Saulges
Saulges est une commune française, située dans le département de la Mayenne et la région Pays de la Loire. GéographieHistoireAdministrationListe des maires successifs | Période | Identité | Parti | Qualité |
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mars 2001 | mars 2008 | Philippe Auphan | - | - | mars 2008 | - | Jean-Pierre Griveau | - | - | Toutes les données ne sont pas encore connues. | Liste des seigneurs de Saulges - La seigneurie de Saulges fut acquise en 1556, par Jean de Thévalle, le dernier et le plus célèbre de ce nom, qui réunit ce nouveau domaine à sa terre de Thévalle, dont le château féodal s'élève tout près de là, au-dessus du cours de l’Erve.
- Il laissa pour unique héritière Jacqueline de Thévalle, dont, il fallut, à l’époque de son mariage (1597) avec Charles de Maillé-Brezé, prouver par témoignage la légitimité, car les registres paroissiaux de Chémeré-le-Roi avaient été brûlés par les bandes de Huguenot anglais qui avaient dévasté le pays en 1592.
- Urbain de Maillé-Brézé, marquis de Brézé, issu de ce mariage, devint, par ses mérites personnels et surtout par la protection du cardinal de Richelieu, dont il avait épousé la soeur, Maréchal de France et chevalier des Ordres du roi.
- Quand Claire-Clémence de Maillé-Brézé, fille du maréchal, eut atteint l’âge de treize ans, en 1641, le cardinal-ministre l'imposa comme épouse à Louis II de Bourbon-Condé, qui, deux ans plus tard, était le vainqueur de Rocroi, et qui, par une série de victoires, est devenu dans l’histoire le grand Condé.
- Par son mariage avec Claire-Clémence de Maillé, le futur héros était devenu seigneur de Thévalle, seigneur de Saulges et patron temporel de cette église. Ce domaine était bien peu de chose dans l'immense fortune d'un prince du sang. Condé y fit cependant, dans plusieurs circonstances, acte de maître et seigneur, non en personne, mais par procureur. Puis, au temps où exilé pour ses multiples révoltes contre Mazarin et la cour, il voyait tous ses biens saisis, la terre de Thévalle et celle de Saulges, son annexe, l'étaient elles aussi. Mais le prince rentra en grâce à la cour, rentra dans la jouissance de ses biens confisqués et fut depuis, jusqu'à sa mort, seigneur de Thévalle et de Saulges.
- Henri Jules de Bourbon-Condé, fils du grand Condé, était seigneur de Saulges ; il était lui aussi grand maître de France.
DémographieÉvolution démographique(Source : INSEE)1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 |
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453 | 487 | 401 | 348 | 333 | 334 | 328 | Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes | Lieux et monuments - Petite cité de caractère, Saulges appartient au Pays d'Art et d'Histoire Coëvrons-Mayenne.
Le canyon et les grottes - Le site de Saulges, classé Natura 2000, est réputé pour ses grottes préhistoriques et son patrimoine naturel (le canyon de Saulges, sur la rivière l'Erve.
La formation calcaire de Saulges est exceptionnelle dans le massif armoricain par ses formes d'érosions souterraines et superficielles de type Karstique, donnant en particulier un réseau de grottes : les Grottes de Saulges (situées sur les territoires des communes de Saint-Pierre-sur-Erve et Thorigné-en-Charnie). La roche s'est constituée dans une mer peu profonde au Carbonifère (340 millions d'années). Puis, prise dans le plissement hercynien, elle a émergé. Longtemps après, il y a 1,8 million d'années, l' Erve a creusé une vallée aux flancs abrupts, sorte de Canyon. En agrandissant des fissures, l'eau a creusé latéralement un réseau souterrain. 20 entrées de grottes sont recensées. Articles détaillés : . Les églises - La cité de Saulges abrite aussi deux édifices religieux, la chapelle Saint-Pierre et l'église Notre-Dame, et un ermitage, fondé par saint-Cénéré de Saulges.
La chapelle Saint-Pierre de Saulges - Saint-Pierre, une église carolingienne.
Orientée au nord-est et construite en bordure d'une Nécropole mérovingienne (voir Notices d'archéologie Armoricaine (1959) des Annales de Bretagne, tome LXVI, 1959, fasc. Les reliques de saint Céneré1), cette chapelle est l'ancienne église paroissiale de Saulges. Elle a été construite au VIIIe siècle : les maçonneries des murs et des arcs, la massivité des supports, l'absence de voûtement traduisent cette ancienneté. - La chapelle fut construite selon un plan en croix grecque. Seule une partie de la nef d'origine est conservée. La croisée, surmontée d'une tour-lanterne, constitue avec le choeur et le bras nord du transept la partie pré-romane la mieux conservée. La faible épaisseur des murs exclut l'existence de voûtes initiales. L'arc ouvrant sur le choeur est constitué de tuiles issues d'un site romain des alentours. Sa clé en calcaire porte une inscription médiévale en onciale qui semble faire état d'une donation.
- La chapelle sud est dédiée à Saint Céneré. Construite et peinte au XVIe siècle à l'emplacement du bras sud du transept pré-roman, elle constitue une grande partie de la nef actuelle. Au fil des siècles, l'église Saint-Pierre est devenue trop petite pour accueillir à la fois les pélérinages locaux et les offices paroissiaux. Une nouvelle église, l'église Notre-Dame, fut donc élevée au XIe siècle.
- Les reliques de Céneré de Saulges : Les reliques de saint Céneré, qui aurait fondé l'église de Saulges et fait jaillir une source qui coule au pied de la statue de l'Oratoire de Saint-Céneré, sont conservées dans le bras nord du transept.
- La statuaire :
L'église Notre-Dame de Saulges L'église de Saulges est mentionnée pour la première fois dans les textes en 1060 : Guy de Saulges qui la détenait (ainsi que l'église Saint-Pierre) "en fit l'abandon partiel puis total aux moines de la Couture au Mans, à condition qu'ils y missent un prêtre. Il leur assigna un terrain au Plessis pour y bâtir leur demeure, et réclama pour lui la faveur d'être enterré à l'abbaye, et le droit pour un pauvre d'une ration de pain et de vin." ( Alphonse-Victor Angot). - La nef conserve les baies romanes en plein cintre d'origine; obstruées, leur tracé est visible à l'extérieur. La croisée du transept et la tour élevée au XIe siècle illustrent également la période romane. La tour, considérée comme la partie la plus authentique de l'édifice, est voûtée en berceau et coiffée d'un toit pyramidal. Elle est flanquée à l'ouest d'une tourelle d'escalier. Au XIVe siècle, la nef et le choeur sont transformés : le choeur est éclairé par une baie en arc brisé à deux compartiments ajourés d'un quatre-feuilles. Les chapelles nord et sud ont été ajoutées à l'occasion d'importants travaux à partir de 1848.
- Statue de la Trinité (croisée du transept) : cette oeuvre du XVe siècle représente Dieu le Père qui tient dans ses mains le Christ en Croix. De la bouche du Père sort le Saint esprit symbolisé par une colombe qui se dirige vers la tête du Fils. Cette vision "hiérarchique" a été totalement remise en cause par le Concile de Trente (1542-1563), et remplacée par une représentation "horizontale" des trois personnages divins.
- Le Retable du Christ au calvaire (transept sud) a été réalisé en 1401 à la demande de Foulques du Rocher, seigneur de Valtrot, pour manifestder la piété de son père Robin et la sienne. Le panneau représente le Christ au calvaire : Marie et saint Jean se trouvent de part et d'autre de la Croix. Saint Julien, qui a évangélisé le Maine, présente le groupe des hommes de la famille des seigneurs de Valtrot à la Vierge, tandis que saint Gilles s'avance vers saint Jean à la tête du groupe des femmes.
- Le retable (choeur) date de 1689. Exécuté par Michel Lemesle sur un dessin de François Langlois, il est consacré à l'Assomption de la Vierge. On remarque son étroitesse, due à l'exiguïté du choeur.
- La statue de saint Louis, portant la couronne d'épines et les clous de la passion, figurée sous les traits du Grand Condé, située dans la niche du retable. Il s'agit d'une statue représentant un homme de guerre, à la riche parure, à la cuirasse travaillée avec finesse et au manteau fleurdelisé. Quel était ce saint, placé là depuis 1692 ?… On l'ignora longtemps.
- En 1898 seulement, un érudit, l'abbé Angot, établit que le personnage en question n’avait rien de saint. C'était… Louis de Bourbon, le grand Condé, que son mariage en 1641 avec Claire-Clémence de Maillé-Brézé, nièce du Cardinal de Richelieu avait fait seigneur de Saulges. Le curé de Saulges était, en 1692, André Chériotty , qui, par flatterie pour le prince, avait fait placer la statue en pied de son puissant protecteur… six années après la mort de celui-ci... Pendant son administration, il eut l'occasion de faire reconstruire le maître-autel de son église. C'était en 1690. Il s'adressa, pour cela, à un architecte de Laval, François Langlois, qui, en deux ans, exécuta ce travail. Le travail des sieurs Langlois et Lemesle, est daté du chiffre 1692, aux pieds mêmes de la statue, tandis qu'au dessus de sa tête est l’un des écusson dont la gravure avait été demandée au sculpteur. Cet écusson est double : à dextre, de Bourbon, c'est-à-dire de France avec le bâton en bande ; à senestre, de Thévalle, d'argent à trois annelets de sable. Ainsi, dès 1692, une statue en pied, de grandeur presque naturelle, était placée sur un autel, dans cette petite église de campagne, alors que le héros qu’elle représente n'avait dans sa famille, pour conserver ses traits, qu'un buste modelé après sa mort... - Aux XVIIe siècle et XVIIIe siècles, la ville de Laval a été un centre de création de retables très important, au point de donner naissance à une véritable école : les retabliers lavallois ont diffusé leur art dans toute la Mayenne.
Article détaillé : . À voir aussi - Ancien four à chaux (1834) restauré en 2007.
- Ancien lavoir.
- Village fleuri : 3 fleurs attribuées par le Conseil National des Villes et Villages Fleuris de France au Concours des villes et villages fleuris.
Personnalités liées à la communeNotes et référencesBibliographie - « Saulges », dans Alphonse-Victor Angot, Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Goupil, 1900-1910 ([détail édition]) ;
- Documentation du Pays d'Art et d'Histoire Coëvrons-Mayenne ;
- Abbé Angot, Note sur une statue du Grand Condé, conservée dans l'église de Saulges, dans Bulletin Archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1897, p. 547-549 et planche XII. [#] ;
- Abbé Angot, Une statue du Grand Condé dans l'église de Saulges. Goupil, 1898 [#] ;
- Grosse-Duperon, Deux excursions au pays de Saulges. Souvenirs d'un touriste. Poirier-Bealu. 1901.
Voir aussi - Pays d'Art et d'Histoire Coëvrons-Mayenne
- Communes de la Mayenne
Liens externes
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