Le
système Péchot, du nom du colonel Prosper Péchot de l'armée française qui fut à son origine, est un ensemble de
voies ferrées et de matériel roulant de campagne. L'ingénieur Charles Bourdon étudia la
Locomotive et de nombreux aspects techniques.
Mis au point en collaboration avec la société Decauville en 1888, il fut très largement utilisé lors de la Première Guerre mondiale. Certains aspects en furent repris lors de l'établissement de la Ligne Maginot.
Principe
Après la déroute de
1870, il apparaît qu'un moyen de transport adapté doit être choisi par l'armée pour le transport des matériels en masse. Plusieurs solutions sont étudiées, dont la voie de 60 et la
Voie métrique. La première solution sera adoptée. Le projet aboutira en 1888 à un système ferroviaire complet de voies et matériels adaptés au transports en temps de guerre.
Voies
L'écartement des rails est de 60cm. Les rails, à partir de 9,5Kg/m, en tronçons de 5m, 2,5m et 1,25m reposaient sur des traverses spécialement étudiées en acier embouti. Les tronçons de 5m de voie étaient prévus pour être déplacés par 4 hommes. La charge admissible est de 3,5t par essieu. Quelques sections à fort trafic ont été posées en rail lourd sur traverses bois. Les
aiguillages sont de 20 et 30m de rayon.
Il existe deux types de plaques tournantes "normalisées":
- 1,30m capable de porter 9t
- 1,70m pour 12t de charge.
A ces équipements s'ajoutent des dérailleurs tournants.
Photos de matériels et voies du système Péchot
Matériel roulant
Matériel traction
Locomotive Péchot-Bourdon
Cette locomotive est de type double Fairlie (020 + 020), avec un centre de gravité très bas. Cette machine comporte une chaudière double à foyer central, et donc deux cheminées, ce qui n'était pas pratique près du front: les artilleurs ennemis avaient une cible parfaitement localisée. Les allemands disposaient eux aussi de locomotives doubles, composées de deux demi-engins, qui furent rapidement séparés... Un grand nombre de locomotives Péchot-Bourdon ont été construites en France et à l'étranger (Angleterre,Etats-Unis). Au total, 356 engins auraient été construits. À l'heure actuelle, seulement deux machines sont préservées à l'étranger, une à
Dresde et une autre en
Serbie.
Matériel remorqué
Tous les wagons du système Péchot reposent sur le principe des trucks. Ce sont des
bogies, tout à fait particuliers, très bien étudiés et comportant un système de balanciers compensateurs. Il en existe trois types : à 2, 3 ou 4
essieux. Chaque bogie peut être associé par paires, ces mêmes paires pouvant être regroupées par deux pour le transport de charges pouvant atteindre 48 tonnes.
Les wagons étaient en fait des bogies équipés différemment. On trouvait ainsi des plateformes et des citernes à poser sur deux bogies et des fourches, sur un seul bogie.
En ce qui concerne les citernes, il en existait deux types: parallélipipédiques et cylindriques. Seuls deux exemplaires du premier modèle ont survécu. Une est au Tacot des Lacs, l'autre au fort de Villey le sec.
Matériel préservé
Le Chemin de fer Froissy-Dompierre préserve une collection de 32 plate-formes Péchot en état d'origine, ainsi que des éléments de voie et des locomotives. D'autres matériels sont conservés sur divers réseaux touristique et sites fortifiés.
Voir aussi
Articles connexes
- Le chemin de fer Péchot du Fort de Villey-le-Sec
- Chemin de fer Froissy-Dompierre
- Ligne Maginot
Liens externes
Sources, références et commentaires
- Chemins de fer militaires à voie de 60, J-B Wald, éditions du Polygone.
- Manuel du poseur, Génie militaire français.