Le château d'Arcangues est flanqué de deux ailes bleues : le ciel et la merFrancis Jammes
Arcangues est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques et la région Aquitaine. Son nom basque est Arrangoitze.
Le nom d'habitant est Arrangoiztar.
Géographie
Situation
Située dans la province du
Labourd, Arcangues fait partie du
Pays basque.
Accès
Arcangues est desservie par les routes départementales D254 et D755.
La Société des transports de l'agglomération de Bayonne, également connue sous le sigle Stab, est un réseau de transport en commun desservant les 3 communes de la communauté d'agglomération de Bayonne-Anglet-Biarritz (Cabab) ainsi que les communes d'Arcangues, Boucau, Saint-Pierre-d'Irube et Tarnos.
Hydrographie
Arcangues est traversée par l'
Uhabia, petit fleuve côtier, et par son tributaire, le ruisseau d'Argelous, lui-même rejoint sur la commune par le ruisseau de Harrieta. Un affluent de la
Nive, le ruisseau d'Urdainz, arrose également les terres d'Arcangues.
Lieux-dits et hameaux
- Ablaintz
- Alotz
- Le bois de Berriotz
- Le moulin de Chourroumilatch
- Dornarieta
- Gastelhur
Communes limitrophes
Toponymie
Le toponyme
Arcangues apparaît sous les formes
Archagos,
Arcangos et
Archangos (respectivement XII
e siècle, 1255 et XIII
e siècle, cartulaire de
Bayonne),
Arcangos (1249),
Argangois et
Argangos (1302 pour ces deux références, chapitre de
Bayonne) et
Saint-Jean-Baptiste d'Arcangos (1685, collations du diocèse de Bayonne).
Jean-Baptiste Orpustan propose un alliage des mots basques ar-gain, 'hauteur rocheuse', et -goiz, 'position ouverte vers l'est', ce qui amènerait à la formule complexe 'hauteur rocheuse vers l'est'.
Le toponyme Ablaintz est mentionné dès 1083 et apparaît sous la forme Naubeis (1149), ou Naubeys (forme gasconisée de Nalbaitz.
Le toponyme Berriotz apparaît sous la forme le bois de Berriots (XIIIe siècle, cartulaire de Bayonne) et mediatatem trium partium decimationis de Berriots (1256, ).
Le toponyme Chourroumilatch apparaît sous la forme Chourroumillatché (1863, dictionnaire topographique Béarn-Pays basque).
Le toponyme Dornarieta apparaît sous la forme Dornariette (1863, dictionnaire topographique Béarn-Pays basque).
Le toponyme Gastelhur apparaît sous la forme Gaztelur (1401), Gastelur (1764, collations du diocèse de Bayonne) et Gastellur (1863, dictionnaire topographique Béarn-Pays basque).
Histoire
- La seigneurie d'Arcangues
La seigneurie d'Arcangues est mentionnée depuis le XII
e siècle. Sanche d'Arcangues et Aner de Archangos sont cités comme témoins ou cautions de transactions immobilières entre 1150 et 1170.
- La peste
Le début du XVI
e siècle en Labourd est marqué par l'apparition de la
Peste. La lecture des
registres gascons permet de suivre son expansion. Le 8 février 1517, la peste est signalée à Arcangues.
- Les procureurs du roi
La charge de procureur du roi appartint à la famille dès le XVII
e siècle. Ainsi Laurent d'Arcangues, seigneur et patron d'Arcangues, de Curutcheta et d'Elissagaray, fut procureur du roi au bailliage du Labourd de 1614 à 1643. Son fils Jean d'Arcangues reçut la charge de procureur du roi par lettres patentes de
Louis XIII du 4 juillet 1643. Pierre d'Arcangues assura la charge de 1670 à 1692. Enfin Gaspard d'Arcangues, écuyer, seigneur et patron d'Arcangues et de Curutcheta, fut procureur du roi et le dernier membre de la famille à occuper cette charge, du 1714 (15 avril) à 1749.
- Les marquis d'Iranda
Michel d'Arcangues, écuyer, seigneur et patron d'Arcangues et de Curutcheta, baptisé à Bayonne le 17 octobre 1719, capitaine des milices provinciales du Labourd, obtint par son mariage avec Rose d'Aragorri (1722-1758), le titre de marquis d'Iranda pour leur fils Nicolas François Xavier d'Arcangues (Arcangues, 1753 -
Saint-Pierre-d'Irube, 1826). Ce titre fut confirmé en avril 1781 par lettres patentes de
Louis XVI.
Michel Louis d'Arcangues (San Sebastian, 1790 - Bayonne, 1868) fut le quatrième marquis d'Iranda, maire d'Arcangues durant quarante ans et conseiller général des Basses-Pyrénées.
Son fils ainé, Alexis d'Arcangues (Bayonne, 1821 - Saint-Pierre-d'Irube 1877), lui succéda. Il fut maire de Villefranque puis d'Arcangues et conseiller général des Basses-Pyrénées.
Miguel Marie (Bayonne, 1857 - Arcangues, 1915), 6e marquis d'Iranda, lui succéda.
Le 12 avril 1886 naquit à Paris Pierre d'Arcangues (décédé à Arcangues le 22 mai 1973), 7e marquis du nom, poète et romancier, et père de l'actuel marquis, Guy d'Arcangues, 8e marquis d'Iranda, vicomte d'Ascubea et homme de lettres.
Héraldique
| | <poem> Écartelé : au 1 d'argent à l'arbre arraché de sinople, et au lion de gueules passant contre le fût ; au 2 et 3 d'azur à la croix d'or ; au 4, de gueules à trois pigeons d'argent rangés sur une terrasse de sinople. Sur le tout : de gueules à trois chevrons d'or.</poem> |
Administration
| Liste des maires successifs | | Période | Identité | Parti | Qualité |
|---|
| 1791 | 1794 | Jean Etcheberry | - | - | | 1794 | 1795 | Jean Laborde | - | - | | 1795 | 1797 | Pierre Mimiague | - | - | | 1797 | 1799 | Bertrand Dunate | - | - | | 1799 | 1800 | Jean Laborde Petita | - | - | | 1800 | après 1803 | Dominique Bastres | - | - | | ? | 1815 | Jean-Baptiste Larre | - | - | | 1815 | 1827 | Michel d'Arcangues | - | - | | 1827 | 1833 | Michel Garrin | - | - | | 1833 | 1837 | Étienne Mimiague | - | - | | 1837 | 1840 | Pierre Darthayet | - | - | | 1840 | 1848 | Michel Garrin | - | - | | 1848 | 1852 | Étienne Mimiague | - | - | | 1852 | 1868 | Michel d'Arcangues | - | - |
| | Liste des maires successifs | | Période | Identité | Parti | Qualité |
|---|
| 1868 | 1871 | Jean Aldabe | - | - | | 1871 | 1878 | Alexis d'Arcangues | - | - | | 1878 | 1892 | Dominique Doyhenard | - | - | | 1892 | 1904 | Alexandre Molinié | - | - | | 1904 | 1906 | Michel d'Arcangues | - | - | | 1906 | 1908 | Jean Biolet | - | - | | 1908 | 1915 | Michel d'Arcangues | - | - | | 1915 | 1919 | Jean Biolet | - | - | | 1919 | 1929 | André Soulange-Bodin | - | - | | 1929 | 1969 | Pierre d'Arcangues | - | - | | 1969 | 1971 | Jean d'Arcangues | - | - | | 1971 | 1983 | Albert Viala | - | - | | 1983 | 2008 | Jean-Michel Colo | - | - | | 2008 | 2014 | Jean-Michel Colo | - | - |
|
Intercommunalité
Arcangues fait partie de sept structures intercommunales
- communauté de communes Errobi ;
- SIVOM d'Arbonne - Arcangues - Bassussarry ;
- syndicat intercommunal Nive-Nivelle ;
- syndicat pour le soutien à la culture basque.
- syndicat mixte d'alimentation en eau potable Ura ;
- syndicat mixte d'assainissement Ura ;
- syndicat départemental d'électrification.
La commune adhère à l'Eurocité basque Bayonne - San Sebastian.
Démographie
| Évolution démographique <nowiki /> |
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2006 : population provisoire de l'Insee (Source :
Insee).
Économie
Culture et patrimoine
Les volets de la
Maison basque, pleins en bois à barre, sont peints de la même couleur que les autres pièces de bois des façades ou de la charpente. Ils sont en général d’un rouge assez foncé dit rouge basque. On trouve également, à partir du XIX
e siècle un bleu très foncé, sorte de bleu de Prusse, ou un vert « profond » également foncé, et parfois un gris très clair. À Arcangues, le Marquis d’Arcangues a introduit un bleu plus clair, qui a conservé la dénomination de
bleu d'Arcangues.
C'est à Arcangues que fut créée la première ikastola de Seaska en 1969.
Patrimoine civil
- le château d'Arcangues fut reconstruit en 1900. Le corps central du bâtiment, flanqué de deux ailes imposantes, est surmonté d'une verrière qui illumine l'intérieur de l'édifice. Il s'élève sur une petite colline, au milieu d'un grand parc planté de chênes.
- Le premier château d'Arcangues semble avoir été édifié au XIIe siècle et fut le siège de la seigneurie à l'origine du village.
- Le château d'Arcangues, comme celui du Bosquet, fut occupé par les Allemands durant la Seconde guerre mondiale ;
- le château du Bosquet fut reconstruit en 1905 par Jean-Baptiste Ernest Lacombe pour le compte d'André Soulange-Bodin, ministre plénipotentiaire. Il est situé au quartier Lanchipiette. Sa particularité est de présenter au nord, une façade édifiée dans le style anglais, et au sud, une façade dans le style basco-normand. Il ouvre sur un vaste panorama de la chaîne des Pyrénées et du golfe de Gascogne.
- la villa Berriots, datant de 1929, est l'oeuvre de l'architecte Louis Sue, et fut construite pour le couturier Jean Patou ;
- Un théâtre de nature, édifié en 1968 et dû à l'architecte bayonnais Cazamayou, est présent côté nord, en contrebas de la mairie et du fronton, et apparait sous la forme d'un immense préau, à charpente traditionnelle, fermé à l'ouest par des baies vitrées. Les gradins, côté sud, sont dominés par une immense fresque de Ramiro Arrue ;
- la fontaine sur la place, figurant une tête d'homme coiffée d'un béret, de la bouche duquel jaillit l'eau, représente Léon Hegoas, dit Brasquette, de la maison Brasketa, à qui le marquis d'Arcangues avait prédit « qu'il saurait bien lui faire boire de l'eau ».
Patrimoine religieux
- le clocher de l'église du XVIe siècle est inscrit aux monuments historiques depuis 1925. Une inscription au-dessus de l'entrée de la chapelle indique que l'église Saint-Jean-Baptiste fut fondée en 1516 par Augier d'Arcangues, écuyer et seigneur de l'endroit ;
- le cimetière recèle une impressionnante collection de stèles discoïdales essentiellement postérieures au XVIe siècle, réunie par le marquis Pierre d'Arcangues, et regroupant des pièces provenant des trois provinces du Pays basque nord.
Patrimoine environnemental
Une partie du territoire de la commune appartient à la réserve naturelle régionale d'Errota Handia.
Équipements
- sports et équipements sportifs
- Outre la société de Pelote basque Lau-herri, qui vit éclore le champion professionnel Simon Haran, la vie associative s'organise autour de la société Emak-Hor, regroupant des sections de rugby, de hand-ball, de gymnastique, une fanfare, un choeur d'hommes (Adixkideak) et un groupe folklorique.
- Le golf situé entre Arcangues et Arbonne a permis de sauvegarder le patrimoine environnemental de la commune.
- éducation
La commune dispose d'une école primaire.
Personnalités liées à la commune
- nées au XVIIIe siècle
- Rose d'Arcangues, née en 1793 et décédée en 1817, épousa Casimir d'Angosse, homme politique français ;
- nées au XIXe siècle
- Jean-Baptiste Mariani, décédé le 18 janvier 1890 à Rome et inhumé le 2 février 1890 à Arcangues, est un diplomate français, ministre plénipotentiaire à Munich en 1882, puis ambassadeur de France à Rome en 1890 ;
- André Soulange-Bodin, né en 1855 et décédé en 1937, puis inhumé à Arcangues, est un diplomate et homme politique français, ministre plénipotentiaire à Berlin, puis directeur du personnel et du secrétariat des Affaires étrangères à Paris, maire d'Arcangues de 1919 à 1929. Il est l'auteur de deux ouvrages diplomatiques : La diplomatie de Louis XV et le pacte de famille (1894) et L'avant-guerre allemande en Europe (1918) ; il fonde l'association la maison basque de Paris.
- Henry Soulange-Bodin, né en 1885 et décédé en 1965 et inhumé à Arcangues, est un homme de lettres et historien français, spécialiste des châteaux de France. Il est le fils d'André Soulange-Bodin ;
- nées au XXe siècle
- Luis Mariano, de son vrai nom Mariano Eusebio González y García, né à Irun en 1914 et décédé à Paris en 1970, est un ténor basque-espagnol. Il repose au cimetière d'Arcangues, régulièrement envahi par ses admirateurs. Un buste représentant le chanteur, sculpté par Paul Belmondo est visible dans un jardin de la commune. Luis Mariano fit construire à Arcangues Marionako Borda, maison basque où il fit de nombreux séjours ;
- Léopold Eyharts spationaute basque.
Notes
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Pour approfondir
Bibliographie
- Arcangues - Sous la direction de H. Lamant-Duhart - Ekaina 1986
Articles connexes
Liens externes