Rolf-Johannn Stommelen est un pilote de
Formule 1 allemand né le
11 juillet 1943 à
Siegen et décédé dans un accident de course le
24 avril 1983 à Riverside. C'était un pilote d'endurance réputé, conduisant principalement des Porsche. Il a également pris le départ de 53 Grands Prix de championnat du monde de
Formule 1 entre 1970 et 1978, marquant 14 points et signant un podium.
Biographie sportive
Rolf Stommelen débute en sport automobile dans les années 60, plus particulièrement en 1964 en Endurance, au volant de sa propre Porsche 904 GS. Il attire petit à petit l'oeil de l'écurie officielle
Porsche qui l'engage en
1966. Au volant d'une Porsche d'usine, il remporte sa première victoire d'envergure lors de l'édition 1967 de la
Targa Florio sur Porsche 910 en compagnie de Paul Hawkins. En 1968, il gagne haut la main les
24 heures de Daytona sur Porsche 907 (et récidivera plusieurs années plus tard, en 1978, 1980 et 1982), remporte les 1000 km de Paris, termine second aux 1 000 kilomètres du Nürburgring et aux 1 000 kilomètres de Monza, et se classe troisième aux 24 heures du Mans et aux 24 heures de Spa-Francorchamps. L'année suivante, Stommelen réalise la pole position des 24 heures du Mans sur une
Porsche 917 LH mais est contraint à l'abandon en course. Cette même année, il devient l'homme le plus rapide du monde sur Porsche avec plus de 350 km/h.
En 1969, il dispute son premier Grand Prix de Formule 1 en Allemagne sur une Lotus 59B de Formule 2 (pour étoffer le plateau, les courses de F1 sont également ouvertes aux monoplaces de F2). Après une 20e place en qualifications, il termine 8e du classement général et 4e des Formule 2, performance honorable pour un premier essai.
En 1970 , parallèlement aux courses d'endurance où il décroche seulement des places d'honneur (comme une 2e place à Sebring), il débute en championnat du monde de Formule 1 au volant d'une Brabham BT33 de l'écurie Auto Motor und Sport qui souhaite le retour complet d'un pilote allemand en championnat du monde (le dernier Allemand engagé sur une saison entière était Wolfgang von Trips en 1961). Sa première saison en Formule 1 sera sa meilleure : il se classe 5e en Belgique et en Allemagne puis monte sur la troisième marche du podium lors du Grand Prix d'Autriche. A l'issue de la saison, il a inscrit 10 points et se classe 11e du championnat pilote.
En 1971, il poursuit en Formule 1 mais désormais au sein de l'écurie officielle de John Surtees, la Surtees Racing Organisation. Au volant des TS7 et TS9 conçues par Peter Connew, qui vient de quitter l'écurie avant d'en achever le développement complet, il ne peut guère se mettre en valeur mais réussit néanmoins à inscrire des points à deux reprises (6e à Monaco puis 5e en Grande-Bretagne). Avec 3 points, il termine la saison au 18e rang. Il dispute également la saison de Formule 2 au sein de l'écurie allemande Eifelland Racing où il se met en évidence en décrochant deux podiums. Preuve de son éclectisme au volant, toujours en 1971, il s'engage en NASCAR pour disputer la course de Talladega : il se qualifie en 6e position mais ne connaît pas la réussite en course (il renouvellera l'expérience NASCAR l'année suivante et inscrira 3 points au championnat). Enfin, il poursuit sa carrière en Endurance, désormais au sein dAutodelta, la branche sportive d'Alfa Romeo et, au volant d'une T33/3 termine second des 12 heures de Sebring.
En 1972, Stommelen, remercié par Surtees suite à ses critiques quant aux piètres performances de ses monoplaces, se retrouve sans volant en F1 alors que l'écurie Eifelland Racing décide de se lancer dans le grand bain de la Formule 1 : un accord entre les partenaires de Formule 2 est vite trouvé. Sur la base d'un châssis-client March 721 de la saison précédente, l’ingénieur Luigi Colani développe la nouvelle Eifelland E21, monoplace révolutionaire : elle troque ses classiques rétroviseurs latéraux contre un unique "rétroviseur-périscope" installé juste devant le pilote. Cette disposition originale a pour but d’améliorer la rétrovision génée par les imposants ailerons arrières. L’autre particularité de la monoplace est l’emplacement de sa prise d’air de refroidissement située juste en deçà dudit périscope, au niveau du cockpit, devant le volant. Stommelen réussit l’exploit de qualifier sa E21-Cosworth pour l’ensemble des épreuves auxquelles il était engagé. Il décroche même la 14e place sur la grille lors de son Grand Prix national. Il n’abandonne qu’à deux reprises seulement (sur accident puis sur problème électrique) et se classe régulièrement entre la 10e et la 16e place finale. Malheureusement, au bout de huit Grands Prix, Eifelland n’a plus assez de liquidités pour entretenir le V8 Cosworth et pour assurer le développement de son originale monoplace. La société abandonne la compétition et Stommelen ne termine pas la saison. En 1973, il ne décroche pas de volant en Formule 1 et se concentre sur son programme d'Endurance, toujours au sein dAutodelta. Il fait son retour en F1 pour quatre piges chez Ceramica Pagnossin Team, où, au volant d'une Brabham il remplace Andrea de Adamich qui a décidé d'arrêter sa carrière automobile après avoir été la seule victime du carambolage du départ du Grand Prix de Grande-Bretagne. Stommelen décroche sa qualification pour chacun des Grands Prix auxquels il est engagé mais ne parvient pas à inscrire de point.
En 1974, après une saison frustrante en Endurance en 1973, il décroche quelques places d'honneur puis effectue une nouvelle pige en Formule 1 pour remplacer Guy Edwards qui s'est cassé le poignet dans un accident de F5000. Mais sa saison sera raccourcie par un accident en F5000. Chez Embassy-Hill, l'écurie du champion Graham Hill, au volant d'une peu performante Lola T370, il se qualifie à nouveau pour chacun des Grands Prix auxquels il est engagé mais ne parvient pas à se classer dans les points.
En 1975, Edwards n'étant toujours pas rétabli, il poursuit en F1 chez Hill qui passe à la vitesse supérieure en produisant sa propre monoplace engagée à partir du Grand Prix d'Espagne sur le dépassé circuit barcelonais de Montjuich. Après s'être qualifié en 9e position au volant de la toute nouvelle GH1, il prend la tête de la course au dix-septième tour suite à l'abandon de Mario Andretti et se bat pour la victoire face au Brésilien Carlos Pace quand, au vingt-sixième tour, son aileron arrière se rompt et provoque un crash terrible : 5 spectateurs sont tués, des dizaines blessés tandis que Rolf Stommelen est gravement blessé. Stommelen ne fait son retour qu'à partir du douzième Grand Prix de la saison, en Autriche où il termine seizième seulement. Il est victime d'un nouvel accident dès le début de l'épreuve suivante, en Italie et stoppe alors sa saison de courses.
En 1976, il fait son retour victorieux en Endurance chez Martini-Porsche : il gagne à Enna-Pergusa et à Watkins Glen. Martini Racing Team étant également engagé en F1 avec Carlos Reutemann et Carlos Pace sur des Brabham BT 45 à moteur Alfa Romeo, Stommelen est récompensé de ses succès en Endurance par un engagement sur une troisième voiture en Allemagne pour son Grand Prix national. La monoplace est peu performante avec son moteur Alfa peu fiable mais, en terminant 6e, Rolf inscrit son dernier point en Formule 1, son premier depuis 1971. Il effectue une pige aux Pays-Bas sur une Hesketh du Penthouse Rizla Racing et termine en milieu de classement puis et à nouveau engagé par Martini Racing Team au Grand Prix d'Italie pour remplacer Reutemann parti chez Ferrari (il abandonne au 41e tour et Martini choisit de n'engager qu'une seule monoplace, pour Pace au Canada, avant de choisir Larry Perkins en second pilote).
En 1977, au volant d'une Porsche 935 turbo, il brille à nouveau en Endurance en décrochant le titre de champion du monde de voitures de sport grâce notamment à ses victoires aux 6 heures du Mugello et aux 1000 kilomètres du Nürburgring. En 1978, il effectue son énième retour en Formule 1 chez Arrows, écurie débutante née suite à un schisme au sein de l'écurie Shadow de Don Nichols. Jackie Oliver, Tony Southgate et Alan Rees quittent Nicholls pour créer Arrows. L'Arrows FA1 devait au départ être confiée à Riccardo Patrese et Gunnar Nilsson mais celui-ci, victime d'un cancer, décède sans avoir pris le volant d'une Arrows. Stommelen reçoit le soutien du brasseur allemand Warsteiner, principal commanditaire de l'équipe, pour décrocher son volant. Les débuts de la jeune écurie sont prometteurs, surtout grâce à Patrese, Stommelen naviguant dans le ventre mou du classement. Don Nicholls intente alors un procès à Arrows pour plagiat car la FA1 est en fait une copie de la Shadow DN9. Suite à la perte de ce procès, Arrows doit céder à Shadow toutes les pièces de la FA1 et créer une nouvelle monoplace, la A1. Les performances de la nouvelle monoplace sont en net retrait et Stommelen essuie à son volant cinq non-qualifications en sept tentatives qui sonnent le glas de sa carrière en Formule 1.
Il se consacre alors exclusivement à l'Endurance et aux Voitures de Sport où il étoffe un peu plus son palmarès. Il remporte en effet, sur Porsche 935 turbo les 24 heures de Daytona en 1978 et 1980, les 1 000 kilomètres du Nürburgring en 1980 et les 500 miles d'Elkhart Lake. Le 24 avril 1983, alors qu'il dispute une épreuve d'IMSA GT à Riverside au volant d'une Porsche 935 turbo, son aileron arrière (comme à Montjuich en 1975) se détache et Rolf sort de la piste. Il décède sur le coup à 39 ans.
Résultats en championnat du monde de Formule 1