Marsillargues (
Marsilhargues en
Occitan) est une
Commune française de 6700 habitants qui fait partie de la Communauté de communes du Pays de Lunel. Elle se situe dans le
Canton de Lunel, dans le département de l'Hérault. Ses habitants sont les Marsillarguois. On les appelle également "les bajans", littéralement les "fous, nigauds" en languedocien.
Géographie
À son extrême limite est, le
Vidourle délimite la frontière avec le département du
Gard. Les deux premiers villages rencontrés sont
Aimargues en direction de
Vauvert et Saint-Laurent-d'Aigouze en direction d'
Aigues-Mortes.
Marsillargues est équidistante de Nîmes et de Montpellier. c'est la commune la plus à l'Est du département de l'Hérault.
Le village est structuré par une ceinture de boulevards bordés de platanes centenaires qui constituent une promenade naturelle protégée du soleil par les chaudes journées d'été.
Administration
Liste des maires successifs |
Période | Identité | Parti | Qualité |
---|
mars 1982 | mars 1989 | René Beissière | - | - |
mars 1989 | mars 1995 | André Teisson | PS | - |
mars 1995 | mars 2001 | Michel Génibrel | PC | - |
mars 2001 | mars 2008 | Philippe Ullès | Sans étiquette | - |
mars 2008 | - | Bernadette Vignon | Sans étiquette | - |
Toutes les données ne sont pas encore connues. |
Démographie
Évolution démographique |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 |
---|
2812 | 3048 | 3023 | 3653 | 4386 | 5334 |
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes |
Patrimoine
Le château Guillaume de Nogaret
Le château fut fondé en 1305 par
Guillaume de Nogaret, qui obtint la seigneurie de Marsillargues en récompense de ses services rendus au roi Philippe le Bel. Du château féodal, il ne subsiste qu’une partie du sous-sol, les grandes cuisines et le donjon avec sa tourelle carrée.
AILE NORD
Vers 1560, Jean de Louet de Calvisson entreprit la construction d’un nouveau château à l’emplacement de celui de son ancêtre. L’aile nord est alors entièrement refaite : façade et escalier intérieur à mur noyau. Cette façade est d’une grande modernité avec son étage surélevé compris entre un soubassement taluté et un étage-attique aveugle coiffé d’un toit plat. Elle est rythmée par des ouvertures et des trumeaux surmontés de frontons alternativement curvilignes et triangulaires. Mais la rigueur de la mise en oeuvre contraste avec la totale irrégularité de la façade. L’ensemble présente une décoration très riche et un goût pour le détail prononcé. Ainsi, alors que les trumeaux sont ornés de cartouches, volutes, bucrânes ..., les douze bas-reliefs de l’attique sont sculptés de guirlandes de fruits retenues par des mascarons en mufles de lion, des têtes joufflues ou visages barbus, palmes, bucrânes... De nombreux trophées d’armes célèbrent les exploits militaires de son propriétaire, tandis que différents emblèmes rendent hommage au pouvoir royal : Porc-épic de Louis XII ; Salamandre de François Ier et lune et monogramme de Diane de Poitiers. Cette représentation est une manifestation évidente du loyalisme de la famille envers la dynastie régnante et permet de dater la façade de 1560 environ. Cette façade est une des plus belles réalisations méridionales de la Renaissance et est à rapprocher de celle du château ducal d’Uzès : l’auteur semble le même mais il reste encore à identifier. En 1679, Jean-Louis II de Louet de Murat de Nogaret, marquis de Calvisson, entreprend la reconstruction d’une partie de l’aile nord avec son grand escalier suspendu ainsi que le portail d’entrée en demi-lune. Au XVIIIe s., les gypseries des salles d’apparat sont refaites à la demande de Anne-Joseph de Louet.
AILE SUD L’aile sud est construite en 1679 à la demande de Jean-Louis II de Louet de Murat de Nogaret, lieutenant général du roi en Languedoc, président des Etats et marquis de Calvisson : Alexis de La Feuille, ingénieur royal ; Gabriel Dardaillhon et Jacques Cubissol, architectes nîmois et Philippe Mauric, sculpteur, entreprennent les travaux. Abritant les écuries, ce bâtiment est agrémenté d’une façade quasiment identique à celle de l’aile nord. Les représentations se font néanmoins plus guerrières et les emblèmes de Louis XIV prolifèrent. Le détail décoratif est conforme aux goûts alors en vogue dans les années 1670.
ORANGERIE
L’orangerie est construite en 1767 par Anne-Joseph de Louet afin de fermer l’ensemble constitué par les ailes nord et sud. Un vaste parc se développait alors dans le prolongement de la cour d’honneur. Il était ponctué de bassins circulaires, point d’intersection d’allées se recoupant en étoiles et en angles droits. L’orangerie a été réhabilitée en bibliothèque municipale. Dans la nuit du 19 au 20 mai 1936, un incendie se déclare dans l’enfilade de salles jouxtant la galerie Louis XVI, qui est totalement détruite, ainsi que l’étage supérieur (bibliothèque) et l’escalier d’honneur. La mairie de Marsillargues rachète le château en 1948 à la famille de Saizieu. La totalité du château est classé Monument Historique depuis 1995.
Le musée Paul-Pastre
Dans la cour du château, le micocoulier séculaire veille sur l'entrée du musée Paul Pastre, niché au sein de la demeure seigneuriale. Paul Pastre, amateur éclairé d'histoire locale et d'archéologie, découvre 2 hôtels gallo-romains dans les ruines du château. Faisant suite à cette découverte, l'idée de créer un musée prend forme en 1949. Aujourd'hui, 400 m2 d'expositions, répartis en quatre salles, vous invitent à découvrir l'histoire locale à travers ses illustres concitoyens, Guillaume de Nogaret, Fernand Janin, Apollon, et les objets de beaucoup d'autres, moins illustres.
L’Eglise Saint-Sauveur
Eglise
romane classée, datant du
XIIe siècle. Une huile sur toile représentant la "Nativité" est attribuée à
Charles Errard.
Le Temple Protestant
Edifice de 31 mètres de long sur 16 de large. Début de la construction (première pierre) en 1802. Il fut inauguré en 1806 alors qu’il n’avait pas encore de plafond. Les travaux avancèrent lentement et ce n’est qu’en 1818 que commence la construction du plafond et des tribunes. Si le clocher fut terminé en 1823 tel qu’en atteste sa clé de voûte, la cloche ne fut mise en place qu'en 1826.
Histoire
À l’origine, le village était probablement un village de pêcheurs composé de cabanes situées à proximité du
Vidourle, il existe d'ailleurs une rue des Pêcheurs.
Le village dès le Moyen Âge était sous la tutelle de la célèbre Abbaye de Psalmodie dont le nom est probablement dérivé des éternelles psalmodies qu’égrenaient les moines. Cette abbaye d’ailleurs était propriétaire de la plupart des terres environnantes. On prétend même qu’un souterrain communiquait avec l’ancien château féodal de Marsillargues. Le château actuel est de style Renaissance.
Après la Seconde Guerre mondiale, le village se tourne essentiellement vers la Viticulture qui devient sa principale ressource. Après avoir connu des hauts et des bas et même après les dégâts causés par le « Mildiou », la vigne est demeurée jusque dans les années 1958 ; la cave coopérative locale était dans les années 1950 et 1960 la première d’Europe par la quantité de vin réalisée. Avec les difficultés rencontrées par la production massive de « vin de coupe » qui s'est avéré difficile à vendre, les viticulteurs sont encouragés par des primes à arracher les vignes. Une nouvelle activité se met en place : l’Arboriculture fruitière (pommes, pêches, nectarines, etc.), mais elle connaît à son tour un essoufflement. L'inactivité et le peu de débouchés locaux conduisent de nombreux jeunes à quitter la région.
Traditions
La particularité du village est qu'il se situe en "Petite Camargue", périmètre de traditions taurines. L'expression ultime de ces traditions est atteinte lors des "fêtes votives" organisées début août généralement et qui durent une dizaine de jours. Le programme de ces journées est organisé par les "Clubs taurins" dont le plus célèbre fêtera son quatrevingtième anniversaire en 2007 : "La Sounaïa" du nom de la cloche qui pend au cou du taureau rassembleur le "Simbèou", avec la participation de la municipalité.
Généralement la journée commence par une sortie dans les près, au milieu des taureaux et des gardians des diverses manades locales. C'est ou plutôt, c'était l'occasion pour les jeunes et les moins jeunes de passer un bon moment, de participer au tri des taureaux, et déguster la fameuse saucisse grillée accompagnée de vin rosé. Ensuite le départ des taureaux des prés généralement du Cailar (3km) était organisé pour "l'Abrivado" terme qui signifie l'arrivée des taureaux entourés des camargues montés par les gardians. Et tout le cortège de remorques remplies de jeunes gens et jeunes filles et aussi de toutes génération, tirées par des tracteurs, ainsi que de nombreux autres acteurs courant après les taureaux pour essayer de les faire échapper du cortège, en saisissant leur queue.
Le moment le plus attendu des Marsillarguois était le franchissement du pont du Vidourle dit depuis peu "Pont BOULET",où s'amassaient les badauds venus assister à "l'Abrivado". C’était en principe sur le coup de midi où chevaux et gardians, taureaux, et caravane d'accompagnateurs accomplissaient cette phase commémorative des fêtes votives, chaque jour à la même heure. Cette "abrivado" arrivait à son terme dès le franchissement des arènes, où les taureaux enfin arrivaient au terme final de la matinée. La course d'une vachette emboulée sollicitée par les jeunes gens et moins jeunes, précédait l'apéritif traditionnel de 13 heures. C'était le moment de repos mérité après une matinée aussi riche d'événements de tous ordres. Un orchestre jouait des "Paso doble" qui animaient de nombreux couples déambulant sur la piste de danse, tandis que d'autres assis autour des "guéridons" et le regard attendri, sirotaient "le Pastis" qui coulait à flots.
L'après midi, une course à la cocarde de taureaux était organisée et chaque marsillarguois se faisait un point d'honneur d'assister en prenant place dans les gradins des arènes. La course entrecoupée d'un entracte se déroulait avec 6 taureaux. Selon la journée concernée ces taureaux pouvaient être des "cocardiers" (les vedettes de la manade) ou des anoubles (jeunes taureaux) et le montant des attributs (cocarde, glands ou ficelles) primés plus ou moins fort. Les "rasetteurs", tout de blanc vêtus et les "tourneurs" essayaient d'accomplir des prodiges sous les acclamations chaleureuses d'un public déchaîné.
C'était alors qu'intervenait le troisième acte de la journée : "la bandido" c'est-à-dire le retour aux près des taureaux sous la vigilance des gardians avec la même animation de la population.
Le dernier acte de la journée était clôturé par des repas énormes, que les diverse "bandes de jeunes" organisaient et qui se terminaient à l'aube après le bal .
La reproduction de ce scénario, était quotidienne à tel point que l'épuisement de la jeunesse était total lors du dernier jour.
Actuellement et pour des raisons de sécurité la bandido et l'abrivado ont été modifiées car le parcours est réduit et il se limite à la traversée de Marsillargues des arènes à la "Chicanette". Tous les autres points sont dans l'ensemble maintenus dans la tradition.
Personnages célèbres
- Gaston Defferre naît en 1910 au mas de Bony, demeure construite par son grand-père Causse, près de Marsillargues sur la route qui va à Saint-Laurent-d'Aigouze.
- Louis Uni dit Apollon est né à Marsillargues.
- Fernand Janin est né à Marsillargues. Architecte et urbaniste, il fut pensionnaire de l'Académie de France à Rome de 1910 à 1912.
- Paulin d'Anglas de Praviel, auteur, naît en 1793. Il fut lieutenant au bataillon du Sénégal ; il survécut au naufrage de La Méduse et composa ce texte pour rectifier les affirmations inexactes du chirurgien à bord Savigny et d'un passager, M. Corréard.
- Jacques Antoine Mourgue, Ministre de l'Intérieur en 1792 , est né le 2 juin 1734 à Marsillargues.
- Henry de Justamond, Garde-magasin de la Compagnie des Indes Orientales, puis Gouverneur de l'île Bourbon (île de la Réunion) 1715-1718 , naît en 1683 à Marsillargues, issu d'une famille protestante. Son nom est attaché au développement de la culture du café en provenance de Moka dans l'île.
Notes et références
Liens externes