Tchouktche |
Population totale | 15 000 |
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Populations significatives en | |
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Les Tchouktches (en Russe : чукчи, tchouktchi, au pluriel et чукча, tchouktcha, au singulier) sont un peuple paléo-sibérien habitant l'extrême-est de la Russie sur les rives de l'Océan Arctique et de la Mer de Béring. Les Tchouktches parlent le tchouktche et se nomment eux-mêmes Lygoravetlyan (soit le vrai peuple en tchouktche). Originellement les Tchouktches vivaient sur la rive nord de la Mer d'Okhotsk.
La religion tchouktche est empreinte de Chamanisme et d'Animisme. Chaque objet a une âme qui peut être soit malveillante, soit bienveillante. Lors de la période soviétique, la religion tchouktche était interdite comme toute autre religion.
La majorité des Tchouktches vivent dans l'Okroug de Tchoukotka mais certains vivent aussi dans la République de Sakha-Iakoutie, dans l'oblast de Magadan et dans le district autonome des Koriaks (futur krai du Kamchatka). Quelques Tchouktches se sont aussi installés dans les villes occidentales de Russie : Moscou, Saint-Pétersbourg ainsi qu'en Europe et en Amérique du Nord. On estime le nombre de Tchouktches de par le monde à 15 000.
Les Tchouktches sont traditionnellement divisés en deux branches : les Anqallyt ou Ankalyn (les gens de la Mer) qui vivent sur les côtes, en contact avec les Inuits, et sont des chasseurs, principalement de mammifères marins et pêcheurs. Et les Tchouktches chavchu qui vivent en nomades dans la Toundra avec leurs troupeaux de rennes. Les rennes leur fournissent du lait, de la viande et des vêtements.
Le nom tchouktche est celui utilisé par les Russes pour décrire cette population. Son origine provient du mot tchouktche chauchu qui signifie "abondant en rennes".
Au début des années 1920, le nouveau pouvoir soviétique peine à s'imposer dans les régions extrêmes. L'interdiction de la religion, la réorganisation du mode de production économique en collectivités, les tentatives de sédentarisation forcées et l'interdiction du tchouktche mécontentent les populations arctiques. Vers la fin de la décennie les protestations tchouktches se taisent. Les autorités mettent en place 28 sovkhozes en Tchoukotka basés l'exploitation des troupeaux de rennes et la chasse aux mammifères marins. Les Tchouktches sont scolarisés et apprennent le Russe.
Dans les années 1950, les terres tchouktches sont utilisées pour des projets d'exploitation minière, pétrolifère et gazière menaçant durablement le mode de vie des Tchouktches.
Après la chute de l'Union soviétique, les sovkhozes sont privatisés et l'économie rurale traditionnelle des Tchouktches s'effondre. Depuis, les Tchouktches vivant de cette économie ainsi que les Russes de la région ne survivent que grâce à l'Aide humanitaire.
Néanmoins la période soviétique a aussi profondément modifié la structure sociale et économique des Tchouktches. Seule une faible partie des Tchouktches travaillent encore comme berger pour troupeaux de rennes ou chasseurs de mammifères marins. De nombreux Tchouktches sont maintenant poètes, écrivains, docteurs, enseignants ou homme politiques.
Les Tchouktches sont souvent pris pour cible des blagues russes à cause de leur naïveté et de la simplicité de leur mode de vie.
Selon une ancienne coutume tchouktche, si un homme vient demander l'hospitalité pour la nuit, l'hôte doit lui prêter sa femme.
La culture tchouktche a été popularisée récemment suite au succès de l'écrivain tchouktche Iouri Rytkhéou.
Sources
- Patty A. Gray, 2005, The Predicament of Chukotka's Indigenous Movement: Post-Soviet Activism in the Russian Far North (Cambridge)
- Anna Kerttula, 2000, Antler on the Sea (Cornell University Press)
- Waldemar Bogoras, 1909, The Chukchee (Memoirs of the American Museum of Natural History)
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