Dans Les Aventures de Tintin et Milou, le Khemed est un émirat arabe imaginaire qui semble se situer quelque part sur les rives de la Mer rouge .
Géographie
Certains exégètes estiment que l'Emirat arabe du Khemed se situe quelque part sur les rives de la
péninsule arabe, près de l'
Arabie saoudite. On peut être plus précis en affirmant que cet Etat se trouve avant le golfe d'
Aqaba en étant une enclave dans l'actuelle Arabie Saoudite. En effet, on peut facilement atteindre la capitale en voiture en moins d'un jour (la jeep étant conseillée) à partir du port que l'on a cru être
Haifa (un lapsus du Lieutenant du Speedol Star qui n'est que dans la première version de l'album) et qui en réalité est le port pétrolier de "Caiffa" (dénomination utilisée dans les parutions originales du
Petit Vingtième et du
Journal de Tintin) qui deviendra "Khemkhah" aprés le retrait des Anglais du Moyen-Orient.
La capitale est sur les bords de la Mer Rouge à mi chemin entre Aquaba et Djeddah ainsi qu'il est clair dans le plan de situation préparé par Hergé (voir l'ouvrage "Tintin, Haddock et les Bateaux") pour Coke en Stock.
On sait qu'y souffle le Khamsin, qui est un vent de sable brûlant venant du désert d'Égypte vers Israël (voir Tintin au pays de l'or noir). Les correspondants étrangers couvrant les affaires du Khemed sont basés à Beyrouth (voir Coke en stock) et une liaison aérienne réguliére (autrefois par DC3) relie la capitale Libanaise à celle de l'Emirat. Enfin, on trouve dans le pays des vestiges (erronément prises pour des ruines romaines par Haddock) de la civilisation nabatéenne, dont le clou bien connu est Pétra, en Jordanie.
Le pays est habité par des tribus bédoines dont une opposition séculaire est bien connue entre les deux principales familles celle des Bab El Ehr et celle des Ben Kalish Ezab les premiers étant nomades et plutôt présents dans la partie ouest du désert et les second sédentarisés sur la bande cotiére et majoritaires dans la capitale.
La famille des Patrash Pasha constitue la troisiéme plus importante des tribus nomades qui se tient généralement à l'écart des villes et est connue pour rester six mois par an dans la région du Djebel.
Capitale et ville principale du pays : Wadesdah.
Seconde ville le port pétrolier de Khemkhah qui est très actif.
La ville de résidence de l'émir est Hasch El Hemm située à 20 km de la capitale.
Le Khemed est constitué pricipalement d'un très important désert: le djebel Kadheïh. La pricipale ressource du pays est l'exploitation du pétrole on-shore découvert par les anglais dans les années 1930. Cependant on pense que ces réserves seront épuisées dans les 20 ans qui viennent et une tentative de reconversation est en cours principalement orientée vers les pécheries.
Régime politique
Émirat sous le régime de la monarchie absolue. Le souverain règnant, assez âgé à présent, est l'émir Mohammed Ben Kalish Ezab, au caractère assez difficile mais néanmoins consideré comme juste. Les commentateurs politiques redoutent le moment où cet État verra le règne de son successeur désigné, le prince
Abdallah, au caractère plus affirmé encore.
Le règne du Sheik Mohammed Ben Kalish Ezab est contesté. Le Front de libération du Khémed (F.L.K.) est commandé par le Sheik Bab El Ehr de la tribu opposée. Le FLK a eu son heure de gloire avec l'appui d'un chef militaire mythique, aujourd'hui disparu, d'origine européenne est appelé Mull Pacha (en qui certains ont vu un repris de justice ayant d'abord travaillé au Khémed pour le compte d'une compagnie pétrolière : le Dr Müller). Dans un premier temps, le F.L.K. a atteint ses objectifs avec l'aide de mercenaires et de matériel militaire moderne, mais une restauration a eu lieu avec l'appui de la tribu des Patrash Pacha rejointe ensuite par un soulévement de l'ensemble de la population
Au moment de la parution de Tintin au pays de l'or noir, le pays était encore sous mandat anglais. Le commerce était fortement tenu par la communauté juive aujourd'hui disparue du pays après avoir rejoint l'état d'Israel. Des commerçants d'origine européenne ou indienne leur ont succedé.
Économie
La ressource principale est le pétrole, convoité par les grandes multinationales faisant la loi sur ce marché. Le Khemed est traversé par plusieurs pipelines.
L'aéroport de Wadesdah est desservi notamment par l'escale des vols quotidiens de l'Arabair assurant la ligne Beyrouth-La Mecque.
Civilisation
Le pays est à 90% de confession musulmane et tolérante pour les autres religions (un non-musulman y a le droit de détenir de l'alcool mais pas d'en faire commerce).
La culture bédouine est très présente au Khémed.
Une tradition guerrière anime les Khemediens (ou Khéménites selon certains auteurs) et le pays posséde sa propre force armée fort disciplinée.
Les moeurs y sont rudes. L'émir a encore le droit absolu d'infliger la bastonnade, et le supplice du pal y était pratiqué jusqu'il n'y a guère.
Apparitions dans les aventures de Tintin
Le Khemed apparaît à deux reprises dans la célèbre série dessinée : dans
Tintin au pays de l'or noir et dans
Coke en Stock.
Tintin au pays de l'or noir:
- Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
Une étrange épidémie d'explosions de moteurs éclate et même les Dupondt en sont victimes. Mais pour Tintin,la solution est bien au Khemed pays producteur d'or noir. Cette aventure marque le grand retour du Dr Müller qui appuie le Sheik Bab El Ehr alors que celui-ci cherche à renverser l'émir Ben Kalish Ezab. Tintin découvrira que c'est ce même Dr Müller (qui utilise le pseudonyme professeur Smith) qui falsifiait l'essence et qui a enlevé Abdallah, le fils de l'émir.
Coke en stock:
- Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
En sortant d'un cinéma, le Capitaine Haddock se cogne par hasard au général Alcazar, qui perd son portefeuille. Tintin tente de le lui rapporter, mais le général est inconnu à l'hôtel où il est censé loger. Tintin et le capitaine Haddock finissent par le retrouver dans un autre hôtel, en conversation avec Dawson, l'ex-chef de la police internationale de Shanghaï. Haddock lui rend le portefeuille pendant que Tintin suit discrètement Dawson et surprend une discussion sur un mystérieux trafic d'armes. En s'éclipsant, Tintin ne se rend pas compte qu'il a été repéré. De retour au château de Moulinsart, il découvre qu'Abdallah et sa suite s'y sont installés pour fuir un coup d'État au Khemed contre le père d'Abdallah, l'émir Ben Kalish Ezab. Tintin (voulant aider l'émir) et Haddock (voulant fuir Abdallah) décident de se rendre au Khemed.
À l'aéroport de Wadesdah, la douane les refoule sans explication et une bombe est placée dans leur avion. L'attentat échoue miraculeusement, un incendie de moteur forçant l'avion à atterrir avant que la bombe n'explose. Tintin et Haddock, aidés par Oliveira da Figueira, chevauchent jusqu'à la cité troglodyte où s'est réfugié l'émir (cité inspirée par Pétra, en Jordanie). L'émir leur explique que Bab El Ehr, qui l'a renversé, reçoit des armes et des avions du marquis Di Gorgonzola qui finance ces achats par la traite des esclaves.
Tintin et Haddock, partent pour la côte et embarquent dans un bateau pour enquêter sur ce trafic, mais leur embarcation est coulée lors d'une attaque aérienne. Réfugiés sur un radeau, ils recueillent Piotr Szut, le pilote assaillant que Tintin a abattu. Les naufragés sont ensuite secourus par le yacht du richissime Di Gorgonzola (qui n'est autre que Rastapopoulos, le directeur de film des Cigares du pharaon). Il ne peut rien tenter contre eux, Tintin et Haddock ayant été reconnus par une des croisiéristes, la célèbre cantatrice Bianca Castafiore.
Ils sont discrètement transférés la nuit suivante sur un cargo, le Ramona, où ils sont faits prisonniers par l'équipage qui travaille pour Di Gorgonzola (le capitaine Haddock retrouve à cette occasion une vieille connaissance, Allan). Un incendie survient pendant la nuit sur le navire et l'équipage fuit laissant derrière eux Tintin, Haddock et Szut, qui parviennent à éteindre le feu. Ce faisant, ils découvrent que le Ramona transportait dans ses cales un grand nombre d'Africains, en pèlerinage pour La Mecque. En fouillant le bateau, Tintin trouve un bout de papier sur lequel est inscrit un message mystérieux, intimant l'ordre de livrer du coke. Le cargo est alors accosté par un « commerçant » arabe qui leur demande à inspecter le « coke » : c'est en réalité le nom de code donné aux esclaves africains (cet album a été écrit avant que coke ne signifie cocaïne. Le terme coke sur un cargo s'applique normalement au charbon, ce terme innocent est ici utilisé par les contrebandiers pour désigner les esclaves noirs africains). Le trafiquant d'esclaves est finalement chassé, sous les quolibets du Capitaine.
Di Gorgonzola apprend par le trafiquant d'esclaves que le Ramona est sauf et tente de le couler à l'aide d'un sous-marin lanceur de torpilles puis d'une mine transportée par un homme-grenouille. Ces tentatives échouent grâce à l'intervention de l'U.S. Navy, appelée à la rescousse, qui arraisonne également le yacht de Rastapopoulos. Ce dernier parvient cependant à s'échapper dans un sous-marin miniature. La filière esclavagiste est néanmoins démantelée et le scandale est rapporté par la presse au retour de Tintin et du capitaine à Moulinsart. Ceux-ci retrouvent leur demeure libérée d'Abdallah, l'émir Ben Kalish Ezab ayant recouvré le pouvoir au Khémed. En revanche, ils devront supporter l'inénarrable Séraphin Lampion...
Commentaire
- Le nom de Hasch El Hemm est un jeu de mots basé sur l'abréviation française HLM signifiant Habitation à loyer modéré.
- Le nom "Khemed" est peut-être inspiré d'un des anciens noms donnés à l'Egypte, "Kemet" (qui signifie "terre noire").
Notes