Une fille d’Ève est un roman d’Honoré de Balzac paru en feuilleton dans le Siècle en décembre 1838 et janvier 1839, publié en volume chez Souverain en août 1839, puis dans l’édition Furne de 1842 où il prend place dans les Scènes de la vie privée de La Comédie humaine.
C’est dans ce court roman que Félix de Vandenesse, le futur héros du Lys dans la vallée, fait une première apparition qui, selon le principe balzacien de « l'éclairage rétrospectif », nous apporte ici
« le milieu d’une vie avant son commencement, le commencement après sa fin. »
C’est également la première apparition de Ferdinand Du Tillet que l’on retrouvera dans
César Birotteau. Dans
Une fille d'Ève, Du Tillet a épousé la fille du comte de Granville, soeur de la comtesse Marie-Angélique de Vandenesse.
Dans ce texte, qui n’est pas une oeuvre majeure de Balzac, on a le sentiment que l’auteur fait courir un « galop d’essai » aux personnages composant son « monde balzacien ». Le poète Nathan, que l’on retrouvera dans presque toute la Comédie humaine, y joue le rôle assez peu reluisant de séducteur et d’ambitieux croqueur d’économies. Il est ici assez proche de Canalis, le poète à la fois arrogant et intéressé d’Ursule Mirouët.
De nouveau, Balzac se penche sur le sort des femmes mariées, sur les disparités sociales et éducatives. Il a une grande compassion pour son héroïne, Marie-Angélique de Vandenesse, la femme de Félix de Vandenesse, et pour sa naïveté qui semble être le sort des individus insuffisamment instruits (les femmes, donc).
La femme de Félix de Vandenesse ne sait comment occuper ses journées. C’est l’ennui ordinaire de la femme au foyer, proie facile pour le poète Nathan, dont Marie-Angélique tombe immédiatement amoureuse. Mais Nathan a des ambitions qui demandent des finances très au-dessus des moyens de sa maîtresse.Il fonde notamment un journal en association avec le loup-cervier Du Tillet. Aussi la jeune femme va-t-elle recourir à un procédé courant chez les femmes amoureuses de Balzac : les lettres de change. Peu instruite en matière financière, elle court à la catastrophe et à la prison pour dettes. Mais son mari, et sa soeur (madame Ferdinand du Tillet qui ose enfin braver son mari) la sauveront de justesse.
Bibliographie
- Patrick Berthier, « Les Ratures du manuscrit d’Une Fille d’Ève », L'Année balzacienne, 1988, n° 9, p. 179-203.
Notes
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