Pour les articles homonymes, voir Surcouf (sous-marin) (homonymie).
Le Surcouf est un Croiseur Sous-marin français ayant servi pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est coulé par accident dans la nuit du 18 au 19 février 1942.
Conception
Le traité de Washington de 1922 a créé des plafonds stricts pour les constructions militaires navales mondiales. Mais aucun accord n'a été trouvé sur les
sous-marins. Pour assurer sa sécurité, la France a entrepris la construction d'une vaste flotte sous-marine. Le
Surcouf devait être le premier d'une série de trois croiseurs sous-marins mais il n'en a été que l'unique exemplaire.
Son rôle est d'assurer le contact avec les colonies, de chercher et détruire les flottes ennemies en collaboration avec les escadres de surface et de pouvoir mener une guerre de course contre les convois ennemis. Pour ses reconnaissances, le Surcouf embarquait un Hydravion rangé dans un hangar étanche formant la partie arrière du kiosque. Il était équipé de 12 tubes lance-torpilles avec 12 torpilles de réserve et d'une tourelle double de 203 mm, calibre identique à celles d'un croiseur lourd (C'est pourquoi le Surcouf a aussi été désigné "croiseur sous-marin"). Ces canons pouvaient tirer 600 obus à plus de 27 500 m de distance.
Il transportait également un canot à moteur de 5 mètres pour arraisonner les navires et disposait d'un compartiment pouvant loger 40 prisonniers.
Le Surcouf a rencontré de nombreux problèmes de mises au point notamment d'étanchéité de sa tourelle d'artillerie et de stabilité. Il a été contraint à une refonte à Brest en 1937.
La Seconde Guerre mondiale
Lorsque les troupes allemandes ont envahi la
France en mai
1940, le
Surcouf se trouvait en grand carénage à Brest après une mission dans les
Antilles et le
Golfe de Guinée. Pour éviter la capture, le sous-marin appareille sous les ordres du capitaine de frégate Martin. Ses travaux inachevés, sans pièce de rechange et incapable de plonger, il gagne Plymouth en surface. Le
3 juillet 1940 , les bâtiments français réfugiés en
Grande-Bretagne sont saisis par les Britanniques, lors de l'
Opération Catapult. La prise du
Surcouf fut menée au prix de quatre morts, un Français, l'ingénieur mécanicien Yves Daniel, et trois Britanniques, le commandant du sous-marin
Thames, l'officier de renseignement porteur de l'ordre de saisie et un sergent.
Le Surcouf était alors le plus grand Sous-marin du monde. Ses canons de 203 mm pouvaient tirer chacun trois obus de 120 kg à la minute, à une distance de 27 km.
Difficilement réarmé à cause de sa complexité, du manque de pièces de rechange et de marins qualifiés "sous-mariniers". D'abord commandé par le capitaine de frégate Ortoli, il servit finalement dans les Forces navales françaises libres après avoir été modernisé à l'arsenal de Portsmouth (USA). Le 24 décembre 1941 , une flottille FNFL constituée des corvettes Mimosa, Alysse, Aconit et du sous-marin Surcouf et commandée par l'amiral Muselier rallia Saint-Pierre-et-Miquelon à la France libre.
Le rapport officiel impute la disparition du Surcouf à un éperonnage accidentel avec le cargo américain, US Thomson Lykes, au nord du canal de Panama, par 11° nord et 79° ouest, peu après son départ des Bermudes le 12 février. Bien plus tard le rapport d'enquête de la commission française, conclura de son coté que sa disparition fut la conséquence d'une méprise. Un hydravion PBY Catalina de patrouille anti-sous-marine chargée de la défense de ces mêmes eau dans la nuit du 18 au 19 février 1942, grenada le Surcouf qu'il aurait confondu avec un grand sous-marin allemand ou japonais.
Cet "accident" fit 126 morts, sous les ordres du capitaine de frégate Blaison. Un monument commémore son souvenir sur la jetée de Cherbourg.
Dans la littérature
Dans le roman de Harutoshi Fukui
Shusen no Lorelei, le
Surcouf est récupéré par les
Allemands, amélioré pour servir de support à l'arme secrète « Lorelei » puis donné aux
Japonais.
Voir aussi