Constantin-François Chasseboeuf de La Giraudais, comte Volney, dit
Volney, né le
3 février 1757 à
Craon en
Anjou et mort le
25 avril 1820 à
Paris, est un
Philosophe et
orientaliste français. Il est considéré comme le précurseur des ethnologues, anthropologues et sociologues du XX
e siècle.
Origine
Constantin-François Chasseboeuf de La Giraudais est né dans une famille du
Maine, connue depuis longtemps à
Craon, dans les carrières libérales. Son bisaïeul, fils d'un huissier royal, était lui-même notaire et avait un frère chirurgien. Son grand-père, François Chasseboeuf, homme de loi, procureur-syndic des habitants faisait fonction de maire ; il en pris le titre en
1741. Il perdit sa mère, Jeanne Gigault, fille du sieur de la Giraudaie (
Candé) à l'âge de deux ans et fut élevé loin de son père, Jacques-René Chasseboeuf, sénéchal du prieuré de Saint-Clément de Craon - qui mourut juge-président au district, le 25 avril
1796, âgé de 68 ans - avec qui il ne s'entendit jamais. Son père se remaria avec Marie-Renée Humfray, qui s'occupa de l'orphelin.
A sept ans, son père le mit au collège d'Ancenis. Il passa ensuite à l'Oratoire d'Angers, sous le nom de Boisgiret (ou encore Boisgirais). Il fut d'abord connu sous ce patronyme, jusqu'à son départ pour l'Orient, où il choisit de prendre celui de Volney, contraction de Voltaire et de Ferney par admiration pour ce philosophe.
Pensionnaire chez un libraire de la chaussée Saint-Pierre, il y rencontra avec M. Jeudry, d'Ernée, et Yves Besnard.
« D'un caractère froid, hautain, bizarre, écrit ce dernier, Volney était le seul qui ne prît pas part à nos jeux, quoiqu'il en restât volontiers le spectatateur silencieux pendant des heures entières »
Un jour, il alla trouver Besnard pour lui demander s'il connaisait un professeur d'
Hébreu, voulant, disait-il, étudier cette langue pour signaler les erreurs dont fourmillaient, d'après lui, les traductions de la
Bible. Il prépara en effet un travail sur ce sujet, mais qui ne trouva pas d'éditeur.
Début de carrière
La montée à Paris
Emancipé à l'âge de dix-neuf ans, et jouissant de onze cents livres de rente provenant de la succession de sa mère, Constantin-François Chasseboeuf de La Giraudais se rend à
Paris pour se livrer à l'étude des sciences : médecine, bien que la pratique ne l'intéresse pas, histoire et langues orientales. Bien qu'il ait commencé des études de droit, il ne souhaite pas devenir avocat, qui est souvent un titre plus qu'un métier au XVIIIe siècle.
L'athéisme matérialiste
C'est sa santé fragile qui l'avait incité à faire médecine. Il se lie ainsi d'amitié avec Cabanis chez la veuve d'Helvétius à Auteuil, où il rencontre
Condorcet et prit part à la réception
Benjamin Franklin, dont l'esprit, dégagé de préjugés et surtout de croyance exerça sur lui une profonde impression, puis chez d’Holbach, où il voit
Diderot. Tout ceci le confirme dans son
Athéisme matérialiste ; il est étranger à toute sensibilité religieuse. Il fit à cette époque un voyage à Angers, visita Mademoiselle Vallée du Boisrenaud pour laquelle, il se mit en frais d'esprit et d'amabilité, et qui le trouva souverainement déplaisant, gauche et impertinent.
Voyages
L'Égypte et la Syrie
Son
Mémoire sur la Chronologie d’Hérodote soulève des discussions à l’Académie des inscriptions. Ayant hérité de six mille livres, il décide d'aller visiter l'
Égypte et la
Syrie, berceau des idées religieuses. La situation politique de l'empire Ottoman lui parut aussi un objet piquant de curiosité.
Prévoyant les fatigues et les dangers d'un tel voyage, il s'y prépare pendant une année entière, en habituant son corps aux plus violents exercices et aux plus rudes privations. Il séjourne plusieurs mois chez un oncle, à Angers, où il s'entraîne à la marche, s'endurcit à la fatigue et aux longs jeûnes. Il se met enfin en route à pied dans les derniers mois de l'année 1782, avec un havre-sac sur le dos, un fusil sur l'épaule et six mille livres en or cachées dans une ceinture.
Lui-même, dans la préface de son Tableau du climat et du sol des États-Unis d'Amérique, rend compte des impressions qu'il éprouvait :
« Lorsqu'on 1783, dit-il, je partais de et Marseille, c'était de plein gré, avec cette alacrité, cette confiance en autrui et en soi qu'inspiré la jeunesse. Je quittais gaiement un pays d'abondance et de paix !, pour aller vivre dans un pays de barbarie et de misère, sans autre motif que d'employer le temps d'une jeunesse inquiète et active à me procurer des connaissances d'un genre neuf, et à embellir par elles le reste de ma vie d'une auréole de considération et d'estime. »
Arrivé en Égypte, il ne va guère plus loin que le Caire, où il séjourne sept mois, à l'exception d'un voyage à Suez (24-26 juillet), et de quelques visites aux pyramides. Le 26 septembre 1783, il s'embarque au Caire pour la Syrie. Il s'enferme pendant huit mois au monastère Copte de Mar-Hama-el-Chouair pour y apprendre l'arabe, et se renseigner sur les moeurs des tribus. Il se joint ensuite au cheik Almed, fils de Bahir, chef de la tribu des Ouaidié. Il gagne l'estime de ses hôtes, mais rebuté par leur extrême frugalité, refuse non seulement de se fixer parmi eux comme ils l'y invitent, mais même de les suivre au-delà de quelques étapes.
Le vengeur d'Hérodote
Après une absence de près de quatre années, il revint en
France, et publia sa relation sous le titre de
Voyage en Égypte et en Syrie. Cet ouvrage, qui dès son apparition fit tomber les lettres moins véridiques de Claude-Étienne Savary sur l'Égypte, passa dès lors pour le chef-d'oeuvre du genre. On accueilli, grâce à une habile réclame, l'explorateur comme un nouveau
Christophe Colomb.
Cette manière de voyager, et surtout de décrire ses voyages, était celle d'Hérodote, dont Volney avait si attentivement lu les ouvrages
Quelques personnes cependant doutèrent de la fidélité de ses tableaux. Dix ans après, lorsque les Français vinrent visiter en conquérants l'Egypte, ils reconnurent pour certains dans Volney un observateur exact, éclairé, un guide sûr et le seul qui ne les ait jamais trompés.
Néanmoins, le Voyage en Égypte et en Syrie avait valu à son auteur le suffrage de l'impératrice Catherine II de Russie, qui lui envoya une médaille d'or en témoignage de sa satisfaction ; c'était en 1787.
Le retour en Anjou
Devenu hautain, quand ses compatriotes de Craon voulurent le fêter à son tour, il blessa tout le monde par son mutisme affecté et dédaigneux ; répondit à Rangeard, qui voulait le présenter à l'Académie d'Angers, que les obligations qu'il prévoyait ne lui permettaient pas d'accepter ce titre ; reprenait sèchement ceux de ses amis qui continuaient de lui écrire sous le nom de Chasseboeuf ; et ripostait grossièrement à ceux qui contestaient le moindre détail de ses récits.
La Corse
Depuis son retour en France, guidé par ce désir d'être utile qui fut le mobile de toute sa vie, Volney aperçut tout ce qu'on pouvait faire pour perfectionner l'agriculture dans l'île de
Corse . Il avait résolu d'acheter un domaine dans ce pays, et de s'y livrer à des expériences sur toutes les cultures qu'il croyait pouvoir y naturaliser. L'utilité de ses vues engagea le gouvernement français à le nommer directeur de l'agriculture et du commerce de cette île ; mais d'autres fonctions le retinrent dans sa patrie.
La Turquie, la Russie
En
1788, Volney fit paraître des
Considérations sur la guerre des Turcs avec les Russes. Les connaissances positives qu'il avait acquises dans son voyage le servirent dans cet écrit politique C'était pour certains, dix ans d'avance, faire l'histoire de l'expédition d'Égypte. Aussi quand Volney fit réimprimer ses
Considérations, en
1808, cet écrit obtint le même succès que dans sa nouveauté.
On lui avait reproché vivement de n'avoir pas prévu le dangereux ascendant que l'expulsion des Turcs de l'Europe donnerait à la Russie. Ce fut là le principal argument que fit valoir contre lui le diplomate Charles de Peyssonnel dans son Examen critique des Considérations sur la guerre des Turcs. La diplomatie européenne savait fort mauvais gré à Volney de certaines révélations qui pouvaient passer alors pour indiscrètes ; aussi parodia-t-on le titre de sa brochure en l'appelant Inconsidérations.
La Révolution française
La Révolution était dans l'air. Volney qui pronostiquait avec ses amis qu'elle parcourait l'
Europe, mais que l'
Italie et l'
Espagne auraient leur tour avant la
France, se jeta ardemment dans la mêlée dès l'annonce de la convocation des États généraux de 1789, choisissant pour son terrain la
Bretagne, où le mouvement révolutionnaire était plus accentué.
Le publiciste en Bretagne
Il publie à
Rennes (
1787-
1788), en société avec M. de Monsodive, une feuille politique, intitulée
La Sentinelle ; il est collaborateur du
Magasin encyclopédique et de la
Revue encyclopédique.
Du 10 novembre au 25 décembre 1788, en cinq pamphlets d'un style acéré, parut La Sentinelle du peuple et la brochure sur les Conditions nécessaires à la légalité des Etats généraux. Les derniers numéros de La Sentinelle s'occupaient de l'Anjou, ainsi que la Confession d'un pauvre roturier angevin, réponse aux Avis aux Tiers-Etat, de l'abbé Mongodin. Ces publications étaient anonymes. Mais en janvier ou février 1789, parut la Lettre de M. C.-F. de Volney à M. le comte de S...t (Walsh de Serrant), qui dénoncée par Bodard, procureur du roi, fut par ordre du parlement brûlée le 5 avril 1789.
Député du Tiers-État
Il venait d'être élu député du
Tiers état de la sénéchaussée d'Anjou aux États généraux de 1789, sous le nom de
C.-F. Chasseboeuf de VolneySur une observation que fit Goupil de Préfeln, il s'empressa de donner sa démission de la place qu'il tenait du gouvernement (29 janvier 1790), professant cette maxime qu'on ne peut être mandataire de la nation et dépendant par un salaire de ceux qui l'administrent.
Le parlementaire
A la tribune de l'assemblée constituante, Volney se montra ce qu'il avait paru dans ses ouvrages, ce qu'il devait être dans toutes les circonstances de sa vie politique, sous l'anarchie populaire, sous l'empire, comme après la Restauration : ami prononcé des libertés publiques, sectateur des idées nouvelles , ennemi de tous les cultes établis, mais ennemi des excès populaires.
Volney se montra, dans l'assemblée constituante, l'adversaire zélé, de ce qui tenait à l'Ancien Régime
On le voit tenter une transaction entre ceux qui voulaient attirer à eux les députés du clergé et de la noblesse et ceux qui persistaient à passer aux voix dans la vérification des pouvoirs, et s'insurger contre le huit-clos proposé par Pierre Victor Malouet
Nommé membre de la commission d'étude de la Constitution, il ne s'inquiète pas de l'émeute, si même il ne compte pas sur son concours : il ne veut faire appel qu'aux gardes nationales et propose de soustraire les perturbateurs aux tribunaux ordinaires pour les faire juger par un jury. Les pétitions, adresses, motions diverses doivent, suivant lui, être renvoyées à une commission spéciale, pour ne pas entraver l'établissement de la Convention .
Il veut attribuer le pouvoir exécutif à l'Assemblée, regénérer par des nouvelles élections les assemblées secondaires. Il partage l'enthousiasme des électeurs de Paris qui avaient exigé la mise en liberté du baron de Besenval ; il assiste à des réunions privées dans lesquelles on discute les sujets à l'ordre du jour, donne à ses amis l'explication secrète ou l'annonce anticipée des évènements ou des votes.
Vous avez les officiers, mais nous avons les soldats avec lesquels nous buvons, riposte-t-il à un membre de la noblesse qui s'appuie sur le concours de l'armée. Nous sommes encore cinquante contre un, réplique t'il à ceux qui lui opposaient l'union du clergé et de la noblesse.
La confiscation des biens du clergé et du domaine royal qu'il voulait faire vendre en quelques mois en les morcelant le plus possible, afin de multiplier les petits propriétaires .
La suppression de toute formule religieuse dans la proclamation des Droits de l'homme rentraient dans son programme, ainsi que le système des engagements volontaires remplaçant la conscription. Il fut un des premiers à provoquer l'organisation des gardes nationales et la division de la France en communes et en départements.
Dans les débats qui s'élevèrent lorsqu'on agita la proposition d'accorder au roi l'exercice du droit de paix et de guerre, Volney se déclara pour la négative et finit par proposer l'article suivant, qui fut adopté :
« Jusqu'ici, vous avez délibéré pour la France, dans la France ; aujourd'hui vous délibérez dans l'univers pour l'univers. La nation française s'interdit dès ce moment d'entreprendre aucune guerre tendant à accroître son territoire. »
Son intime liaison avec Cabanis lui procura des rapports fréquents avec Mirabeau, Volney fut l'un des pourvoyeurs de l'éloquence du tribun
Il fut nommé secrétaire le 23 novembre 1790. Il protesta le 20 octobre 1790 contre l'interprétation donnée à son absence le jour où fut posée la question du blâme des ministres. sa carrière législative se termina avec celle de l'Assemblée nationale.
Lettre du Baron de Grimm
Après la clôture de la session, Volney fit une démarche qui lui attira les éloges du parti dominant et les sarcasmes dit parti contraire. L'impératrice Catherine s'étant déclarée l'ennemie de la France, il renvoya à
Melchior Grimm la médaille d'or qu'il avait reçue de cette princesse cinq ans auparavant.
« Si je l'obtins de son estime, je la lui rends pour la conserver, disait-il dans la lettre qui accompagnait le renvoi »
Grimm lui adressa de
Coblence (
1er janvier 1792) une réponse toute remplie de sarcasmes d'injustes personnalités, et écrite d'un style tellement piquant qu'on a pu l'attribuer à
Rivarol.
La Corse en 1792
En
1792, il accompagna Carlo Andrea Pozzo di Borgo en Corse ; où il était appelé par des habitants qui y exerçaient une grande influence, et qui invoquaient le secours de ses lumières. Il espérait y réaliser, comme simple particulier, les projets d'amélioration agricole que quatre ans auparavant il s'était flatté d'y opérer comme administrateur.
Il fit faire, à ses frais, des essais de culture dans le domaine de la Confina, domaine qu'il avait acheté nationalement, situé près d'Ajaccio qu'il appelait ses Petites-Indes.
Tout promettait a ses efforts les plus heureux résultats, lorsque les troubles que Pascal Paoli suscita, dans, cette île, obligèrent Volney à s'éloigner. Pour lui, au bout d'un an, ses illusions étaient tombées. Son domaine fut mis à l'encan par ce même Paoli, qui lui avait donne naguère les assurances de son amitié. Les tracasseries, les chicanes, les menaces, lui rendirent le séjour de l'île de plus en plus insupportable.
Pendant son séjour en Corse, Volney fit la connaissance de Napoléon Bonaparte, qui n'était encore qu'officier d'artillerie.
À son retour à Paris, au mois de mars 1793, Volney eût à satisfaire aux questions du conseil exécutif et du comité de défense générale sur les moyens militaires et sur les dispositions politiques des habitants de la Corse Il trouva en France la Terreur, et ne se prononça pour aucun parti. Il proposait aux Belges, aux Corses et autres peuples qui voudraient jouir des bienfaits de la Révolution, des fonctionnaires français. Il blâma le fédéralisme.
Catéchisme du citoyen français
Il offrit aux Girondins, comme consolation à sa condamnation du fédéralisme, sa
Loi naturelle, ou Catéchisme du citoyen français (in-16,
1793), un traité de morale. Dans la collection des oeuvres de Volney, le second titré de cet ouvrage important, malgré son peu d'étendue, a fait place à celui-ci :
Principes physiques de la morale. En effet, l'auteur a su démontrer que la morale est une science, pour ainsi dire physique et matérielle, soumise aux règles et aux calculs des sciences exactes, et qu'elle n'a d'autre but que la conservation et le perfectionnement de l'espèce humaine.
Un biographe a dit que ce fut pour prouver qu'il n'était point digne de la qualification d'hérétique que Volney, à son retour de Corse, publia ce petit ouvrage. Il est plus juste d'observer que cette production n'établit rien ni pour ni contre la catholicité de Volney ; mais elle prouve du moins qu'il n'était point athée, car le premier caractère qu'il reconnaît à la loi naturelle est d'être « l'ordre constant et régulier par lequel DIEU régit l'univers ».
Retour dans l'Ouest
Il partit pour l'Ouest de la France avec mission de prendre des renseignements sur l'agriculture, le commerce et les arts, dans les départements de la Manche, l'
Ille-et-Vilaine, la
Loire-Inférieure, le
Maine-et-Loire et la Mayenne. Il devait aussi s'occuper de rendre l'
Oudon navigable jusqu'à
Segré.
Occupations littéraires
Au milieu de ses travaux législatifs, Volney concourut, en
1790, pour un prix qu'avait proposé l'Académie des inscriptions sur la
Chronologie des douze siècles antérieurs au passage de Xerxès en Grèce ; et, quoique aucun autre ouvrage n'eût été envoyé, il n'obtint pas le prix.
Les Ruines, ou Méditations sur les révolutions des empires
Le 13 septembre 1791, le
Moniteur annonçait l'apparition d'un ouvrage intitulé
les Ruines, ou Méditations sur les révolutions des empires,
ouvrage bien propre à intéresser la curiosité, disait la réclame. Le 25 septembre, le volume placé sur le bureau de l'Assemblée nationale, était déposé aux archives, et le 12 octobre, le
Moniteur insérait le chapitre des
Ruines où, sous forme de vision, l'auteur prétend rendre compte des évènements contemporains.
L'idée première de cet ouvrage avait été conçue dans le cabinet de Benjamin Franklin. L'auteur se met en scène sur les ruines de Palmyre ; et là il se livre à de profondes méditations sur la destruction de tant d'empires à qui leur puissance colossale semblait promettre une éternelle durée, et qui n'en ont pas moins obéi à cette loi de la nature qui veut que tout périsse.
Dans ce même ouvrage, Volney établit la nécessité de la tolérance religieuse, reconnue aujourd'hui par tous les esprits éclairés. Lorsque ensuite il parle de la diversité des opinions religieuses, si opposées en apparence.
Enfin, l'on a reproché à l'auteur des Ruines d'avoir attribué aux différentes religions des caractères auxquels leurs sectateurs ne les reconnaîtraient pas toujours. Les Ruines n'en passent pas moins pour une des productions les plus remarquables de la littérature moderne du XIXe siècle.
La Terreur de 1793
Volney fut invariablement attaché aux doctrines qu'il avait émises en
1789, il aimait le régime républicain, il blâmait seulement la licence et les crimes de
1793. Il osa se prononcer contre les événements de mai. Incarcéré alors comme royaliste, lui que naguère on avait accusé d'être un
jacobin. Bien qu'ardent républicain, il est emprisonné à
La Force pendant la Terreur. Il parvient à se faire transférer à la
Pension Belhomme sous prétexte de maladie, puis dans celle de
Picpus, dont il est libéré en septembre
1794, au bout d'un an, suite à la chute de Robespierre.
L'École normale
À cette époque fut instituée cette école normale destinée à former des professeurs, à établir les meilleures méthodes et l'unité des doctrines (
1794).
Volney fut appelé à la chaire d'histoire ; et ses leçons, qui attiraient un immense concours d'auditeurs, sont devenues un des plus beaux titres de sa gloire littéraire. Il professa que la certitude historique est presque impossible, même pour la réalité de l'existence de Jésus-Christ, dit-il ailleurs, et qu'en toute matière, il faut garder le chemin ouvert à un changement d'opinion. L'Ecole fut éphémère.
L'Amérique
Forcé d'interrompre son cours par la suppression de l'Ecole normale (
1795), Volney, trop jeune encore pour se condamner au repos (il avait à peine trente-huit ans), disciple de Franklin, résolut d'aller visiter les
États-Unis, et y observer avant Tocqueville, une véritable expérience de la liberté
Les Américains
Washington le reçut avec honneur et donna publiquement à Volney d'honorables marques de sa confiance et de son amitié. Il eut également une querelle littéraire à son arrivée. Le docteur
Priestley, qui était alors dans ce pays, avait publié un pamphlet dans lequel il prend Volney à partie, le traitant d'athée, d'ignorant, de chinois, d'hottentot. Volney répondit avec une politesse ironique, rappelant les témoignages d'estime qu'il avait reçus de son contradicteur, et se gardant d'ailleurs de discuter aucun point de doctrine.
Il n'en fut pas de même de John Adams qui fut élu, en 1797, président des États-Unis. L'auteur des Ruines avait critiqué franchement le livre de la Défense des constitutions des États-Unis, que ce magistrat avait publié quelques mois avant sa promotion.
En effet, le président du congrès ne pardonna point à son détracteur. Volney, qui avait pris la résolution de se fixer aux États-Unis, se vit obligé de les quitter au printemps de 1798. Une épidémie d'animosité s'était élevée contre les Français, comme il le dit lui-même, et tout faisait prévoir une rupture ouverte entre les deux républiques.
II est à remarquer qu'alors même que Volney se trouvait en butte aux persécutions du congrès relativement à l'occupation de la Louisiane, il était exposé à l'animadversion des diplomates français, qui lui reprochaient de professer l'opinion que la Louisiane ne convenait sous aucun rapport à la France.
Il ne donna qu'en 1803 son Tableau du climat et du sol des États-Unis d'Amérique, avouant qu'il n'osait publier l'étude des moeurs, de la législation et de la politique de ce pays qui aurait pu susciter la haine et la persécution .
Le retour en France
À son retour en France avant le
17 juillet 1798, son père étant mort pendant son séjour en Amérique, il acheta une maison de campagne aux environs de Paris, du produit de la vente de ses biens hérités en Mayenne .
L'Institut
En son absence, il avait été nommé par le Directoire le
6 décembre 1795 membre de l’Institut dans la classe des Sciences morales et politiques qui venait d'être formé ; et, jusqu'au rétablissement de l'
Académie française, il se trouva associé à la classe des sciences morales et politiques, section de l'analyse des sensations et des idées. Il avait été aussi, élu par ses compatriotes de la Mayenne et de Maine-et-Loire aux élections de vendémiaire an IV, mais, avisé ou non de ce choix, il n'en tint aucun compte, soit pour l'accepter, soit pour le refuser. On lui donna un remplaçant le
10 avril 1797.
Napoléon Bonaparte
Volney fit venir
Napoléon Bonaparte (qu'il avait rencontré en Corse) à déjeuner chez lui avec Larevellière-Lépeaux : la conversation de Bonaparte frappa ce directeur, qui le présenta le lendemain au directeur
Paul Barras, par la protection duquel l'officier destitué recouvra son grade.
Volney était celui qui, au commencement de l'année 1794, avait détourné le futur empereur, alors privé de son grade, d'aller chercher du service soit en Turquie, soit en Russie. Bonaparte avait tout tenté pour être réintégré : rien n'avait réussi. Lors de l'expédition d'Egypte, Volney dans un article du 26 brumaire an VI, devinant les projets du conquérant, prévoyait de sa part une marche à travers la Syrie sur Constantinople . Il inséra même dans le Moniteur du 7 frimaire an VII, un article qui mystifia jusqu'à des historiens sérieux .
Le 18 brumaire
Au 18 brumaire, il seconda de tous ses efforts les résultats de cette journée. On peut penser même qu'il fut du nombre des personnages qui préparèrent cette révolution ; il était alors fort lié avec le général Bonaparte.
Après le 18 brumaire, Bonaparte eut la pensée de se donner Volney comme troisième Consul, puis comme ministre de l'Intérieur. Volney refusa, et se laissa seulement nommer sénateur . Il refusa, mais resta le confident, l'ami, le médecin même du Premier Consul. Membre du sénat dès la création de ce corps, vice-président un peu plus tard, il fréquentait la Malmaison et les Tuileries.
La rupture avec Bonaparte
La dissidence de leurs opinions éclata principalement à l'occasion du clergé, auquel le
premier consul se préparait à rendre une partie de son influence. Quelque temps après, Volney, dans un conseil secret, ne se prononça pas moins fortement contre l'expédition de Saint-Domingue, dont il prévoyait tous les désastres. Il ne tarda point à s'apercevoir que sa franchise déplaisait et qu'on ne l'accueillait plus aux
Tuileries avec la même cordialité ; mais il ne s'en inquiéta point. Enfin, lorsque Bonaparte voulut échanger la dignité consulaire contre la couronne impériale, l'austère sénateur se permit de lui dire que
mieux vaudrait ramener les Bourbons.
Il envoya même sa démission de membre du sénat ; mais cette démission, qui fit tant de bruit en Europe, ne fut point acceptée. Cédant aux sollicitations affectueuses du nouveau souverain, obéissant d'ailleurs à un sénatus-consulte qui portait que le sénat ne recevrait la démission d'aucun de ses membres, Volney continua de siéger dans cette assemblée ; mais il fit constamment partie, avec Lanjuinais, Cabanis, Destutt de Tracy, Collaud, Garat, etc., de cette faible minorité qui s'opposait vainement.
L'Empire
Le Sénat conservateur
Il est vice-président du
Sénat conservateur, où il s'oppose à la politique de Bonaparte et à son
Concordat. Il forme avec d'autres «
idéologues » l'opposition à l'empereur. Il était du club des Encyclopédistes qui se réunissaient chez Madame Helvétius, puis chez Cabanis, faisant de l'opposition en chambre et des épigrammes.
L'empereur l'honore cependant et lui concède le titre de comte d'empire. Volney se laissa aussi décorer du titre de comte et de commandeur de la Légion d'honneur ; mais, peu touché de tous ces honneurs, en quelque sorte obligés, il ne pardonna pas.
Les études
II se tint le plus souvent étranger, sous l'Empire, au mouvement des affaires publiques et ne paraissait au sénat que très rarement. Il habitait à
Paris, rue de la Rochefoucauld, une maison de style égyptien . C'est là que Volney n'était plus qu'homme de lettres. Il passait ses journées livré à l'étude là plus opiniâtre. L'examen et la justification de la
Chronologie d'Hérodote, de nombreuses et profondes recherches sur l'histoire des peuples les plus anciens, occupèrent alors ce savant, qui avait observé leurs monuments et leurs traces dans les pays qu'ils avaient habités.
Il donne sa démission de sénateur, et se retire de la scène politique sous l'Empire. Il est de la classe de Langue et de Littérature françaises à l’organisation de 1803 ; on lui attribue le fauteuil de l’abbé de Radonvilliers.
Un mariage tardif
Guère porté sur le beau sexe, resté célibataire jusqu'en
1810, il épouse sur le tard une cousine mademoiselle Gigault avec qui il vivra «
dans une entente polie. » . Depuis son mariage, il avait dû renoncer à son habitation de la rue de la Rochefoucauld. Il fit l'acquisition d'un hôtel situé
Rue de Vaugirard, remarquable surtout par l'agrément d'un jardin fort étendu . Il restait bourru et maussade pour le reste du monde .
OEuvres
Tableau du climat et du sol des États-Unis d'Amérique
En
1803, il publia le
Tableau du climat et du sol des États-Unis d'Amérique . L'étude que l'auteur avait faite de la médecine lui donne l'avantage de pouvoir, en observateur profond, juger du climat, analyser les propriétés de l'air et tracer en quelque sorte la statistique médicale de ce pays.
Ce n'est que dans quelques-unes de ses préfaces qu'il lui arrive parfois de parler de lui. Celle de son Tableau des États-Unis offre surtout des détails précieux sur la persécution qu'il avait éprouvée dans cette république
La Chronologie
Volney a développé ses idées en chronologie dans plusieurs écrits publiés à différentes époques. On à vu plus haut qu'il s'en était occupé en
1790 ; il donna une nouvelle forme à son ancien travail sous le titre de
Supplément à l'Hérodote de Larcher, Paris,
1808, mémoire où beaucoup de choses sont rassemblées en quatre-vingts pages.
A l'aide des Tables chronologiques faites par Pingré, en faveur de l'Académie des inscriptions, pour dix siècles avant l'ère chrétienne, l'auteur fixe avec une précision rigoureuse à l'an 625 avant cette ère l'éclipse centrale de soleil qui, selon le récit d'Hérodote, fut autrefois prédite par Thalès.
L'analyse et le rapprochement de quelques passages de l'historien grec suffisent au critique pour désigner avec une égale certitude l'an 557 comme date précise de la prise de Sardes et de la chute de la monarchie lydienne. De ces deux dates bien constatées découle aisément toute la chronologie des rois mèdes et des rois lydiens. La démonstration paraît sans réplique, à en juger par là réponse même qu'y a faite Larcher.
Il continua le même travail sur l'ouvrage entier d'Hérodote ; et, l'année suivante (1809), il publia sur ce sujet une nouvelle dissertation ayant pour titre : Chronologie d'Hérodote. Ces deux ouvrages, réunis par l'auteur dans le second tome de ses Recherches nouvelles sur l'histoire /ancienne, furent réimprimés en 1814 (2 vol. in-8°), sans autre changement que la suppression de quelques personnalités contre Larcher, envers lequel Volney ne se montra pas plus juste que Larcher lui-même ne l'avait été envers lui.
Recherches nouvelles sur l'histoire ancienne
Les
Recherches nouvelles sur l'histoire ancienne se composent encore de l'examen des antiquités de la
Perse, de la
Judée, de la
Babylonie, etc. Volney attaque ouvertement le témoignage des
Livres saints, et les discute avec autant de liberté que les sources de l'histoire profane.
Le linguiste
La même observation s'applique à ses immenses travaux sur la simplification des langues orientales, sujet important qui avait déjà occupé le génie de Leibniz. Partant de cette vérité, que les différents signes du langage doivent représenter les différents sons, Volney avait conçu le projet d'un alphabet unique . Il prétendait, d'après les divers caractères de leurs idiomes, juger de leurs connaissances en morale, en législation, en littérature ; car les signes qu'un peuple admet dans son langage sont nécessairement ceux de ses idées. Il n'appartient qu'aux personnes versées dans les langues orientales d'apprécier sous le rapport technique la possibilité et les avantages de ce système.
De graves objections ont été adressées par des orientalistes, tels que Langles et Antoine-Isaac Silvestre de Sacy, à Volney, qui leur a répondu par des critiques assez vives ; mais il a eu pour lui le suffrage peu équivoque de l'académie de Calcutta, qui, laissant à part les passions des gouvernements, l'inscrivit au nombre de ses membres, en 1798, au plus fort de la lutte entre la France et l'Angleterre.
Volney a développé son système dans quatre ouvrages ; le premier, intitulé Simplification des langues orientales, ou Méthode nouvelle et facile d'apprendre les langues arabe, persane et turque avec des caractères européens, fut publié en 1795. L'épigraphe, tirée de la Cité de Dieu de Saint-Augustin, donne une idée suffisante de l'objet du livre :
« La diversité des langues, a dit ce Père de l'Eglise, est un mur de séparation entre les hommes ; et tel est l'effet de cette diversité, qu'elle rend nulle la conformité parfaite d'organisation qu'ils tiennent de la nature. »
Le discours préliminaire passe pour un modèle de style. Volney, dont l'esprit étendu envisageait toutes les questions sous les rapports les plus élevés, y prédisait dès lors la subversion totale du système colonial de l'Europe, l'affranchissement de toute l'Amérique et la formation de nouveaux États destinés à rivaliser avec les anciens sur l'
Océan Atlantique.
Dix ans après, il fit paraître dans divers recueils un Rapport fait à l'académie celtique sur l'ouvrage russe de M. le professeur Pallas : Vocabulaires comparés des langues de toute la terre, Paris, 1805 . A ce rapport, Volney fit succéder, quatorze ans plus tard, un travail bien autrement important pour la simplification des langues : l' Alphabet européen appliqué aux langues asiatiques, ouvrage élémentaire utile à tout voyageur en Asie (Paris, 1819) Enfin, il avait achevé de le développer dans un ouvrage qui parut en 1820, quelques mois après sa mort, mais dont il avait revu toutes les épreuves. Ce livre a pour titre l'Hébreu simplifié, un vol. in-8°.
Pour compléter la liste des différents écrits de Volney sur l'étude des langues, nous citerons encore :
- Vocabulaire de la langue des Miamis (peuple sauvage de l'Amérique), qui fait suite au Tableau du climat et du sol des États-Unis ;
- Discours sur l'étude philosophique des langues, lu à l'Académie française dans une séance particulière deux Lettres à M. le comte Lanjuinais sur l'antiquité de l'alphabet phénicien (1819) ;
- Vues nouvelles sur l'enseignement des langues orientales, imprimées pour la première fois en dans le huitième volume des oeuvres complètes de Volney. ;
- Questions de statistique à l'usage des voyageurs, dressées en 1795, sous les auspices du gouvernement français, pour guider dans leurs observations les agents diplomatiques ; elles ont été réimprimées en 1813.
La Restauration
Volney avait adhéré, le
1er avril 1814, à la déchéance de l'empereur, dont il prévoyait depuis longtemps la chute ; il se trouva, le
4 juin suivant, appelé à la pairie par Louis XVIII. Il eut quelques inquiétudes au retour du prisonnier de l'Ile d'Elbe et s'achemina à petites journées vers l'Anjou, mais, vite rassuré, revint dans la capitale.
Il ne fut point au nombre des pairs nommés par Napoléon Ier pendant les Cent-Jours ; aussi continua-t-il, après la Seconde Restauration, de siéger dans la chambre héréditaire. Il ne parut jamais à la tribune, la faiblesse de son organe ne le lui permettant pas ; mais, dans ses votes, il se montra fidèle aux principes qu'il avait professés toute sa vie.
Ses relations les plus fréquentes étaient avec La Mettrie, Lanjuinais dont il raillait la dévotion, Boissy d'Anglas, Daunou, de Broglie, Chaptal. Son intérieur était des plus modestes et ses goûts forts simples . Il en était venu à détester presque également le gouvernement républicain, le gouvernement impérial et la royauté, mais avec modération.
Au reste, la dignité dont il était revêtu ne laissa pas de donner une importance toute particulière à un ouvrage qu'il publia en 1819, lorsqu'il fut un moment question du sacre de Louis XVIII. Ce livre avait pour titre : Histoire de Samuel, inventeur du sacre des rois, suivie d'une série de questions de droit public sur la cérémonie de l'onction royale.
Dans ses dernières années, un de ses amis le félicitait sur sa lettre à Catherine II :
« Et moi je m'en suis repenti, dit-il avec la sincérité d'un vrai philosophe. Si, au lieu d'irriter ceux des rois qui avaient montré des dispositions favorables à la philosophie, nous eussions maintenu ces dispute sitions par une politique plus sage et une conduite plus modérée, la liberté n'eût pas éprouvé tant d'obstacles, ni coûté tant de sang. »
La fin
Il avait à peine 63 ans lorsqu'il mourut, le
26 avril 1820 sans avoir demandé les secours de la religion. Ses obsèques, qui eurent lieu à Saint-Sulpice, furent honorées des cérémonies de cette religion catholique dont il avait si souvent attaqué les dogmes et dont il ne réclama point les consolations, il fut inhumé au cimetière du Père-Lachaise.
Hommages
Laya, directeur de l'Académie, prononça sur le cercueil les paroles d'un sage. Trois mois après (
20 août 1820), l'éloge de Volney fut fait devant l'Académie par de Pastoret, son successeur. Daru, exécuteur testamentaire de Volney, avait prononcé son éloge le
20 juin précédent au sein de la
Chambre des pairs .
Son tombeau, une pyramide, se trouve au cimetière du Père-Lachaise (division 41) à Paris. Il a été gravé plusieurs portraits ressemblants de Volney ; le meilleur est celui d'Alexandre Tardieu, d'après un buste de David. Une statue de bronze a été dressé en 1898 à Craon, près de la gare.
Volney s'était fait un écusson : de sable aux ruines antiques d'argent surmontées d'une hirondelle de même, volant en bande ; et une devise : Posside animam tuam.
Le prix Volney est décerné par l'Institut de France sur proposition de l'Académie des inscriptions et belles-lettres à un ouvrage de philologie comparée.
Publications
Divers
Nous avons indiqué tous les ouvrages de Volney, à l'exception de l’
État physique de la Corse, publié pour la première fois dans l'édition de
1826, et qui est tout à fait indépendant du
Précis de l'état actuel de la Corse.
Volney était collaborateur de la Revue encyclopédique. Il avait inséré plusieurs articles dans le Moniteur pendant la Révolution française, entre autres le procès-verbal de la prétendue Entrevue de Bonaparte et de plusieurs muphtis et imans dans l'intérieur de la grande pyramide. Cette supposition, qui mystifia beaucoup le Directoire, a induit en erreur plus d'un biographe de Napoléon (Moniteur du 7 frimaire an 7).
En 1788, Volney avait publié à Rennes une feuille intitulée la Sentinelle.
Ses Ouvrages
- Mémoire sur la Chronologie d'Hérodote, 1781
- Voyage en Syrie et en Égypte, pendant les années 1783, 1784 & 1785, Paris, 1785, 1787 ;
- Considérations sur la guerre actuelle des Turcs, Londres, 1788 ;
- Des Conditions nécessaires à la légalité des États Généraux, Paris, 1788 ;
- Lettre de M. C.-F. de Volney à M. le comte de S...t., Paris, 1788 ;
- Chronologie des douze siècles antérieurs au passage de Xercès en Grèce, 1790 ;
- Les Ruines Ou Méditations Sur Les Révolutions Des Empires, Par M.Volney, Député a L'Assemblée Nationale De 1789, Genève, 1791. ;
- La loi naturelle ou Cathéchisme du Citoyen français, Grenoble, 1793 ;
- Précis de l'état actuel de la Corse (1793) ;
- Simplification des langues orientales, ou méthode nouvelle et facile. D'apprendre les langues arabe, persane et turque, avec des caractères européens, Paris, 1795, in-8° ;
- Letter to Priestley, 1795 ;
- Leçons d'histoire prononcées à l'École normale, en l'an III de la République française. Paris, 1799 ;
- Tableau du climat et du sol des États-Unis d'Amérique Suivi d'éclaircissements sur la Floride, sur la colonie Francaise au Scioto, sur quelques colonies Canadiennes et sur les Sauvages, Paris, 1803 ;
- Rapport fait à l'Académie Celtique sur l'ouvrage russe de M. le professeur Pallas. « Vocabulaires comparés des langues de toute la terre », Paris, 1805 ;
- Recherches nouvelles sur l'histoire ancienne, Paris, 1808 ;
- Supplément à l'Hérodote de M. Larcher, Paris, 1808 ;
- Chronologie de Hérodote, conforme à son texte, en réfutation des hypothèses de ses traducteurs et de ses commentateurs, Paris, 1809, Bossange, 1821 ;
- Questions de statistique à l'usage des Voyageurs, Paris, 1813 ;
- Histoire de Samuel, inventeur du sacre des rois ; fragment d'un voyageur américain. Paris, 1819, Bossange, 1820, 1822 ;
- L'alfabet européen appliqué aux langues asiatiques. Simplification des langues orientales. L'Hébreu simplifié par le méthode alfabétique, Paris 1819, 1826 ;
- Discours sur l'étude philosophique des langues, lu à l'Académie des sciences, Paris 1820 ;
- L'Hebreu simplifié, contenant un premier essai de la grammaire, et un plan du Dictionnaire, écrit sans lettres hébraïques, et cependant conforme à l'hébreu, avec des vues nouvelles sur l'enseignement des langues orientales, Paris, 1820 ;
- Lettres de M. de Volney à M. le baron de Grimm, suivi de la réponse de ce dernier , Paris, 1823 ;
- Les ruines ou Meditation sur les revolutions des Empires. Précédé d'une notice par le comte Daru, Paris, 1826. Réédition (1789, édition princeps, voir supra) ;
- OEuvres choisies, précédées d'une Notice sur la vie de l'auteur (par Adolphe Bossange). Les ruines. - La loi naturelle. - L'histoire de Samuel, Paris, 1821, Nouvelle édition, Lebigre Frères, 1836. Une Notice sur la vie et les écrits de G.-F. Volney, par Adolphe Bossange, se trouve en tête de l'édition des OEuvres complètes de Volney, publiée chez Bossange, 8 vol. in-8°, Paris, nouvelle édition, mais moins complète, Paris, 1837, grand in-8° ;
- OEuvres complètes. Précédées d'une Notice sur la Vie et les Écrits de l'Auteur, Firmin-Didot, 1954.
Bibliographie
- Yves Besnard, Mémoires d'un nonagénaire ;
- Jean-François Bodin donne sur lui une notice étendue et huit de ses lettres inédites (Recherches sur Angers et le bas Anjou, chap. 39 et 40) ;
- Narcisse Henri François Desportes, Bibliographie du Maine ;
- Célestin Port, Dictionnaire de Maine-et-Loire, t. II, p. 692 ; t. III, p. 749 :
- Revue d'Anjou, t. VII, p. 63, 321 : année 1852, t. II, p. 95 ;
- Sainte-Beuve, Causeries du lundi, t. VII, p. 209-344 ;
- L. Séché, Notice sur Volney.
Voir aussi
Notes et références
Source partielle
- « Volney », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail édition]
- « Volney », dans Alphonse-Victor Angot, Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Goupil, 1900-1910 ([détail édition])
Liens externes
Précédé par Claude-François Lizarde de Radonvilliers | Fauteuil 24 de l’Académie française1803-1820 | Suivi par Louis de Beaupoil de Sainte-Aulaire |