Alexandre Blok
Alexandre Blok est un Poète russe né à Saint-Pétersbourg le 28 novembre 1880 et mort le 7 août 1921. BiographieNé à Saint-Pétersbourg dans une famille aisée, Alexandre Blok eut pour père un professeur de droit à Varsovie et un grand-père maternel recteur de l’université de Saint-Pétersbourg. Après la séparation de ses parents, il fréquenta le monde aristocratique dans le manoir de Shakhmatovo, près de Moscou, où il découvrit la philosophie de son oncle Vladimir Solovyov ainsi que les poètes du XIXe siècle tels que Fiodor Tiouttchev et Afanassi Fet (1820-1892), poète précurseur de l'impressionnisme russe. Il y puisa l’influence pour sa première pièce. Il tomba amoureux de Lyuba Mendeleeva (fille du grand chimiste) qu’il épousa en 1903. Cette relation fut progressivement mise à mal pour diverses raisons. Dès lors il mena une vie privée tumultueuse, fréquentant souvent des prostituées. Dans le dédale de sa vie affective, il noircit nombre de pages teintées de symbolisme, ce qui en fit un des chefs de file du mouvement symboliste en Russie. Vers la fin de sa vie, il s'intéressa candidement à la politique, fréquentant les bolchéviques, mais son manque d'engagement ternira sa réputation et il sombrera dans la dépression pour mourir, dit-on, de la famine causée par la guerre civile (cette thèse est parfois controversée). Blok le voyant, immense musicien du Verbe, demeure un poète visionnaire, il est très connu pour son poème à "L'Inconnue" (Neznakomka), traduit dans toutes les langues. Il ouvrit la porte à toute la modernité poétique russe. Le poète Vladimir Maïakovski fut l'un des premiers à le reconnaître. Son oeuvre la plus célèbre est le poème Les Douze (Dvenatsat), il a fait l'objet de nombreuses traductions françaises. " Acte de rupture, Douze , (selon l'un de ses traducteurs en France, Olivier Kachler), l'est avant tout avec l'épanchement lyrique de la poésie subjective. Il ne s'agit donc ni de collages ni de récits, mais d'une unité rythmique qui fait de la voix du poème le théâtre d'une multiplicité de voix, et inversement." (Douze, p. 75, Editions Allia, 2008) OEuvres traduites en françaisPoèmes - Les Douze. Traduction de Y. Sidersky. Dessins de J. Annenkoff. Paris. Au Sans Pareil, 1923.
- Quatre Poètes russes : avec "Les Douze" de Blok, traduits par Armand Robin (1949), livre réédité par les Editions Le Temps qu'il fait, 1985.
- Les Douze. Présentation et traduction de Brice Parain. Paris, Le Nouveau Commerce, 1978.
- Poésies. Poèmes choisis, traduits du russe et suivis d'un essai par Jacques-Alexandre Mascotto. Bruxelles, La Lettre volée, 1991.
- Cantiques de la Belle Dame. Présentation et traduction de Jean-Louis Backès. Paris, Éditions de l'Imprimerie nationale, 1992.
- Poèmes. Collection bilingue (traducteurs multiples). Paris, Éditions Librairie du Globe, 1994.
- Le Monde terrible. Traduit du russe et présenté par Pierre Léon. Poésie/Gallimard, 2003.
- Cinq poètes russes du XXe siècle (Blok. Akhmatova. Mandelstam. Tsvétaïeva. Brodsky). Présentation et choix de Jean-Baptiste Para. Poésie/Gallimard, 2007.
- Douze. Traduction Olivier Kachler, Editions Allia, janvier 2008
Autres oeuvres - OEuvres en prose (1906-1921). Traduction et préface de Jacques Michaut. Lausanne, Éditions L'Âge d'homme, 1974.
- OEuvres dramatiques. Traduction et présentation de Gérard Abensour. Lausanne, Éditions L'Âge d'homme, 1982.
Sur Alexandre Blok - L'univers poétique dAlexandre Blok par Sophie Bonneau, Institut D'Etudes Slaves de l'Université de Paris, 1946 (Livre capital sur ce poète, thèse de référence)
- Sophie Laffitte, Alexandre Blok. Pierre Seghers, "Poètes d'aujourd'hui", n° 61, 1958.
- Nina Berberova, Alexandre Blok et son temps (1947). Arles, Actes-Sud, 1991.
- Jean-Louis Backès, Aleksandr Blok. L'horizon est en feu. Biographie. Croissy-Beaubourg, Éditions Aden, 2006.
- Jean Blot, Alexandre Blok, Le poète de la perspective Nevski, Biographie, Editions du Rocher, janvier 2007.
Liens externesCitationA la muse - Tes chants les plus secrets révèlent
- Le présage fatal de la mort,
- L'anathème des lois sacrées,
- Et l'outrage fait au bonheur.
- Et ta force est irrésistible,
- Je l'affirme avec la rumeur :
- Tu as fait déchoir des anges
- Pris au piège de ta beauté...
- Et lorsque tu railles la foi,
- Au-dessus de ta tête, soudain,
- Luit, blême, le cercle gris-pourpre
- Que j'ai vu luire autrefois.
- Méchante ? Bonne ? Tu es autre.
- On te dit avec des mots savants :
- Pour d'aucuns, tu es Muse et miracle.
- Et pour moi tourment et enfer.
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