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Tanis (homonymie).
Tanis est le nom grec de l’antique Djanet, (Djâni en Copte).
C’est aujourd’hui un important site archéologique au nord-est de l'Égypte sur une branche du Delta du Nil. La principale équipe y travaillant est actuellement la Mission française des fouilles de Tanis.
La ville fut longtemps considérée comme la capitale de Ramsès II, il n'en est rien, même si certaines traces le laissent paraître notamment au vu des innombrables blocs inscrits aux noms du célèbre Pharaon.
Elle est très connue pour la découverte d'une nécropole royale qui a donné les trésors funéraires intacts du roi tanite de la Psousennès Ier, ainsi que de Sheshonq II de la .
Découverts en 1939 par la mission de Pierre Montet ce sont les trésors royaux pharaoniques les mieux conservés après celui de Toutânkhamon de la .
En réalité, les pharaons tanites voulaient reconstituer la capitale du Sud, Thèbes, dans le Delta du Nil, une copie en quelque sorte.
Mais la ville ne trouva jamais la splendeur ni n'atteignit la longévité de son exemple thébain.
Aujourd'hui, il n'en reste que des ruines, dont celles d'un temple d'Amon avec des obélisques et des statues, ainsi que la nécropole royale.
Tanis nouvelle capitale et nécropole royale
Les récents travaux à Tanis, permettent d'avoir une vision plus claire de cette cité antique, capitale d’une Égypte qui vivait et se développait au rythme des vicissitudes de l'histoire de la IIIe période intermédiaire puis de la Basse époque.
Outre le temple d'Amon qui était orné d'au moins onze obélisques placés par paires ou bien par groupe, l'enceinte principale de la cité comportait un lac sacré, un temple dédié à Khonsou, un temple dédié à Horus et la nécropole royale qui fut utilisée par les pharaons des XXIe et XXIIe dynasties. Au sud une autre enceinte qui jouxte celle d'Amon est consacrée à la déesse Mout.
Le principal temple est consacré à Amon et sa fondation date de la bien que des traces repérées sur le site suggèrent qu'un établissement initial existait au Nouvel Empire. Ce grand temple ne cessa d'être embelli par les souverains des dynasties suivantes à l'instar du temple d'Amon-Rê de Karnak dont il se voulait la réplique en Basse-Égypte.
En effet, comme son exemple thébain, le temple d’Amon de Tanis est orienté est-ouest et occupe le centre de l'enceinte principale de la ville. Depuis la grande porte de l'enceinte jusqu'au sanctuaire il s'étend sur une longueur de près de trois cents mètres pour une façade de près cent de largeur. Le temple ouvrait à l'ouest par un grand portail édifié par Sheshonq III qui pour sa construction démantela d’autres édifices plus anciens y compris de Tanis même, certains blocs portant les titulatures de ses prédécesseurs immédiats. Cette grande porte était encadrée de colosses et statues royales et suivie par une avant-cour précédant le premier pylône édifié par Osorkon II. Les dépôts de fondation ont été retrouvés aux angles sud-ouest et nord-est de ce monumental portail.
Dans l’avant-cour, une colonnade palmiforme formant un kiosque monumental précédait une première paire d'obélisques au nom de Ramsès II dont les vestiges fracassés gisent encore sur le site. Les colonnes monolithes sont probablement des remplois de l'Ancien Empire comme beaucoup d'éléments retrouvés à Tanis. En effet, la capitale fut construite à l'aide des matériaux d'autres cités comme notamment celles de Pi-Ramsès, la capitale de Ramsès II, et d'Avaris ville qui jouxtait ce même site, deux antiques capitales qui elles-mêmes ont largement remployé d’antiques monuments de différents sites, rendant l’identification de leurs origines assez compliquée. Des éléments de l’ancien temple de Seth d’Avaris / Pi-Ramsès furent retrouvés à Tanis et la grande porte de Sheshonq est constituée de blocs parfois colossaux qui portent au verso les décors désormais cachés des temples de la capitale de la XIXe et .
Les tombes royales, dont l'emplacement est juste au sud de l'avant-cour, marquaient un déplacement de la nécropole royale au coeur du temple dynastique. Psousennès Ier lorsqu’il édifia l’enceinte du temple fait dévier son tracé de son axe pour englober ce secteur, suggérant que la nécropole préexistât. Ce choix signe une période nouvelle pour les dynasties qui se succéderont alors sur le trône d'Égypte. En effet, l'abandon de Thèbes dès la comme nécropole royale officielle achevait de tourner la page du Nouvel Empire et de l'ère ramesside. La fin de cette période avait vu le pays plongé dans un chaos et une telle insécurité, que les prêtres d'Amon eux-mêmes sous le pontificat des grands prêtres Hérihor et Pinedjem, cachèrent les dépouilles royales en deux endroits différents, attestant que, dès cette époque, les trésors royaux avaient été pillés.
La royauté s'était définitivement fixée au coeur du Delta, déjà à Pi-Ramsès aux deux précédentes dynasties, et lorsqu'elle fut revendiquée par Smendès se réclamant de la succession du dernier des Ramsès, le choix fut fait de fonder une nouvelle capitale qui comprendrait en son coeur la nécropole royale, gage d'une sécurité recouvrée.
À dater de cette époque, les tombes royales seront d’ailleurs systématiquement installées dans les temples des différentes capitales qui se succédèrent, et en cela les Ptolémées poursuivirent mais cette fois à Alexandrie, l'exemple des Pharaons.
La découverte des tombes des XXIe et s confirmait les textes anciens qui attestaient l'existence de nécropoles royales dans les temples du delta. Hérodote décrit ainsi la nécropole des rois de la dans le temple de Neith à Saïs. Cette nécropole royale de Tanis, découverte partiellement intacte par le Pr. Pierre Montet à partir de 1939, éclaire d'un jour nouveau la IIIe période intermédiaire qui par bien des égards est la digne héritière de l'époque ramesside bien que cet héritage fut réutilisé en grande partie aux fins des nouveaux monarques.
En effet, leurs tombes comportent, elles aussi, des blocs au nom de Ramsès II et de ses successeurs. Ainsi, des architraves, colonnes, colosses furent débités et retaillés pour former les parois internes des sépultures décorées pour les nouveaux souverains.
De même la plupart des obélisques viennent de la ville des Ramsès. Deux exemplaires relativement plus intacts et transportables ont été depuis longtemps transférés au Caire tandis que les autres trop fragmentaires et parfois vraiment colossaux sont restés à Tanis. On peut encore distinguer aujourd'hui les principales parties du temple grâce à la présence de ces grands monolithes - effondrés - qui marquaient les différents pylônes comme d'autres temples à caractère solaire. Ils forment d'ailleurs l'un des aspects les plus spectaculaires du site de Tanis. Les archéologues en ont dénombré une vingtaine.
Cette accumulation de vestiges de différentes époques participa à la confusion des premiers archéologues qui virent en Tanis la ville des temps bibliques dans laquelle les hébreux auraient subi l'esclavage de Pharaon. Pierre Montet en inaugurant ses grandes campagnes de fouilles dans les années 1930 partait du même postulat espérant ainsi découvrir les traces qui confirmeraient les récits de l'Ancien Testament. Ses fouilles allaient peu à peu infirmer cette hypothèse même s'il en fut encore longtemps le défenseur. Il fallut attendre la découverte de Qantir / Pi-Ramsès pour que la place de Tanis soit enfin restituée dans la longue chronologie des sites du delta.
La Thèbes du Nord
Le visage de l'antique capitale apparaît peu à peu, sortant des brumes d'un site longtemps considéré comme ingrat par les égyptologues, ne présentant que peu de vestiges au contraire des sites proches du
Caire ou de ceux, en bien meilleur état, de la
Haute-Égypte. La découverte des tombes royales changea quelque peu la donne. Les travaux et études effectués depuis ont permis de formuler l'hypothèse que Tanis avait été conçue d'emblée par ses fondateurs comme une Thèbes du Nord.
En premier lieu, le grand temple d'Amon révélait ses proportions et un plan s'apparentant à celui de Karnak, dépassant en grandeur celui de Louxor. Au-delà du premier pylône d'Osorkon II se trouvait une deuxième cour avec de grands colosses et à nouveau une paire d'obélisques précédant un deuxième pylône que l'on date du pharaon Siamon de la . C’est dans cette cour qu'Auguste Mariette retrouva en 1863, les sphinx à tête de lion et à masque humain. Datés par leur style du règne d’Amenemhat III, ils ont été réutilisés et réinscrits aux noms de Ramsès II puis Mérenptah avant d’être réinstallés à Tanis par Psousennès Ier. Pour l’occasion le roi tanite fait graver ces sculptures déjà très anciennes à son nom qu’il place sur le torse des sphinx-lions. Ces remarquables exemples de la statuaire du Moyen Empire sont exposés depuis leur découverte au Musée du Caire.
Enfin, un troisième pylône ouvrant sur le temple ne comportait pas moins de quatre obélisques et donnait sur un second axe, cette fois-ci nord-sud, marquant l'emplacement d'un temple dédié à Khonsou-Néferhotep, l'enfant divin de la triade amonienne et qui daterait pour l'essentiel dans son dernier état de l'époque de Nectanébo Ier de la .
Les fouilles effectuées par Pierre Montet à partir de 1951 puis par Jean Yoyotte et Philippe Brissaud à partir de 1965 ont révélé que le bâtiment, orienté nord-sud, était bâti en calcaire et reposait sur des fondations de briques qui délimitent le périmètre consacré. L’étude des fondations a permis d’identifier un certain nombre de fosses contenant des restes d’offrandes alimentaires et de petits objets rituels complétant probablement des dépôts de fondation.
Parmi les découvertes faites dans les ruines du temple, une statue d’un babouin cynocéphale et les fragments d’une seconde inscrites au nom de Psousennès Ier révèlent que le sanctuaire était déjà en fonction sous ce règne. On notera par ailleurs, qu’à Karnak le temple de Khonsou, dont les dimensions sont comparables à celui de Tanis, une statue intacte d’un tel babouin, faisant face au reste d’une seconde disparue, est toujours en place dans la salle hypostyle du petit temple, modèle de celui de Tanis. Non loin de ce dernier se trouve le lac sacré du domaine d’Amon.
Découvert et fouillé sur la même période que le temple de Khonsou, le lac fut édifié ou reconstruit à la . Les quais qui le forment sont bâtis, comme souvent à Tanis, avec des blocs remployés de monuments antérieurs. Fragments de colonnes et de chapiteaux de différents styles, morceaux de corniches, de tores d'angles, blocs décorés de reliefs, tout un ensemble épigraphique précieux est ainsi exhumé des murs du lac. Ces vestiges de temples tanites jusque-là inconnus, sont constitués de remplois d'autres monuments anciens, certains remontant au Moyen Empire, d'autres au Nouvel Empire ou à des périodes plus proches de la date de leur utilisation pour le lac sacré. Ce sont notamment deux monuments qui retiennent l'attention tant par la quantité de blocs retrouvés que par la qualité des reliefs qu'ils portaient. Ils révèlent l'existence d'un sanctuaire datant de Sheshonq V ainsi qu’un autre datant du règne de Psammétique Ier de la . L’étude de ces blocs attestent de l’existence d’édifices jubilaires à Tanis, dont l’emplacement reste pour le moment inconnu.
Le temple d'Amon continuait vers l'est, longeant le lac sacré, et accédait au sanctuaire à proprement parler, dont seules les fondations et quelques assises sont parvenues jusqu'à nous. Accolés au mur d’enceinte en calcaire clôturant le sanctuaire, mur édifié ou reconstruit par Nectanébo Ier, deux autres obélisques marquaient l'emplacement d'un contre-temple consacré certainement au dieu sous sa forme solaire d'Amon-Rê, comme à Karnak.
À l’instar de beaucoup de sites de Basse-Égypte, la ville de Tanis servit de carrière aux siècles qui suivirent la période romaine. Ainsi presque tous les bâtiments construits en calcaire ont disparu dans les fours à chaux ou pour la construction de nouveaux édifices. Un certain nombre de four à chaux furent installés sur le site même du temple de Khonsou à la fin de l’Antiquité ou au Moyen Âge, livrant de grosses quantités de pierre calcaire réduites à l’état de fragments. C’est le signe d’une activité intense des carriers et autres récupérateurs de ce matériau de choix, rare dans cette région du delta. Seuls les blocs de granit ou de quartzite restèrent sur place car inutilisables.
Au-delà de cette partie du temple, datée pour l'essentiel de son fondateur Psousennès Ier qui édifia la première enceinte en briques crues, existait un temple édifié à l’extérieur de l’enceinte. Il comportait lui aussi une cour avec un kiosque ou une salle à colonnes monolithes palmiformes en granit datées de l’Ancien Empire, réutilisées par Ramsès II probablement à Pi-Ramsès, puis déménagées là et réinscrites aux cartouches d'Osorkon II, fondateur de cet édifice dont la nature échappe encore. Ce « temple de l'Est » fait l'objet actuellement d'un projet d'Anastylose, qui permettrait de restituer quelque peu son aspect monumental dans le cadre du développement touristique du site.
Non loin au sud de cette zone et ouvrant à l'est également, se trouve un temple consacré à Horus qui daterait au moins de Siamon. Il était donc, lui aussi, à l'époque de sa fondation, à l'extérieur de l'enceinte d'Amon. À la , ces deux sanctuaires sont inclus au périmètre du grand temple d’Amon, lorsque Nectanébo reconstruit l'enceinte, l'agrandissant considérablement, comme il l’avait fait pour Karnak à Thèbes.
Plus au sud du tell principal qui recouvre la ville antique, des fouilles récentes ont révélé une autre enceinte dont il ne reste que les fondations. L’ensemble a été fouillé et a démontré que ce temple fut complètement rasé jusqu'à ses fondations à une époque et pour des raisons imprécises. Tout au plus peut-on certifier que la destruction de ce sanctuaire s’est produit dans l’Antiquité car par la suite la ville qui ne cessa d’être habitée a peu à peu recouvert ces vestiges et en effaça le souvenir. On y a notamment découvert une statue insolite d'un chanteur d'Amon d'Opé assis sur le côté dont seule la partie inférieure est conservée avec son socle et inscriptions.
Cette nouvelle enceinte a permis de mieux comprendre le plan de Tanis et de confirmer que la capitale offrait vraiment un aspect comparable à celui de Thèbes de Haute-Égypte. Deux ensembles religieux reliés entre eux en forment le schéma directeur :
L’étude des vestiges contenus dans la nouvelle enceinte, a révélé qu'un culte à Amon d'Opé y était rendu, à l'instar de Louxor pour l'Amon de Karnak. Le temple était probablement relié par une allée processionnelle au grand ensemble cultuel du nord composé de la grande enceinte comprenant le grand temple d’Amon avec son lac sacré et le temple de Khonsou, et juste au sud de cette enceinte celle du temple de Mout, dame d'Ishérou.
Ce temple de Mout, que l’on qualifie aussi de Temple d’Anta, a été remanié ou reconstruit par Ptolémée IV. Une grande colonnade, édifiée à la , précédait la grande porte qui ouvrait sur le Nord, comme pour le temple de Mout à Thèbes. Cette porte monumentale date en revanche de Siamon de la , démontrant ainsi que dès sa conception Tanis a été pensée comme une Thèbes du Nord.
La cité était la capitale dynastique de l'époque comme Thèbes fut celle des dynasties précédentes. Des processions semblables à la Grande Fête d'Opet devaient être menées par le roi et son épouse perpétuant ainsi les cultes traditionnels. Les Pharaons de Tanis démontraient ainsi qu'ils occupaient légitimement le trône de leurs ancêtres prestigieux.
Tanis métropole religieuse de Basse Époque
Avec les dernières dynasties et les lagides, la cité eut à subir les troubles des invasions nubiennes, assyriennes puis perses avant de tomber sous la férule des rois macédoniens. C’est probablement pendant cette période chaotique, notamment pour les villes du delta, que le temple d’Amon d’Opé a été rasé. Cette destruction marque un nouveau développement de la cité qui se recentre autour de la grande enceinte nord qui est rebâtie sous les Nectanébo. Un autre temple dédié à l'Horus de Mesen est édifié à proximité de l'enceinte d'Amon. Lui aussi comporte une grande colonnade dont dix colonnes monolithes en granit ont été identifiées. Ce culte rendu à Horus, dieu de la royauté par excellence, démontre que la cité conserva un rôle religieux important aux yeux des souverains qui régnèrent sur l’Égypte pendant un demi-millénaire précédant la conquête romaine.
Les rois lagides embellissent donc cette grande cité qui devait être déjà un véritable musée en plein air tant elle comprenait de monuments déménagés, littéralement recomposés des anciens temples précédents sur le site ou importés des anciennes villes pharaoniques, y compris de sites des environs du Caire et du Fayoum. C'est de Tanis que proviennent un grand nombre des statues et colonnes qui ornent les collections des grands musées y compris du Musée égyptien du Caire, comme les fameux sphinx d'Amenemhat III de la , dont l'aspect léonin est si singulier. Dans l’enceinte d’Amon tout un quartier artisanal s’installe au sud du grand temple, notamment sur les lieux mêmes de l’antique nécropole royale, l'enfouissant encore davantage sous les strates successives de la ville, et la préservant ainsi jusqu'à nos jours.
En dégageant le secteur les archéologues ont mis au jour des ateliers construits en briques crues, qui ont livré un nombre important de modèles de sculpteurs appréciables par leur qualité, ainsi que quantité d’amulettes et petites figurines prophylactiques. Ces indices prouvent que le site était toujours le siège d’une intense activité religieuse qui donnait lieu à des pèlerinages au cours desquels la production de ces ateliers étaient vendus aux dévots venus rendre hommage aux dieux de Tanis.
Ptolémée Ier Sôter fait édifier la grande porte est qui perce, la partie orientale de l’enceinte de Nectanébo. Son fils et successeur Philadelphe, fait bâtir ou achever le temple d’Horus. Un quartier contemporain d’habitation de prêtres se forme à l’intérieur de l’enceinte, près de la porte sud. Une statue remarquable par sa qualité, d'un grand prêtre tanite de cette période, nommé Panémérit, nous apporte un témoignage de la maîtrise des arts de la sculpture sous les lagides. Ptolémée IV érige des stèles en l’honneur des dieux où il se fait figurer accompagné de son épouse Arsinoé III et fait reconstruire l’antique sanctuaire de Mout. Un des dépôts de fondation de ce remaniement est aujourd’hui exposé au Musée du Louvre.
La cité garde de l'importance jusqu'à l'époque romaine, puis est le siège d'un évêché à la période chrétienne pendant laquelle elle se nomme Djâni. Flavius Josèphe décrivant le monde dans lequel il vit au Ier siècle de notre ère, décrit la cité comme une bourgade encore importante. Sur une mosaïque de Doura Europos, représentant une carte du monde connu, la ville est figurée ceinte de remparts. Probablement qu'à cette époque les habitants s'étaient repliés au coeur de la cité derrière la formidable enceinte du vieux sanctuaire pharaonique.
Elle prend finalement le nom de Sân avec la conquête arabe, et tombe peu à peu dans l'oubli général dont ont souffert les cités du delta oriental.
À Tanis, cette désaffection fut totale notamment suite à l'assèchement ou au déplacement du bras qui jouxtait la ville rendant son accès moins aisé et ses terres de moins en moins fertiles. Victime des mêmes calamités que subit en son temps la ville des Ramsès, elle disparaît sous les coups des carriers et de l'accumulation extraordinaire des différents niveaux continus d'occupation de la ville qui pendant plus de 1500 ans la transformèrent en une haute colline dont l’essentiel reste encore à fouiller. C’est pourtant cet abandon complet, laissant la cité et ses temples enfouis dans une zone peu engageante et ingrate, qui permit aux premiers découvreurs du XIXe siècle puis aux égyptologues du XXe de ressusciter l’antique capitale des et et notamment la découverte de leur nécropole royale partiellement intacte.
La mission archéologique qui travaille sur place depuis les années 1930 est la Mission française des fouilles de Tanis (MFFT). La Société française des fouilles de Tanis (SFFT) est une association de soutien fondée pour aider la mission.
Notes
Bibliographie
- Karl Richard Lepsius, Denkmäler aus Ægypten und Æthiopen, vol. I, Text, J. C. Hinrichs'sche Buchhandlung, Leipzig,1897 ;
- F.L. Griffith, Heinrich Brugsch & William Matthew Flinders Petrie, Two hieroglyphic papyri from Tanis, Egypt exploration fund, London,1889 ;
- Pierre Montet, « Les nouvelles fouilles de Tanis », dans Publication de la faculté des lettres de Strasbourg, 1933 ;
- Pierre Montet, Tanis, douze années de fouilles dans une capitale oubliée du delta égyptien, Payot, Paris,1942 ;
- Jürgen Von Beckerath, « Tanis und Theben, historische grundlagen der Ramessidenzeit in Ägypten », dans Ägyptologische forschungen, 1951 ;
- Pierre Montet, Alexandre Lézine, P. Amiet & E. Dhorme, La nécropole royale de Tanis - Tome II - Les constructions et le tombeau de Psousennès à Tanis, Imp. J. Dumoulin, Paris,1951 ;
- Jacques Pirenne, Histoire de la civilisation de l'Égypte ancienne, vol. 3, Éd. de la Baconnière, Neuchâtel,1963 ;
- Pierre Montet, Le lac sacré de Tanis, Imprimerie Nationale, Paris,1966 ;
- Jean Yoyotte & Philippe Brissaud, « Mission française des fouilles de Tanis – Rapports des XXVe et XXVIe campagnes (1976-1977) », dans Bifao, 1978 ;
- Tanis, l’or des pharaons, Association Française d’Action Artistique,1987 ;
- Pierre Montet, Lettres de Tanis – La découverte des trésors royaux, Editions du Rocher,1998
- Georges Goyon, La découverte des trésors de Tanis, Pygmalion,2004
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