Pierre de Coubertin (
1er janvier 1863
Paris –
2 septembre 1937
Genève), né Pierre de Frédy, baron de Coubertin, était un
historien et pédagogue
Français qui ressuscita les
Jeux Olympiques à l'ère moderne.
Biographie
Né à Paris dans une famille aristocratique. Ses parents sont Charles Louis de Frédy et Marie-Marcelle Gigault de Crisenoy, héritière du château de Mirville en Normandie où Pierre passe son enfance. Son grand-père est Bonaventure Julien Baron de Coubertin (1788-1871), haut fonctionnaire de l'Empereur Napoléon Bonaparte à Brêmes et Oldenbourg en Allemagne du Nord, haut officier militaire dans l'armée de Louis XVIII, premier Baron de Coubertin en 1821 et ensuite Maire de St. Rémy-lés-Chevreuse jusqu'à sa mort en 1871. Pierre écarte les carrières militaire et politique. “Colonialiste fanatique”, selon ses propres mots, il accorde une grande place à l’honneur patriotique et au nationalisme. Bercé des souvenirs de l’après-défaite de 1870, il s’engage pour un renouveau de la nation française.
Inspiré par sa propre éducation et ses visites dans des universités britanniques et américaines, il décide d'améliorer l'éducation qu’il juge désuète et sans imagination. Selon lui, le Sport occupe une place fondamentale dans le développement de l'individu . Coubertin s'attache donc à en augmenter la place dans l'éducation de la jeunesse. Il préfère la valeur des jeux éducatifs à l’athlétisme allemand militarisé ou à la gymnastique suédoise. Pratiquant la boxe et l'équitation comme l'aviron ou l'escrime, il prône la pratique sportive et physique comme un moyen de redressement de l’esprit.
Pour promouvoir l'Athlétisme, son idée est alors de créer une grande compétition internationale qui verrait s'opposer les meilleurs athlètes du monde civilisé. Inspiré par l’intérêt grandissant que suscite l'olympisme antique à la lumière des découvertes archéologiques d’Olympie, il décide de recréer les Jeux Olympiques. Il annonce son projet le 25 novembre 1892 (année où il arbitre la première finale du championnat de France de rugby entre deux clubs parisiens) dans l'amphithéâtre de la Sorbonne et crée le Comité International Olympique le 23 juin 1894, à Paris lors du premier congrès olympique. En 1896, les premiers Jeux Olympiques rénovés ont symboliquement lieu à Athènes, et la fréquence quadriennale est établie.
Pierre de Coubertin participe à diverses associations visant à promouvoir le sport, et rédige plusieurs ouvrages pédagogiques. Les femmes, absentes des premiers jeux de 1896 (Coubertin conseillait la gymnastique aux femmes dans une optique de santé, la compétition et les muscles ne leur correspondant pas, à ses yeux), elles font leur entrée lors des deuxièmes, à Paris, en 1900 (16 participantes), leur nombre ne cessera de croitre par la suite. Coubertin s'éloigne du Comité International Olympique en démissionnant du poste de président en 1925.
Ruiné, avec un enfant handicapé, il s'implique dans l'organisation des Jeux de 1936. Il est malgré tout amer devant la récupération politique trop omniprésente. Il meurt à Genève l'année suivante, victime d'une crise cardiaque. Il est enterré à Lausanne mais son Coeur est inhumé séparément dans un monument près du sanctuaire d’Olympie.
Certains auteurs lui prêtent aujourd'hui un rôle actif dans la lutte pour un idéal d'égalité raciale, notamment lors de l'Olympiade de 1904, à St louis, où l'on fait concourir des athlètes d'Amérique, d'Afrique et d'Asie dans le but de les ridiculiser. Certaines biographies de Pierre de Coubertin relatent en effet qu'il se serait insurgé de cette caricature de compétition en affirmant : « Cette mascarade outrageante se dépouillera naturellement de ses oripeaux lorsque ces Noirs, ces Rouges, ces Jaunes apprendront à courir, à sauter, à lancer et laisseront les Blancs derrière eux » .
Voici cependant d'autres déclarations du Baron plus sujettes à polémiques à ce sujet :
- « Il y a deux races distinctes : celles au regard franc, aux muscles forts, à la démarche assurée et celle des maladifs, à la mine résignée et humble, à l'air vaincu. Hé bien ! C'est dans les collèges comme dans le monde : les faibles sont écartés, le bénéfice de cette éducation n'est appréciable qu'aux forts. » (Éducation anglaise).
- « La théorie de l'égalité des droits pour toutes les races humaines conduit à une ligne politique contraire à tout progrès colonial. Sans naturellement s'abaisser à l'esclavage ou même à une forme adoucie du servage, la race supérieure a parfaitement raison de refuser à la race inférieure certains privilèges de la vie civilisée. » (The Review of the Reviews, avril 1901).
- « La première caractéristique essentielle de l’olympisme ancien aussi bien que de l’olympisme moderne, c’est d’être une religion. En ciselant son corps par l’exercice comme le fait un sculpteur d’une statue, l’athlète antique honorait les dieux. En faisant de même, l’athlète moderne exalte sa patrie, sa race, son drapeau. » (Pierre de Coubertin, Les Assises philosophiques de l’Olympisme moderne).
Il faut préciser que le terme race n'avait pas le même contenu à l'époque.
Pierre de Coubertin s'est également insurgé contre la ségrégation qui régnait encore aux Etats Unis lors de sa visite en 1889. Il a également déclaré que le colonialisme était destiné à disparaître, l'indépendance étant inéluctable.
… et au sujet de la participation des femmes aux compétitions sportives :
- « Une olympiade femelle serait impratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte. Le véritable héros olympique est à mes yeux, l'adulte mâle individuel. Les J.O. doivent être réservés aux hommes, le rôle des femmes devrait être avant tout de couronner les vainqueurs. » lors des Jeux Olympiques de 1912 à Stockholm.
On le voit, tout et son contraire est dit au sujet de Coubertin. L'animosité (principalement Française) à l'encontre de Coubertin serait issu de sa déclaration suite aux JO de Berlin 36, qu'il considère comme les mieux organisés depuis l'origine. Hitler a également appuyé une demande de prix Nobel pour Coubertin (qui lui aurait été refusé à cause de cet appui). Hitler (à la recherche de crédibilité pacifiste) a également proposé de subvenir aux besoins de Coubertin via une rente, refusée par ce dernier. Coubertin est un personnage complexe, qui toute sa vie a suivi un idéal, la préparation de l'homme pour une société stable, pacifique, où la culture, la communication et le commerce pourraient fonctionner de manière permanente, même si certaines de ses idées peuvent aujourd'hui choquer.
Pierre de Coubertin et le Scoutisme
En
1911, deux associations scoutes interconfessionnelles furent crées en France : les Éclaireurs de France (EdF) par Nicolas Benoît et les Éclaireurs français (EF) par Pierre de Coubertin. En
1964, les deux organisations se sont réunis (avec la Fédération Française des Éclaireuses) pour former les Éclaireuses Éclaireurs de France.
La médaille Pierre de Coubertin
Article détaillé : . La médaille Pierre de Coubertin (aussi appelée médaille de la sportivité) est un prix qui est donné par le Comité International Olympique aux athlètes ayant démontré un vrai esprit sportif lors des Jeux Olympiques. Elle est considérée par beaucoup d'athlètes et spectateurs comme la récompense la plus importante qu'un athlète peut recevoir, voire plus importante qu'une médaille d'or. Le Comité International Olympique la considère comme son honneur le plus grand.
Idées reçues
Coubertin n’est pas un apôtre de l'amateurisme, la devise olympique « citius, altius, fortius » (plus vite, plus haut, plus fort) est du
père Didon, prieur du collège d'
Arcueil et surtout, il n'a jamais dit « l'important c'est de participer », mais en 1908, il reprend une phrase de l'évêque de Pennsylvanie : « L'important dans la vie ce n'est point le triomphe, mais le combat, l'essentiel ce n'est pas d'avoir vaincu mais de s'être bien battu ».
Armoiries
de Frédy : d'azur, à neuf coquilles d'or, 3, 3, 2 et 1.
Devise : Voir loin, parler franc, agir ferme
Voir aussi
Littérature
- Gerold Schmidt, Bonaventure Julien Baron de Coubertin (1788-1871) Der Großvater des Gründers der Olympischen Spiele als napoleonischer Beamter in Bremen und Oldenburg (Le grand-père du fondateur des Jeux Olympiques en sa fonction de haut fonctionnaire de Napoléon Bonaparte à Brêmes et Oldenbourg). Oldenburgische Familienkunde, Heft 1, Oldenburg, mars 2002, 120 pages.
Articles connexes
Liens externes