Wilfred Edward Salter Owen, MC (18 mars 1893 – 4 novembre 1918) était un poète anglais, très connu en Angleterre et parfois considéré comme le plus grand poète de la Première Guerre Mondiale. Ses poèmes, souvent réalistes et décrivant la brutalité et l'horreur de la guerre de tranchées et des attaques au gaz, tranchent fortement avec l'opinion publique sur la guerre à l'époque et avec les vers patriotiques d'hommes tels que Rupert Brooke. Parmi ses poèmes les plus connus on peut citer « Dulce Et Decorum Est », « Anthem for Doomed Youth », « Futility », et « Strange Meeting ». La poésie d'Owen fut fortement influencée par son ami Siegfried Sassoon.
Biographie
Ainé de quatre enfants, Owen est né à Plas Wilmot, près de
Oswestry dans le
Shropshire ; il était d'ascendance anglaise et écossaise. Ses parents, Tom et Susan Owen, vivaient dans une maison confortable possédée par son grand-père mais à la mort de celui-ci en
1897, la famille fut contrainte de déménager à
Birkenhead. Il a été éduqué au "Birkenhead Institute" et à la "Shrewsbury Technical School" et a découvert sa vocation en 1903 ou 1904 durant un séjour de vacances dans le
Cheshire. Owen a reçu une éducation anglicane à l'école évangélique. Il est d'abord influencé par
John Keats et, comme beaucoup d'écrivains de cette époque, par la
Bible.
En 1911 Owen entre à l'Université de Londres mais sans avoir pu obtenir de bourse. Avant le début de la guerre, il travaille comme répétiteur en anglais à l'école de langues Berlitz de Bordeaux.
Le 21 octobre 1915 il s'enrôle dans le régiment des Artists' Rifles. Il suit un entraînement de sept mois au camp de Hare Hall dans l'Essex. En janvier 1917 il reçoit le grade de sous-lieutenant au Manchester Regiment. Après quelques expériences traumatisantes on diagnostique chez lui un syndrome commotionnel (shell shock) et il est envoyé en traitement à l'hôpital militaire de Craiglockhart à Édimbourg. C'est là qu'il rencontra le poète Siegfried Sassoon, qui eut une grande influence sur lui.
De retour au front, Owen emmène le 1er octobre 1918 des unités du Second Manchesters à l'assaut de positions ennemies près du village de Joncourt. Il est tué le 4 novembre 1918 à Ors près du Cateau-Cambrésis, une semaine presque à l'heure près avant l'armistice. Sa mère fut avertie de sa mort alors même que les cloches de la paroisse sonnaient pour l'Armistice.
La compagnie du Second Manchesters se reposait dans la maison forestière d'Ors. L'état-major voulait reprendre des positions sur la rive droite du canal Sambre-Oise. Il fallait assembler et lancer des passerelles sur le canal sous le feu des Allemands retranchés de l'autre côté.
Le 4 novembre à 6 heures du matin, en profitant de l'obscurité et du brouillard, le génie mit à l'eau des flotteurs de liège. C'est alors que tout à coup le brouillard se leva et que les Allemands mitraillèrent toute la compagnie.
Wilfred Owen repose avec tous ses camarades d'armes du Second Manchesters dans le cimetière d'Ors. Il a reçu à titre posthume la Military Cross pour son courage et ses qualités de chef à Joncourt.
Références
- (en)Wilfred Owen - the last year, 1917–18. Dominic Hibberd. 1992.
- (en)Wilfred Owen: A New Biography. Dominic Hibberd. 2003.
Liens externes