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Jacqueline Pascal, née à
Clermont le
5 octobre 1625 et morte le
4 octobre 1661 à Port-Royal-des-Champs, est une religieuse
janséniste française. Elle est la soeur de
Blaise Pascal.
La jeune poétesse
Son père,
Étienne Pascal, devient président à la
Cour des aides de
Montferrand en
1626. Veuf, cet homme d'une grande culture littéraire et scientifique décide de s’installer à Paris avec ses enfants en 1631 et s'occupe de leur éducation.
Jacqueline est très jeune fascinée par la poésie, compose des vers à l’âge de huit ans et compose à l’âge de treize ans, un poème sur la grossesse de la reine, ce qui lui vaut d’être reçue à la Cour. L'année suivante, elle joue une pièce devant Richelieu et obtient la grâce de son père, alors en disgrâce.
La famille s'installe à Rouen en 1639 car Étienne Pascal y a été nommé commissaire pour la réforme des impôts, par le roi. Jacqueline poursuit ses travaux littéraires, encouragée par Corneille. À partir de 1646, sous l’influence de deux disciples de Saint-Cyran, les Pascal se rapprochent de Port-Royal. Ainsi, quand Jacqueline et Blaise reviennent à Paris en 1648, ils fréquentent les jansénistes. Jacqueline pense à se faire religieuse, renonce à la poésie et se place sous la direction d’Antoine Singlin.
Religieuse à Port-Royal
Son père s’oppose d’abord à sa vocation, mais elle entre à Port-Royal, peu après le décès de ce dernier, le
4 janvier 1652 et fait profession dès le
5 juin 1653, sous le nom de Jacqueline de Saint-Euphémie. Elle a alors une grande influence sur sa famille, en particulier sur son frère Blaise, alors mondain, brillant, mais qui ressent un « grand mépris du monde » : ce dernier se rapproche des jansénistes et se place sous la direction spirituelle de
Singlin.
Elle-même reprend la plume pour célébrer le miracle de la Sainte-Épine, où sa nièce Marguerite Périer joue le premier rôle.
Elle se voit parallèlement confier des missions au sein de l’abbaye : le soin des postulantes (1655), l’éducation des enfants (1657), le sous-prieurat (1659).
Lorsque les religieuses doivent signer le Formulaire de 1661, elle se montre parmi les plus opposées à la signature, refusant de transiger. Elle écrit alors à Antoine Arnauld une lettre où se trouve la célèbre formule : « Puisque les évêques ont des courages de filles, les filles doivent avoir des courages d’évêques ». Elle finit cependant par être contrainte de signer et meurt peu après, en octobre 1661.
Notes et références