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Le Taj Mahal (en hindi ताज महल, en Arabe تاج محل), qui signifie Palais de la Couronne est situé à Âgrâ, au bord de la rivière Yamunâ dans l'État de l'Uttar Pradesh en Inde. C'est un Mausolée de marbre blanc construit par l'empereur moghol Shâh Jahân en mémoire de son épouse Arjumand Bânu Begam, aussi connue sous le nom de Mumtaz Mahal, qui signifie en Persan « la lumière du palais ». Elle meurt le 17 juin 1631 en donnant naissance à leur quatorzième enfant alors qu'elle allait à la campagne. Elle trouve une première sépulture sur place dans le jardin Zainabad à Burhampur. Suite à sa mort survenue le 31 janvier 1666, son époux fut inhumé auprès d'elle. La construction commence en 1632. Cependant, il demeure une incertitude sur la date exacte de la fin des travaux. Le chroniqueur officiel de Shah Jahan, Abdul Hamid Lahori indique que le Taj Mahal est achevé fin 1643 ou début 1644. Mais à l'entrée principale une inscription indique que la construction s'est achevée en 1648. L'État de l'Uttar Pradesh, qui a célébré officiellement le 350e anniversaire de l'édifice en 2004, affirme quant à lui que les travaux se sont achevés en 1654. Parmi les 20 000 personnes qui ont travaillé sur le chantier, on trouve des maîtres artisans venant d'Europe et d'Asie centrale. L'architecte principal fut Usad Ahmad de Lahore. Le 7 juillet 2007, le célèbre monument a été désigné comme l'une des sept nouvelles merveilles du monde.
Le complexe du Taj Mahal
Le Taj Mahal est construit en utilisant des matériaux provenant de diverses régions de l'Inde et du reste de l'
Asie. Plus de 1 000 éléphants sont employés pour transporter les matériaux de construction durant l'édification. Le
Marbre blanc est extrait du
Rajasthan, le
Jaspe vient du
Panjâb, la
turquoise et la
Malachite du
Tibet, le
Lapis-lazuli du
Sri Lanka, le
Corail de la
Mer Rouge, la
Cornaline de
Perse et du
Yémen, l'
onyx du
Deccan et de
Perse, les
grenats du
Gange et du Boundelkhand, l'
Agate du
Yémen et de
Jaisalmer, le
cristal de roche de l'
Himalaya. En tout, 28 types de
pierres fines ou
ornementales polychromes ont été utilisés pour composer les motifs de
Marqueterie incrustés dans le marbre blanc.
Le dôme central du tombeau est entouré par quatre minarets identiques, qui s'inclinent vers l'extérieur de telle sorte qu'en cas de Tremblement de terre, ils s'écroulent dans la direction opposée au tombeau. À la gauche du monument se trouve une Mosquée, faite de grès rouge, qui a été construite afin de sanctifier l'endroit et fournir un lieu de culte aux pèlerins. Du côté droit, se trouve une réplique symétrique exacte de la mosquée, connue sous le nom de jawab (« réponse »), destinée à maintenir la symétrie architecturale mais qui n'est pas employée comme mosquée car elle n'est pas orientée vers La Mecque. Enfin, à l'avant du monument se trouvait le charbâgh (« quatre jardins ») traditionnel persan planté d'arbres, et où poussent des fleurs en abondance. Le vice-roi britannique Lord Curzon a remplacé ce jardin par des pelouses typiquement britanniques.
Le complexe du Taj Mahal est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1983.
La galerie du Taj Mahal
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Vue satellite du Taj Mahal : 78°02′32″E / .., ..].
Mythes et légende autour du Taj Mahal
Le Taj Mahal
La légende d'une planification par
Shâh Jahân de la construction d'une réplique symétrique du Taj sur la rive gauche reste vivace. En marbre noir cette fois-ci, les deux bâtiments auraient été reliés par un pont. Il semble que le premier à avoir émis cette idée soit le joaillier Jean-Baptiste Tavernier qui se rendit plusieurs fois aux Indes à la recherche de pierres et qui raconte avoir assisté à plusieurs stades de la construction du bâtiment. Bien que ses écrits soient une source historique importante pour la connaissance du pays à cette époque, il semble qu'en l'occurrence il se soit laissé abuser. Il y prétend que le renversement de Shâh Jahân par son fils empêcha le démarrage des travaux. Il est peu probable cependant qu'ils aient été envisagés, le trésor impérial ne l'aurait pas permis. Cet état des finances impériales fut d'ailleurs un des détonateurs de la lutte pour sa succession. De plus, contrairement au marbre blanc que l'on trouve en abondance au Rajasthan, donc à peu de distance et à un prix très bas, même encore aujourd'hui, on ne trouve pas de marbre noir, en tous cas pas dans les quantités nécessaires, en Inde, ce qui aurait rendu les coûts de construction impossibles à assumer. Enfin, des fouilles en face du Taj, sur l'autre rive du fleuve ont bien révélé des structures, mais il s'agit du mur d'enceinte du
Mehtab Bagh, un jardin construit par
Bâbur.
Selon des recherches présentées lors d'un documentaire télévisé de Sally Aitken (2006), de l'autre côté du fleuve se trouvaient des jardins au milieu desquels Bâbur avait fait construire un immense bassin. Féru de symétrie, Bâbur désirait un Taj Noir sur la rive en question. Toujours selon les recherches faites durant le tournage du documentaire, il apparaît que lors d'une nuit illuminée par la lune, le Taj Mahal se reflétait sur le plan d'eau, laissant se figer sur celui-ci... un Taj Noir.
Le Taj
Dans son article
The Myth of the Taj Mahal and a new theory of its symbolic meaning (Art Bulletin, Vol LXI, no 1, mars 1979, travaux exposés dans le documentaire
The Mystery of the Taj Mahal, Ron Johnston,
1999), l'historien Wayne Begley de l'université de l'
Iowa, fait une étude approfondie de la signification symbolique du Taj Mahal. Il suggère que l'organisation du complexe, les bâtiments et les
calligraphies d'Amânat Khân qui l'ornent forment une allégorie du jour de la résurrection -
Yom al-Dinn - lorsque les morts se lèveront et se rendront dans la plaine du paradis — le jardin du Taj — pour comparaître devant
Allah sur son trône - le bâtiment lui-même qui contrairement aux mausolées précédents — le Mausolée d'Itimâd-ud-Daulâ qui se trouve dans la même ville, par exemple — ne se trouve pas au centre du jardin, mais trône au fond du complexe.
Wayne Begley met en avant la présence sur les bâtiments du complexe de 22 passages du Coran, dont 14 sourates complètes, en calligraphies de pierres noires incrustées dans le marbre blanc. Si la présence de parties du Coran paraît tout à fait naturelle, le choix des textes semble caractériser avec insistance les lieux comme une image du Paradis. Ainsi le porche qui permet d'accéder au jardin porte la calligraphie de la sourate 89 qui se termine par : "Ô toi, âme apaisée, retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée ; entre donc parmi Mes serviteurs, et entre dans Mon Paradis" le seul passage où Allah s'adresse au croyant par un commandement direct. Les calligraphies présentes sur le bâtiment principal ont pour sujets principaux la plaine du jugement dernier et les plaisirs du paradis, choix dont on sait qu'ils ont été faits de concert par l'empereur, le calligraphe et l'architecte et qui paraissent curieux à l'historien pour un mausolée qui célèbre l'amour que l'empereur portait à son épouse.
L'historien montre aussi que le plan de la plaine du paradis tel qu'il apparaît dans l'exemplaire illustré du Futuhat Al Maqqia - Les Illuminations de la Mecque - du maître soufi Ibn Arabî qui appartenait à la bibliothèque de Jahângîr, le père de Shâh Jahân, se superpose de façon confondante avec le plan du complexe, en particulier le mausolée occupant la place du trône de Dieu. De plus, le plan des jardins qui mènent au Taj Mahal suit la description du paradis avec ses quatre rivières d'eau, lait, vin et miel. À l'origine, avant la transformation opérée par les Britanniques, ils abritaient un verger comme décrit par le Coran.
Wayne Begley s'appuie ensuite sur la personnalité de l'empereur pour continuer sa démonstration. Shâh Jahân était, suivant sa description basée sur les textes, un despote imbu de sa personne, sa naissance dans l'an mil du calendrier musulman l'avait persuadé de son importance, et il avait tendance à s'identifier à l'homme parfait du Soufisme, au maître de l'univers, qui afficha et affirma « sa » légitimité du pouvoir moghol, sur un pays qui ne partageait pas majoritairement la même religion que lui, en construisant « sa » version du paradis sur terre. Le complexe serait alors, plutôt qu'un mausolée destiné à une épouse chérie, une invention du XIXe siècle romantique répétée à l'envi, un instrument de pouvoir, comme a pu l'être le château de Versailles construit au cours du même siècle.
Pour laisser le dernier mot à Wayne Begley : Le Taj, un bâtiment sans précédent, est probablement une des plus puissantes images de la Majesté Divine jamais créées. Sa beauté architecturale constitue la contrepartie formelle de notre concept mental le plus exalté, celui d'une divinité sans forme... Sa beauté relative est peut-être la manifestation de l'intention délibérée de refléter la Beauté absolue de Dieu.
Un palais de Jai Singh ou un temple de Shiva
Suivant la thèse développée par Purushottam Nagesh Oak, Shâh Jahân n'aurait pas construit le bâtiment, mais aurait acheté au
Raja Jai Singh de
Jaipur un palais de grès rouge, l'aurait recouvert de marbre et transformé en tombeau pour son épouse. Fondateur, en
1964, de l
Institute for Rewriting Indian History (Institut pour une Réécriture de l'Histoire de l'Inde), il fait paraître l'année suivante son livre « Taj Mahal - The True Story » où il expose un argumentaire, parfois troublant, en 110 points qui prouverait que le Taj Mahal n'est pas, ou plutôt, n'a pas toujours été le mausolée que l'on connaît, mais qu'il fut, avant d'être transformé par l'empereur, un palais et un temple dédié à Shiva, le Tejomahalay (s'il est possible que les deux ne soient pas exclusifs). | | |
Détails des motifs floraux de l'extérieur du mausolée |
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes