Pour les articles homonymes, voir Batak (Indonésie) (homonymie).
Le nom de
Batak désignent des populations de la province
indonésienne de
Sumatra Nord qui se répartissent en 6 groupes qui partagent des traits linguistiques et culturels communs. En particulier, ces groupes se considèrent descendants des mêmes ancêtres. Ce sont :
- Les Angkola
- Les Dairi ou Pakpak
- Les Karo
- Les Mandailing
- Les Simalungun
- Les Toba.
La société batak est divisée en marga ou "clans" dont les membres descendent d'un ancêtre commun. Les Batak pratiquent l'exogamie clanique, c'est-à-dire qu'on ne peut épouser un membre de sa marga. Par le mariage, la femme passe dans le clan du mari. Dans un couple, le clan de la femme est alors nommé boru.
Les Batak sont plus de 4 millions.
La majorité des Batak sont protestants, mais une forte minorité (près d'un Batak sur trois) sont musulmans, essentiellement les Mandailing et une partie des Karo.
Tano Batak, le pays Batak, s'étend sur environ 50 000 km² centrés sur le lac Toba dans la province indonésienne de Sumatra Nord.
Histoire
Barus, sur la côte ouest de Sumatra, est le plus ancien port connu de l'archipel indonésien. On y a notamment trouvé des traces de la présence d'un évêché chrétien
nestorien dès le
VIIe siècle et celle d'une ligue de marchands
tamouls au
XIe siècle. Ce port exportait du
Camphre (
kapur barus en
malais) et le
Benjoin, qui provenaient vraisemblablement de l'intérieur, donc de l'actuel pays batak.
Dans la région de Padang Lawas dans le sud du pays Batak, on trouve des vestiges de temples où l'on observait le culte shivaite de Bhairava, qu'on a datés d'une période allant du Xe au XIV siècles.
La Guerre des Padri en pays Minangkabau (province de Sumatra Ouest) se traduit par l'islamisation du sud pays batak, le pays mandailing.
En 1847, le voyageur allemand F. Junghuhn écrit que le lac Toba est une fable. Le missionnaire hollandais Herman Neubronner van der Tuuk (1824—1894) arrive au lac Toba en 1853.
Malgré leur résistance, les Batak passent définitivement sous contrôle hollandais avec la mort en 1912 de leur dernier roi, Si Singamangaraja XII ("le grand roi lion") lors d'une escarmouche avec les troupes coloniales.
Population
C'est sur l'île
Samosir et son pourtour que vivent les
Batak Toba.
Adoptant le système patrilinéaire, l'ancienne communauté de Batak pratiquait l'Animisme. Quelques objets touristiques intéressants à voir sont les anciennes cuvettes dans lesquelles est conservée la cendre des cadavres, sarcophages (cercueil en pierre) sculptés ainsi que les maisons traditionnelles. Environ 10 ou plus des têtes de familles habitent de longues maisons de Batak qui sont soutenues par a forte architecture de bois et abritées par les feuilles des cocotiers et qui donnent l'impression d'une selle de Cheval. Bien que la structure de la maison soit attachée par les ficelles et les chevilles en bois sans utilisation des clous, elle peut durer des siècles. Bien connu par son aptitude en musique, le peuple de Batak est fier du tissu ulos qui est d'une valeur très importante dans sa tradition et utilisé dans les cérémonies traditionnelles.
Language
La langue batak, dans ses différents dialectes, appartient au groupe dit "sumatrien" de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes, avec les langues
Enggano,
Mentawai,
niha et
Simeulue. Une base linguistique commune permet aux différents dialectes de se comprendre entre eux.
Bibliographie
- Hasibuan, Jamaluddin S., Art et Culture Batak, Jakarta, 1985
- Histoire de Barus, Sumatra : Le site de Lobu Tua, Association Archipel, 1998
- Perret, Daniel, La formation d'un paysage ethnique. Bataks et Malais à Sumatra Nord, EFEO, 1995
Lien externe
ethnologue.com