Ali Kafi (1928--) (
علي حسين كافي) est un homme politique
algérien. Militant du FLN durant la
Guerre d'Algérie, après l'indépendance il exerce comme ambassadeur d'Algérie dans plusieurs pays, et devient, de juillet
1992 à juin
1994, chef du Haut Comité d'État, organe transitoire de la gestion de l'État.
Biographie
Formation religieuse
Il est né le
17 octobre 1928 à M'Souna, localité près de la ville d'El Harrouch dans l'actuelle
Wilaya de Skikda, dans une famille de petits paysans affiliée à la célèbre confrérie musulmane
Rahmaniya. Le père d'Ali Kafi,
Cheikh El Hocine, qui se chargea de son éducation, lui dispensa lui-même l'enseignement religieux. En 1946, il est envoyé dans une école coranique réputée de Constantine, l'Institut Kettenia. Marqué par les massacres de Sétif de
1945, adhérant rapidement aux idées nationalistes du Parti du peuple algérien (PPA), il y forme avec d'autres étudiants une cellule militante. Diplômé « El Ahlia » en 1950, il part en
Tunisie renforcer sa formation dans la grande université islamique de la
Mosquée Zitouna. Il y côtoie les milieux nationalistes tunisiens et participe à plusieurs actions militantes. Expulsé de Tunisie en 1952, il purge alors une peine de six mois de prison pour ses activités.
Militant nationaliste
Libéré, il reprend ses activités nationalistes, et est nommé enseignant dans une école libre de
Skikda tenue par le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques en Algérie (MTLD). Le 1
er novembre
1954, au déclenchement de la
Guerre d'Algérie, Ali Kafi est contacté par
Didouche Mourad, responsable FLN de la zone II (Nord Constantinois). Il intensifie alors son action militante à Skikda et rejoint l'Armée de libération nationale (ALN). Sous les ordres de
Youcef Zighoud, à la tête de la wilaya II après la mort de Didouche Mourad, il participe à l'insurrection du Constantinois de 1955 entrant dans la lutte armée. En août 1956, il fait parti de la délégation de la wilaya II du congrès de La Soummam, qui met en place les structures administratives et militaires du mouvement indépendantiste. Il devient alors représentant militaire, puis colonel, et enfin commandant de la wilaya de 1957 à 1959. En mai 1959, il fait parti des dix colonels chargés de l’organisation des opérations militaires de l’ALN à Tunis, où il s'installe jusqu'à l'indépendance algérienne. Durant la crise de l’été 1962, il soutient le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) de
Benyoucef Benkhedda face au bureau politique du FLN de
Ben Bella.
Homme politique
Après l'indépendance, il est nommé ambassadeur d'Algérie dans plusieurs pays, au
Liban en 1963, en
Syrie en 1966, en
Tunisie en 1975 et représentant algérien la même année de
Ligue arabe alors installée à
Tunis, et également en
Égypte, en
Irak et en
Italie. En 1990, il devient secrétaire général de l'Organisation nationale des Moudjahidines (combattants algériens durant la guerre d'Algérie). Le 11 janvier 1992, après la destitution du président
Chadli Bendjedid, l'armée met en place un Haut comité d'État (HCE), organe provisoire de la gestion de l'État, et Ali Kafi en est nommé membre. En pleine « décennie noire », le 2 juin 1992, il succède à
Mohamed Boudiaf, assassiné, à la présidence du HCE. Devenant de plus en plus entreprenant, il entame notamment sans concertation un dialogue avec les partis politiques, une conférence du HCE décide alors de le remplacer. Il remet des pouvoirs de Chef d'État à
Liamine Zéroual le 30 juin 1994. Ali Kafi publie ses mémoires en 2002 dans un ouvrage intitulé
Du militant politique au dirigeant militaire où il revient notamment sur de nombreuses zones d'ombres de la « révolution algérienne », ouvrage pour lequel il sera lourdement critiqué notamment pour ses révélations, jugées offensantes, entre autres sur
Abane Ramdane.
Notes et références
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Voir aussi
Articles connexes
Liens externes