Eli Thompson, connu sous le nom de "Lucky" Thompson, est un Saxophoniste de Jazz américain né le 16 juin 1924 à Detroit, Michigan, États-Unis et décédé le 30 juillet 2005 de la maladie d'Alzheimer.
Biographie
Lucky Thompson débute au sein d'un groupe vocal avant d'intégrer, en tant que
saxophoniste ténor, les Bama State Collegians puis le grand orchestre de
Lionel Hampton en
1943. À
New York, il se produit dans les clubs de la 42nd Street aux côtés de
Billy Eckstine,
Erroll Garner et Slam Stewart avant de rejoindre les rangs du
big-band de
Count Basie (
1944-
1945). Il quitte l'orchestre pour se fixer en Californie, où il dirige diverses formations, généralement en accompagnement de vocalistes, et enregistre et se produit au sein du groupe de
Dizzy Gillespie lors de la première visite du
Trompettiste sur la
Côte Ouest.
Jusqu'en 1956, il se partage entre la direction de ses propres formations et des séjours, généralement assez courts, auprès de différents leaders : Boyd Raeburn, Count Basie à nouveau (1951), Thelonious Monk, le temps d'un enregistrement… De 1956 à 1962, il séjourne à Paris et enregistre tant avec les musiciens locaux (Martial Solal, Guy Lafitte) qu'avec les américains de passage (Bud Powell). À son retour aux États-Unis en 1962, il adopte le Saxophone soprano. Il enregistrera de nombreux albums jusqu'en 1972, année où il semble abandonner la pratique musicale pour enseigner à la Dartmouth University avant de disparaître totalement.
En 1982, le magazine américain Cadence retrouve sa trace, en Caroline du Sud. Lucky Thompson disparaît ensuite à nouveau et, selon Johnny Griffin et Kenny Washington, est sans domicile fixe à Seattle, Washington, au début des années 1990. Au cours des années qui suivront, son décès est annoncé à plusieurs reprises.
Style
Lucky Thompson est un instrumentiste singulier et inclassable. S'il appartient clairement à l'école de
Don Byas, son jeu présente un modernisme intermédiaire qui tranche tant avec le
swing de l'orchestre de
Count Basie qu'avec le
bop de
Dizzy Gillespie et désoriente les critiques de l'époque qui, ne parvenant pas à le classer dans une catégorie définie, ont tendance à le sous-estimer.
Au Soprano, il a su se détacher tant de l'influence de Sidney Bechet que de celle de John Coltrane, et son jeu sur cet instrument n'est pas sans évoquer celui de Lester Young à la Clarinette. Au tout début des années 1980, son vieil ami Milt Jackson lui propose de produire un album dont il serait le producteur, lui laissant la maîtrise totale de l'enregistrement, depuis le choix des musiciens jusqu'à la post-production, mais Lucky Thompson refuse, usé et dégoûté par le music-business.