Abû al-`Abbâs al-Qâdir bi-llah Ahmad ben al-Muqtadir surnommé
al-Qâdir est né en
947. Il a succédé comme
Calife abbasside de
Bagdad à son cousin
At-Ta'i`, contraint d'abdiquer par les vizirs
Bouyides en
991. Il est le fils d'
Al-Muttaqi et petit-fils d'Al-Muqtadir, il convoitait la place de calife depuis longtemps. Il est mort en
1031 après un règne de près de quarante ans. C'est son fils
Al-Qa'im qui lui a succédé.
Biographie
Au début de son règne al-Qâdir semblait satisfaire les
Bouyides en étant le calife docile qu'ils souhaitaient avoir. Il semblait même soutenir l'orientation
chiite de ses tuteurs.
En 997, l'émir Bouyide Fakhr ad-Dawla `Alî est décédé, ce qui a permis à Bahâ' ad-Dawla Fîrûz de renforcer sa position dans le Fars aux dépens des fils d'`Izz ad-Dawla Bakhtiyâr. Baha' ad-Dawla est resté à Chiraz jusqu'à la fin de son règne. Il ne contrôlait plus que Bagdad et Wasit en Irak. Al-Qâdir profita de l'éloignement de son tuteur Bouyide pour reprendre son autonomie avec le soutien des Ghaznévides qui se montrèrent des alliés. Par la suite les querelles entre Bouyides ont facilité cette prise d'autonomie du calife.
Baha' ad-Dawla n'a pas vraiment défendu ses frontières lassant ses voisins grignoter son territoire. Il est mort en 1012 laissant le pouvoir à son fils Sultan ad-Dawla. Ce dernier a perdu complètement le contrôle de l'Irak au profit d'un autre Bouyide Mucharrif ad-Dawla et reste confiné dans le Fars (1021). Mucharrif ad-Dawla est rapidement remplacé par Jalâl ad-Dawla en 1024. Il s'en suit une querelle de succession. L'armée turque finit par choisir Jalâl ad-Dawla comme successeur en juin 1027.
Conquête du Sind par les Ghaznévides
En
1001, le
Ghaznévide Mahmûd commence une série de campagnes de pillage en direction du
Sind. En
1008, le Mahmûd écrase les armée indiennes et se livre de nouveau au pillage. Il annexe le
Panjâb à son territoire. Avec le butin Mahmûd transforme
Ghaznî en un grand centre d'art et de culture qui accueille un grand nombre de savants et d'artistes, parmi lesquels
Ferdowsi et
Al-Biruni. Mahmûd effectue sa dernière expédition en
1024-
1026. Elle est restée célèbre par l'ampleur de ses destructions.
Article détaillé : .Fatimides en Palestine
Le
Califat chiite fatimide menace l'empire en
Syrie et particulièrement en
Palestine. En
1009, Al-Hakîm fit détruire l'église du
Saint-Sépulcre à
Jérusalem. Il persécuta les chrétiens et les autres
dhimmis de
Palestine. Il provoquait des conversions forcées en Egypte. Cette destruction du Saint-Sépulcre fut le prétexte à la
Première croisade en
1096.
Article détaillé : .Restauration du Sunnisme
Bien qu'entouré de menaces chiites de tous les côtés, Al-Qâdir avait le soutien des Turcs sunnites Ghaznévides à l'Est et plus tard des
Seldjoukides au Nord.
En 1004, aI-Qâdir refusa de nommer grand-cadi et président du tribunal des Habous, celui que l'« émir des émirs » présentait. En 1018, après avoir condamné les Fatimides ismaéliens, il fit donner lecture solennelle d'une « profession de foi », appelée de son nom la « Risâla al-qâdiriya », par laquelle il faisait du Hanbalisme la doctrine officielle. Ainsi il condamnait les doctrines Chiites mais aussi le Mutazilisme ainsi que l'Acharisme.
Mohammed Arkoun (né en 1928) considère que ces décrets ont annoncé la mort de la pensée philosophique en islam. Il considère qu'Ibn Rushd (Averroès, mort à Marrakech en 1198, est le dernier philosophe musulman consistant jusqu'à l'époque moderne.
Fin du règne
En
1031 peu avant sa mort, Al-Qâdir échappant complètement au contrôle des Bouyides, parvint à désigner son fils
Al-Qâ'im comme successeur.
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Notes
..
Voir aussi
Articles connexes
Documentation externe
- (ar) العباسيون/بنو العباس في بغداد
- (en) The Caliphate, its rise, decline and fall, by William Muir Chapter LXXV, Buweihid Dynasty, Al-Muti', At-Tai', Al-Kadir, and Al-Kaim, Caliphs
- Dictionnaire historique de l'islam, Janine et Dominique Sourdel, Éd. PUF, (ISBN 978-2-130-54536-1)