12°25′05″E /
.., ..] Torcello est une île située au nord de la Lagune de Venise.
Histoire
Torcello fut le premier refuge des habitants de la région devant les invasions des
Huns et des
Lombards, à la chute de l'
Empire romain.
Torcello connut son développement majeur entre le VIIe siècle et le Xe siècle, grâce à son Commerce florissant, d'abord alimenté par les salines et ensuite par des trafics toujours plus étendus. Peu à peu, l’île s’assure une certaine autonomie administrative, conquiert une indépendance politique croissante vis-à-vis de Byzance et prospère à l’intérieur de la confédération d’îles qui donnera naissance à l’État vénitien. Au Xe siècle, Torcello compte 10 000 habitants, pas moins de 10 églises et plusieurs couvents. Important comptoir commercial, Torcello est l’île la plus puissante et la plus riche de la lagune.
Elle devient également le siège d'un évêché qui subsistera jusqu'au XIVe siècle.
L’importance de Torcello décroît cependant à mesure que Venise se développe. Au XVIIe siècle, les canaux se transforment en marécages et la malaria se propage ; les habitants quittent alors l’île pour aller s'installer à Murano ou à Venise.
Aujourd’hui, Torcello n’est presque plus habitée, il n’y a plus que 60 personnes. Quelques uns de ses canaux subsistent encore, le principal reliant la lagune à la cathédrale.
Monuments
Les derniers monuments présents sur l'île sont donc la basilique Santa Maria Assunta, l'église Santa Fosca et la maison du conseil, et quelques cafés et restaurants, les habitants ayant démonté leur maison et emporté les pierres dans leur fuite.
Cathédrale Santa Maria Assunta. L'édifice le plus remarquable de l'île de Torcello est la cathédrale de Santa Maria Assunta (Notre-Dame de l'Assomption), fondée en 639.
La façade, très sobre, est précédée d'un narthex dont la galerie rejoint et entoure l'église voisine de S. Fosca.
L'intérieur, à trois nefs, repose sur des colonnes en marbre grec à chapiteaux. De somptueuses mosaïques, réalisées entre le XIIe siècle et le XIVe siècle, en couvrent les murs. Les mosaïstes vénéto-byzantins des XIIe et XIIIe siècles, s'inspirent de prototypes orientaux, mais avec un esprit roman, et racontent l'apothéose du Christ et le Jugement universel. Cette mosaïque est divisée en six registres et les épisodes narratifs suivants s'y succèdent : la Descente du Christ aux limbes, l'archange saint Michel qui pèse les âmes tandis que le Diable attend sa proie, la Résurrection des Morts et l'Enfer avec la séparation des damnés chargés de peines variées, selon leurs péchés. Le pavement de mosaïques a été réalisé au XIe siècle, les bas-reliefs datent du XIe siècle et les peintures du XVe siècle. L'iconostase représente divers animaux sculptés (lions, paons).
L'autel de la cathédrale abrite un Sarcophage romain renfermant les reliques de Saint Héliodore.
Hemingway, parlant de la cathédrale Notre-Dame (Santa Maria Assunta), prétendait que les Vénitiens n'avaient jamais rien fait de mieux.
Campanile. Séparé de la cathédrale, le Campanile fut commencé au XIe et servait à contrôler la navigation dans la lagune ; en grimpant au sommet, on peut admirer l'île.
Santa Fosca. Cette église, en croix grecque, fut érigée entre le XI° siècle et le XIIe siècle. À l’origine, il s’agissait probablement d’un martyrium, sanctuaire abritant les restes des martyrs. Elle se présente comme un octogone cerné d’un portique, dont les arcs surhaussés reposent sur des colonnes à chapiteau vénéto-byzantins. Par sa double rangée d’arcades aveugles et sa frise à motif en dents de scie, l’abside rappelle celle de San Donato. Ce sanctuaire est, par son extrême simplicité, le résumé de la conception byzantine de l’espace comme unité et cohérence structurelle. L’équilibre de forme est mis en valeur par une lumière pure et nette.
Trône d'Attila. Devant la cathédrale, face au musée, se trouve un siège de marbre qui, selon la légende, aurait servi de siège à Attila lorsque celui-ci avait traversé l'Italie.
Pont du Diable. Ce pont en pierre, endommagé, enjambe le principal canal de Torcello.
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