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Ruthènes.
Les
Rutènes -
Latin Ruteni - sont un
peuple gaulois du sud du
Massif central. Leur territoire s'étendait des monts d'
Aubrac, au nord, à la rivière Agout, au sud.Les premiers Rutènes s'installent à
Albi dont ils font leur capitale avec plusieurs postes d'importance comme à Sainte Juianne au dessus de Rocquecourbe dans le
Tarn Une vaste zone qui recouvre aujourd'hui le département de l'Aveyron et une bonne partie du
département du Tarn.Des traces d'installations Rutèenes ont été retrouvé autour de Puylaurens dans le Tarn et près de Sorèze. Vers 120 av. J.-C., lors de l'invasion de la zone méditerranéenne par les Romains (qui deviendra la Province), la partie sud du territoire rutène passe sous la coupe de l'occupant. On parlera alors des Rutènes provinciaux (Ruteni provinciales), d'une part, et des Rutènes indépendants d'autre part, dont l'oppidum était
Segodunum (
Rodez).Ce qui peut expliquer la perte une partie du terriotire Rutène reste un mystère .Au sud face aux armées romaines , la basse Ruténie ou Rutènie du sud , qui est rattaché à la Narbonnaise , nul ne sait si tous les Rutènes ont joins leur force pour attaquer les romains ou si l'armée était juste composée de Rutènes d'Albi et du Ségala , les lieux de batailles ne sont pas connus . Les romains se seraint arr^étés au pied des montagnes , laissant le Ségala , les monts de Lacaune , et le Sidobre indépendants ( mais les frontières restent floues ). Il est sur que les affrontements furent violents et très meurtriers , l'avantage étant aux Rutènes par la connaissance de leur territoire , l'ont ils exploité face aux romains dans les montagnes de Lacaune , montagne Noire ? Cela reste une hypothèse . Dans tous les cas les forces en présence devaient être importantes , vu les renforts d'une Ruténie réduite qu'elle a pu fournir à Vercingétorix . La première conquête sépare donc la Ruténie natale , celle d'Albi , de la nouvelle de Rodez . Les Rutènes indépendants, alliés et clients de leurs puissant voisins
Arvernes, se battirent à leur côté durant la
Guerre des Gaules. C'est ce qu'affirme
César dans son célèbre ouvrage. Selon lui, les Rutènes fournirent à
Vercingétorix un contingent d'archers très redouté sur les champs de bataille. Douze mille guerriers rutènes se rallièrent à l’armée de secours destinée à briser le siège d’
Alésia par l’armée de César. Signalons en aparté que le nom de Rutène pourrait provenir d'un préfixe « roth » qui signifie rouge ou blond en
gaulois (cf. ruath, en
gaélique d'
Irlande). Cette appellation provient probablement de l'habitude qu'avaient les Gaulois de se teindre la chevelure ou encore de se la décolorer avec du lait de chaux.
A Rodez, aujourd'hui, on trouve peu de traces de la Segodunum gauloise, les restes éventuels ayant été recouverts par la cité gallo-romaine. Toutefois, près du village de Goutrens, a été mis au jour (en 1867) un enfouissement (votif ?) contenant près de 20 000 pièces de monnaie (malheureusement, la plupart ont été fondues). Sur certaines, on peut aisément lire « Tatinos », sûrement l'effigie d'un chef rutène. Du côté de Millau, sur le plateau du Larzac, on a également découvert des plaques de plomb portant des inscriptions en langue gauloise. Il s'agit peut être d'invocations rituelles de sorcières. Et encore : une chronique de Grégoire de Tours évoque un culte rendu aux eaux dans un lac à la frontière du pays des Gabales (Lozère actuelle), des Arvernes (Auvergne) et des Rutènes. Le site a été identifié comme étant le lac de Saint-Andéol, sur l'Aubrac, et à la fin du XIXe siècle encore, les gens de la région venaient festoyer sur ses rives. Lointaine réminiscence, par-delà les siècles, d'un vieux culte gaulois ?
Une hypothèse : aujourd'hui encore les gens du bas-pays languedocien (Gard, Hérault) nomment « Gavach» (prononcer gabatch) les habitants du haut-pays lozérien. Le terme Gavach ne serait-il donc pas la lointaine déformation phonétique du nom des Gaulois locaux (les Gabales) ? De plus, l'étymologie du nom « Gabale » ne serait-elle pas à comparer avec le « Lebor gabala » irlandais (Livre des conquêtes), qui recense les récits des cinq conquêtes mythiques de l'Irlande. Les Gabales seraient-ils des « conquérants ? Et les « Gavach » de la Lozère actuelle leurs lointains descendants?
Assez récemment, un autre Oppidum (du milieu du Ier s. av. J.-C.) a été découvert dans la forêt des Palanges, près de Laissac, au lieu-dit Montmerlhe. Selon certains archéologues, ce site serait la véritable place-forte des Gaulois Rutènes. D'ailleurs, les gens de la région de Laissac appellent ce lieu « Le camp de César ». L'oppidum gaulois aurait donc été réoccupé, après la conquête, par un détachement romain .
Sources
- Albert Grenier, Les Gaulois, Petite bibliothèque Payot, Paris, 1970, (ISBN 2-228-88838-9])
- Stephan Fichtl, Les Peuples gaulois, IIIe-Ie siècles av. J.-C., éditions Errance, Paris, 2004, (ISBN 2-87772-290-2]))
- Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins » , Paris, 2000, (ISBN 2-7028-6261-6)
Bibliographie
- Les Rutènes. Alexandre Albenque