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Trojan F1 était une écurie de course automobile britannique fondée par Peter Agg et basée à Croydon dans le sud londonien. Après quelques saisons en Formule 5000, Trojan s'engage en Formule 1 en 1974 . Trojan a pris le départ de 6 Grands Prix de Formule 1 et a obtenu comme meilleur résultat une 10e place lors des épreuves disputée en Espagne puis en Autriche.
Historique
La société Trojan a débuté dans le sport automobile en fabriquant pour le compte de McLaren les châssis des monoplaces M8E de
CanAm. Lorsque l’écurie McLaren décide d’abandonner tout engagement en CanAm, le sous-traitant se trouve sans aucun carnet de commande. Peter Agg contacte alors l’ingénieur Ron Tauranac, qui vient de quitter Brabham suite au rachat de l’équipe par
Bernie Ecclestone, afin qu’il conçoive la première Trojan de F5000 (la T101) sur la base d’une McLaren M21. La monoplace est finalisée en mars
1973 et démontre rapidement ses qualités. A son volant,
Jody Scheckter remporte le championnat américain tandis qu’en série européenne Bob Evans et Keith Holland réussissent quelques actions d’éclat.
En 1974, Tauranac dessine la nouvelle T102 de F5000 à partir de laquelle est déclinée la T103 qui est engagée en championnat du monde de Formule 1. La T103 est en fait une T102, chaussée de pneumatiques Firestone, mûe par un Cosworth 3 litres DFV et recevant une boîte de vitesses Hewland DG300. Sa conception est extrêmement conventionnelle avec une suspension classique, deux entrées d’air jumelles de part et d’autre du museau-aileron avant, et une troisième au dessus du cockpit. Agg réussit à attirer quelques commanditaires dont Suzuki-Grande-Bretagne, Homelite, Champion et Ferodo. Afin de compléter le budget, Tauranac suggère à Agg de confier la monoplace à Tim Schenken, un compatriote australien qui avait disputé 10 Grands Prix en 1971 sur la Brabham BT33 avec laquelle il avait inscrit 5 points en championnat, soit la totalité des points de l’écurie. Schenken apporte quelques subsides financiers bien nécessaires à la petite équipe novice.
La monoplace n’est pas prête pour le début de saison et fait son apparition en Grand Prix lors de la quatrième manche disputée en Espagne sur le circuit de Jarama. Shenken se qualifie en 25e et dernière position (en devançant la Lola de Guy Edwards de seulement 7 centièmes de seconde) puis est contraint à l’abandon au 76e tour suite à un tête-à-queue (il sera classé 14e à huit tours du vainqueur).
Le Grand Prix de Belgique est plus satisfaisant pour la jeune écurie. Schenken fait bonne impression puisqu’il parvient à se hisser sur la 23e place de la grille, qui compte 31 partants, juste derrière les Brabham de Rikky von Opel et Carlos Reutemann. Il termine la course à une honnête 10e place sur 18, à deux tours du vainqueur Emerson Fittipaldi.
A Monaco, les efforts de Schenken pour décrocher sa qualification (en fond de grille) sont réduits à néant dès les premiers hectomètres de course lorsqu’il est contraint à l’abandon (comme Carlos Pace, Arturo Merzario, Vittorio Brambilla et Brian Redman) à la suite de l’accrochage entre Jean-Pierre Beltoise et Denny Hulme. La Trojan est trop sérieusement touchée pour être alignée lors du Grand Prix suivant disputé en Suède. Ron Tauranac en profite pour reprendre sa planche à dessins et cherche à améliorer les performance de sa monoplace. Il ne réussit pas vraiment son entreprise puisque Shenken ne décroche pas son billet pour le Grand Prix des Pays-Bas. Tim Schenken ne réussit en effet que le 26e temps des essais qualificatifs alors que la grille de départ n’accueille que 25 partants.
Après un nouveau passage par l’officine de Tauranac (et l’impasse sur l’épreuve française), la T103 apparaît avec un nouvel aileron avant de type "pelle à tarte" sans entrée d’air et une nouvelle boîte à air au dessus du cockpit pour disputer le Grand Prix de Grande-Bretagne. Cette course est très particulière : 36 pilotes sont engagés pour 25 places seulement en grille. Tim Schenken parvient à décrocher la dernière place qualificative, à seulement 2 secondes et 7 dixièmes de la pole position mais est contraint à l’abandon au 6e tour suite à un bris de suspension.
Si la Trojan rate sa qualification en Allemagne (à plus de 28 secondes de la pole sur la Nordschleife), Shenken se qualifie en 19e place en Autriche à moins de 2 secondes de la pole position du régional de l’étape Niki Lauda mais une course sans relief le mène à la 10e place finale à quatre tours du vainqueur Carlos Reutemann.
Le Grand Prix d’Italie à Monza, qui voit 33 pilotes se disputer les 25 places qualificatives, démontre que petit à petit la jeune et modeste écurie réalise des performances de plus en plus solides. Schenken se crache dans les gants et se qualifie à la 20e place, à moins de 3 secondes de Lauda et à seulement 9 centièmes de l’ancien champion du monde Denny Hulme. Malheureusement en course les efforts de Schenken, 12e au 12e tour sont à nouveau ruinés par un abandon dès le 15e tour suite à un problème de boîte de vitesses.
Alors que l’écurie se révèle de plus en plus compétitive et ne semble juste manquer que de fiabilité, Agg, à court de budget, décide de ne pas faire le déplacement sur le continent américain pour disputer les deux dernières épreuves de la saison. Trojan abandonne la compétition automobile tandis que Schenken réoriente sa carrière vers les Sport-Prototypes.
Résultats en championnat du monde de Formule 1 saison 1974
Liens externes
(en) Trojan sur F1 Rejects