Sir
William Phips (
2 février 1651 -
18 février 1695), était un marin puis premier
Gouverneur royal de la colonie du
Massachusetts, du temps de la domination britannique aux
États-Unis.
Famille
Né dans une petite ville du
Maine, Phips est issu d'une famille assez modeste. Son père exploitait un comptoir de négociation de peaux et d'armes. Phips était l'un des plus jeunes au sein d'une fratrie comptant vingt-six enfants. Après quatre années apprentissage, Phips devint
Charpentier de
marine à
Boston. En
1673, il épousa la veuve d'un riche commerçant de Boston, Mary Spencer. Ce mariage lui permit d'accéder à un statut social supérieur et à devenir
capitaine de navire. Phips cherchait un moyen rapide de faire fortune, il se spécialisa dans la recherche de
trésors marins, notamment dans la recherche d'épaves maritimes.
Sa carrière : chercheur d'épave
Phips se rendit à
Londres en
1683 pour financer une campagne de recherche d'épaves dans la
Mer des Caraïbes. Il se lança ensuite vers les
Caraïbes avec son équipage et son
Navire. En
1687, tous ses espoirs se réalisent lorsqu'il découvrit l'épave d'un gallion
espagnol, le
Concepcion. Le trésor s'élèvait à la somme considérable d'un peu plus de 200 000 livres. Un dixième fut remis à la couronne et la part de Phips s'éleva à 11 000 livres. Cette bonne fortune lui procura en outre une notoriété importante à Londres.
La loyauté de Phips à l'égard du trésor royal valut également à Phips d'être fait chevalier par le roi Jacques II le 28 juin 1687 et de rentrer à Boston auroéolé de gloire. Il fait alors la connaissance du président de l'Université Harvard, le révérend Increase Mather et de son fils, le révérend Cotton Mather, tous deux hommes de grande influence tant en Angleterre qu'en Nouvelle-Angleterre.
Choisi pour commander des expéditions militaires contre les possessions françaises en Acadie et au Canada, il n'y brilla guère et repartit à Londres avec Increase Mather. Les deux hommes réclamaient au roi une charte pour le Massachusetts, mettant fin - pour ce territoire - à une loi de 1684 interdisant toute autonomie administrative aux colonies. Cette charte fut accordée en 1691 et Phips nommé premier gouverneur royal de la colonie du Massachusetts sous l'empire de la nouvelle charte.
Son rôle dans le procès des sorcières de Salem
De retour à
Boston à la mi-mai
1692, Phips ne prit pas la mesure immédiatement de l'hystérie qui entourait l'affaire des
Sorcières de Salem. Il se borna à créer et mandater une cour de justice (
Court of Oyer and Terminer) et d'y nommer William Stoughton, le gouverneur adjoint (
lieutenant-governor) qu'il venait de se désigner, pour la présider. John Alden,
John Hathorn, Nathaniel Saltonstall, Bartholomew Gedney, Peter Sergeant, Samuel Sewall, Wait Still Winthrop furent nommés
juges. En dépit des emprisonnements hâtifs, des condamnations sur la base de témoignages de spectres et des pendaisons, en dépit aussi du furieux zèle
puritain de son adjoint William Stoughton, Phips ne s'intéressait guère à l'affaire et quitta Boston à la mi-août pour fortifier des défenses dans le
Maine.
À son retour, la situation s'était totalement dégradée : le nombre de pendaisons attestait du caractère expéditif des procédures, l'activité économique de la région était ralentie voire stoppée, et les accusations de sorcelleries se faisaient toujours plus nombreuses, allant jusqu'à désigner sa propre femme, Lady Mary Phips. William Phips, d'ailleurs sermonné par son ami Increase Mather dans son opuscule « Cases of Conscience Concerning Evil Spirits » (Cas de conscience regardant les esprits maléfiques), commença par décider, en octobre 1692, que les témoignages et preuves s'appuyant sur les faits et dires de spectres ne suffiraient plus à entraîner condamnation. Puis Sir Phips décida rapidement d'interdire les arrestations de sorcières, fit élargir la quasi totalité des personnes emprisonnées et ordonna la dissolution de la cour.
Phips connut ensuite de nouveaux déboires dans la lutte contre les indiens et les Français. Il fut rappelé en Angleterre et mourut à Londres, des suites de fièvres, en 1695.
Voir aussi