Pour les articles homonymes, voir Satyricon (roman) (homonymie).
Le Satyricon est une oeuvre en Latin satirique attribuée à Pétrone, qui vécut à l’époque de l’empereur Néron.
Synopsis
Le
roman mêle
vers et
Prose, latin classique et vulgaire. Le titre est d’ailleurs une dérivation du latin
satura, qui signifie « mélange, pot-pourri ». En outre, on note clairement le jeu de mots entre « satyre » (ceux qui le liront comprendront pourquoi) et « satire » (n’oublions pas qu’il s’agit d’un roman en partie picaresque). Il conte les aventures, dans une Rome
décadente de deux jeunes débauchés, Encolpe et Ascylte, ainsi que du jeune amant de ce dernier,
Giton. Au cours de leurs pérégrinations, ils sont invités par un riche affranchi,
Trimalcion, qui les invite à un splendide festin. Les convives discutent d’eux-mêmes et de la vie en général. Le roman inclut également d'autres péripéties comme un naufrage ou un voyage en
Italie du Sud. Le fil conducteur du récit est probablement la colère de
Priape, suscitée par Encolpe après qu'il eut tué une oie, oiseau sacré du dieu..
Titre de l’oeuvre
D’après les manuscrits que l’on possède, le titre de l’oeuvre est
Satiricon ou
Satyricon ou
Satirici ou
Satyrici ou
Satyri ou
Satirarum. La tradition impose de nous limiter entre le choix de
Satiricon et de
Satyricon, conformément aux
Bucoliques (
Bucolicon en latin) et aux
Géorgiques (
Georgicon) de
Virgile, car on y retrouve la même terminaison -icon, plus précisément -icōn, qui vient du suffixe grec -ικός pour désigner « quelque chose qui est relatif à » et qui en est son génitif pluriel pour s’accorder au mot
liber ou
libri que l’on ajoutait souvent aux titres des oeuvres latines. Il est assez étrange que l’on ne mette pas le titre de l’oeuvre de Pétrone au pluriel et que l’on ait gardé le titre d’origine...
On est sûrs que les Bucoliques sont un livre relatif aux bergers (βουκόλοι en grec) et que les Géorgiques sont un livre relatif aux cultivateurs (γεωργοί) ; qu'en est t-il alors pour notre Satiricon ou Satyricon ? Si l’on se décide pour la première graphie, cela veut dire que l’on se place dans l’univers de la satura ou satira ; la satura lanx, une recette culinaire caractérisée par le mélange des denrées, étant à l’origine du terme, on arriva à qualifier de satura par métaphore, un « genre composite qui mêle prose, poésie, tragédie, comédie en un délicieux enchevêtrement de tons et de genres » . Mais l’adjectif satiricus, le français ‘‘satirique’’, n’apparut en latin qu’au début du IVe siècle, chez l’écrivain chrétien Lactance, il est donc très peu vraisemblable qu’une forme hellénisée de ce mot ait pu servir de titre à une oeuvre du Ier ou IIe siècle, sauf si Pétrone fut le pionnier et que nous n’en avons pas de traces. Puis, un mot latin ne pouvait avoir une désinence grecque, ce que nous montrent d’ailleurs, les titres Bucolicon et Georgicon.
Nous optons ainsi pour la deuxième graphie, qui satisfait cette contrainte de déclinaison, puisqu’elle se réfère au substantif satyrus, emprunt du grec σάτυρος, le « satyre », mais qui est étroitement lié à la mythologie ; or dans le livre, il n’y a guère d’allusions à des satyres. Il ne faut pas oublier pourtant, que le terme σάτυρος peut désigner aussi un être humain, comme le français « satyre ». Nous pouvons donc conclure, en admettant cette graphie, que le Satyricon de Pétrone contient des histoires de personnes débauchées, obscènes et lubriques. Mais les choses peuvent être bien plus simples que cela : dans des manuscrits latins, le mot satira se trouve aussi orthographié comme satyra à la volonté du scribe ; on supposa même une parenté étymologique entre satura et σάτυρος. Il se peut aussi que Pétrone ait joué sur cette ambiguïté.
Établissement du texte
Le texte que nous possédons actuellement est très fragmentaire. Tous les manuscrits existants dérivent d’un
Codex appelé
ω. Ce codex faisait partie des oeuvres complètes satiriques de Pétrone. Il ne nous est connu que par le biais d’éditions intermédiaires. Différentes éditions se sont succédé tout au long du
Moyen Âge et de la Renaissance, principalement du fragment principal, le festin de Trimalcion. La première édition complète, mais peu fiable, du
Satyricon se fit à
Amsterdam en
1669. En
1862, Bücheler publia deux éditions qui sont considérées comme les premières valables. Enfin, en
1961, K. Müller donna une leçon du texte sur laquelle se fondent la plupart des traductions actuelles.
Résumé
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Chapitres 26-78 (« Le banquet de Trimalcion »)
Chapitres 79-99
Chapitres 100-124
Chapitres 125-141
Postérité littéraire et culturelle
Cette section est vide, pas assez détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Suppléments apocryphes
Littérature moderne
Arts graphiques
- Péplum de Blutch, datant de 1996, en est une adaptation assez libre en bande dessinée.
Film
Article détaillé : . Le
Satyricon a été adapté à l'écran par
Federico Fellini en
1969. Voir
Satyricon. Opéra
Cette oeuvre a également inspiré à
Bruno Maderna un opéra en un acte intitulé
Satyricon.
Traductions françaises
- Le Satyricon, traduction de Laurent Tailhade, 1902. Édition actuellement disponible chez Garnier-Flammarion.
- Satyricon, traduction de Pierre Grimal, préface de Jean Dutourd, Livre de Poche, 1960
- Satyricon, traduction de Françoise Desbordes, Flammarion, janv. 1993, 275 Pages (ISBN 2080703579)
Voir aussi