L’
emaki (
絵巻, litt. « rouleau dessiné ») est un système de narration horizontale illustrée dont les origines remontent à l'
ère Heian (
平安時代), au
Xe siècle au
Japon. Il s’agit d'une adaptation à la culture japonaise des rouleaux du même type importé de Chine et de
Corée par des moines bouddhistes depuis le
VIe siècle. Comme dans les rouleaux chinois et coréens, il combine le texte et l’illustration et est peint, dessiné ou estampé sur un rouleau. Il peut être considéré comme l'ancêtre de la
Bande dessinée, au même titre que les
hiéroglyphes égyptiens, la
Tapisserie de Bayeux ou quelques
Codex manuscrits en
Europe et quelques manuscrits précolombiens de l’
Amérique centrale.
Un emaki se lit le déroulant avec une main tout en le ré-enroulant avec l'autre main, en allant de droite à gauche. De cette façon, seule une partie de l’histoire peut être vue. Une fois sa lecture terminée, la personne doit à nouveau ré-enrouler l’ensemble dans son sens de lecture original, comme s’il rembobinait une cassette vidéo. L’emaki est maintenu fermé par une corde et entreposé seul ou avec d'autres rouleaux dans une boîte destinée à cet effet et qui est parfois décorée de motifs élaborés.
Le plus célèbre emaki est certainement l'illustration du Genji monogatari (源氏物語). Il s'inspire d'une nouvelle écrite au début XIe siècle par Murasaki Shikibu (紫式部), dame d'honneur de l'impératrice Akiko (彰子).
Les thèmes sont variés. Il existe notamment des emaki sur le thème des yôkai.
On peut consulter des emaki et leur pendant chinois au Musée national des Arts asiatiques-Guimet à Paris.
Voir aussi