La
biphobie peut désigner, d'une part, le refus de croire que des personnes puissent être réellement
bisexuelles et, d'autre part, la peur, la discrimination, ou la haine des bisexuels ou des
pansexuels. Elle peut être accompagnée d'
Homophobie ou d'
Hétérophobie mais a des aspects spécifiques.
Existence de la bisexualité
La position la plus radicale consiste à considérer que la bisexualité n'existe pas, c'est-à-dire considérer qu'on ne peut être que
hétérosexuel ou
homosexuel. La revendication de personnes à se définir comme bisexuelles est alors considéré comme un phénomène de mode.
L'Orientation sexuelle "réelle" est alors censée être l'homosexualité, que l'individu bisexuel est supposé refoulé ou ne pas assumer complétement. Les femmes bisexuelles sont parfois aussi accusées d'être en réalité hétérosexuelles mais de prétendre être aussi attirées par les autres femmes afin d'attirer plus facilement les hommes en raison du fantasme de Triolisme.
Préjugés généraux
Le cliché du bisexuel est celui d'une personne paillarde, pratiquant la
Polygamie, l'échangisme, étant par nature instable et portée sur l'infidélité.
Une étude faite en 2002 prétend que les hommes s'identifiant en tant que bisexuels ne réagissent pas de la même manière face au matériel pornographique ne comprenant que des hommes qu'au même type de matériel ne comprenant que des femmes. Ils s'excitaient quatre fois plus devant l'un ou l'autre. Cependant, la bisexualité n'implique pas une attirance égale pour les deux sexes. Des opposants prétendent que l'excitation génitale face au matériel pornographique homosexuel n'est pas un bon indicateur d'orientation sexuelle. Ils signalent aussi qu'un tiers des hommes dans l'étude n'éprouvèrent aucune excitation, et demandent pourquoi ça ne veut pas dire qu'un tiers des hommes sont asexuels. L'étude, et l'article du New York Times qui en parla en 2005, furent dénoncés comme défectueux et biphobiques. Lynn Conway critiqua l'auteur de l'étude, J. Michael Bailey, citant son protocole controversé et montrant que l'étude n'a pas été scientifiquement répétée ni confirmée par des chercheurs indépendants.
Infidélité
Cette propension à croire que les bisexuels sont plus polygames que les autres provoquent deux attitudes opposées :
- un rejet de la part des personnes cherchant à créer un couple exclusif et stable, couple dans lequel l'individu bisexuel n'est pas supposé s'épanouir du fait qu'il « lui manquera toujours le sexe opposé à celui de son conjoint »
- une promotion au sein du milieu libertin et échangiste, alors que les personnes bisexuelles ne sont pas forcément attirées par ces pratiques et peuvent considérer cette attention marquée comme indésirable.
Sida
Parfois, les bisexuels sont accusés de répandre les maladies sexuellement transmissibles, notamment le SIDA dans les communautés hétéro et homosexuelles. Cette croyance repose sur plusieurs autres :
- la multiplicité supposée des partenaires sexuels chez les bisexuels
- le fait que multiplier les partenaires multiplierait les risques de transmission de maladie
- la certitude, infondée, que le SIDA n'ait touché en premier lieu que des hommes homosexuels. Étant donné qu'actuellement, le SIDA frappe à la fois les hétérosexuels et les homosexuels, cela signifierait donc que des bisexuels ont transmis la maladie d'une communauté à l'autre.
Entre deux mondes
Parmi les homosexuels biphobes, la critique est que les bisexuels maintiennent leurs « privilèges » au sein de la communauté hétéro en collaborant avec elle, tandis qu'ils profitent également du mode de vie LGBT. Cette critique s'applique à la personne bisexuelle en couple hétéro, n'ayant donc pas à subir l'homophobie au quotidien et pouvant se marier et avoir des enfants facilement, mais ayant des aventures homosexuelles cachées.
De même, des homosexuels craignent d'être en couple avec un(e) bisexuel(le) car ils jugent qu'une personne bisexuelle, ayant la possibilité de vivre avec les avantages sociaux de l'hétérosexualité, fera en bout de compte ce choix.
Notes
Voir aussi
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