Siguine, Le surnaturel dans les contes soninké, Dakar, Université de Dakar, 1983, 215 p. (Mémoire de Maîtrise)
- (fr) Mahamet Timera, Les Soninké en France : d'un histoire à l'autre, Karthala, 1996, 244 p. (ISBN 2865377016)
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