Le
Stamp Act - (en
Français: « loi sur le droit de
Timbre ») est une
loi adoptée par un
Gouvernement qui impose une taxe sur le transfert de certains documents tels que les actes de propriété. Les personnes payant cette taxe reçoivent un timbre officiel à apposer sur leurs documents. La taxe prélevée, appelée
stamp duty - littéralement,
droit de timbre - , a été mise au point pour la première fois aux
Pays-Bas en
1624 après un concours public visant à trouver une nouvelle forme d'impôt. Depuis, une grande variété de produits et documents ont été soumis au
stamp act, dont les cartes à jouer, les médicaments brevetés, les chèques, les hypothèques, les contrats, les almanachs et les journaux. Les objets ainsi taxés doivent souvent être physiquement timbrés dans des bureaux gouvernementaux officiels après paiement de la taxe, bien que certaines alternatives comme le paiement annuel d'une somme fixe ou l'achat de timbres adhésifs soient des méthodes plus pratiques et habituelles.
Les stamp acts ont été utilisés dans de nombreux pays dont l'Australie, le Bhutan, le Canada, l'Irlande, la Malaisie, Israël, le Royaume-Uni et les Etats-Unis d'Amérique.
Évènements liés au Stamp Act
La crise en Nouvelle-Angleterre, 1765 - 1766
Le
Stamp Act de 1765 a pour objectif d'imposer les colonies américaines afin de renflouer les finances du Trésor, mises à mal par la
Guerre de Sept Ans, et de maintenir l'armée en place aux Amériques. La loi est adoptée à l'unanimité le 22 mars
1765 et prend effet le 1
er novembre 1765, les financiers prevoient alors une entrée fiscale de 100 000 livres sterlings de plus par an ; elle concerne tous les documents légaux, les permis, les contrats commerciaux, les journaux, les testaments, les brochures et les cartes à jouer. Une grande résistance au sein des colonies lui est immédiatement opposée, et la loi est abrogée le 18 mars 1766. Cet incident attise les inquiétudes des colons au sujet des intentions du Parlement Britannique et augmente le poids des mouvements séparatistes qui, à terme, provoque la guerre d'indépendance des Etats-Unis d'Amérique.
Une taxe mal acceptée
Les colons américains estiment que le parlement britannique n'est pas équitable : cette nouvelle taxe a été adoptée sans que les principaux intéressés soient consultés ni représentés à l'assemblée, ce qui attise leur colère. Les colons réclament d'être traités comme des citoyens à part entière et que, notamment, on leur accorde le droit - appliqué en métropole - d'être consultés pour toutes les affaires qui les concernent.
D'autre part, ils dénoncent l'inutilité de l'armée en faction en Amérique du Nord ; celle-ci sert plus, selon eux, à protéger les marchandises de valeur que les colons eux-mêmes. En effet à plusieurs reprises dans le passé les Français, les Espagnols et les Hollandais ont attaqué les propriétés côtières et les villes sans que l'armée britannique n'intervienne : la protection des colonies a été assurée par les milices coloniales.
La rebellion
Dès l'adoption de la loi, un député de
Virginie (Patrick Henry) appelle à la désobéissance civile. Les colons s'attaquent aux percepteurs, les supendent à des mâts, les recouvrent de goudron et de plumes. Une association secrète appelée les
Fils de la Liberté (Sons of Liberty) est fondée à New York par Isaac Sears et John Lamb et provoque l'autorité de Londres. Des émeutes éclatent, notamment à Boston, mais aussi à
New York City et Charleston en
Caroline du Sud. Partout, les troupes britanniques réagissent avec violence, ce qui attise la colère des colons.
Le Stamp Act Congress
En octobre 1765 a lieu le Stamp Act Congress - Congrès contre le Stamp Act - où neuf colonies sont représentées par 27 délégués. Ils rédigent une déclaration à l'adresse du parlement et du roi, la Déclaration des Droits et Doléances, dans laquelle ils exposent leurs griefs à l'encontre du parlement et réclament le respect de leurs droits constitutionnels. Le Stamp Act est finalement abrogé le
18 mars 1766, le gouvernement cédant plus à la pression des commerçants britanniques souffrant du boycott de leurs marchandises en Amérique du Nord que devant les doléances des colons.
Voir aussi