Pierre-Paul-Henri-Gaston Doumergue, né à
Aigues-Vives (Gard), près de
Nîmes, le
1er août 1863 et mort à Aigues-Vives le
18 juin 1937, est un
homme d'État français.
Biographie
Ses débuts
Gaston Doumergue est issu d'une famille
protestante de la petite bourgeoisie. Son père était un propriétaire exploitant en
Vaunage.
Après une licence et un doctorat de droit à Paris, il s'inscrit en 1885 au barreau de Nîmes.
En 1893, alors qu'il est Juge de paix à Alger, il revient en France à Aigues-Vives et présente sa candidature aux élections législatives de décembre 1893. Il est élu député radical de Nîmes, et réélu le 8 mai 1898 et le 27 avril 1902.
Sous la présidence d'Emile Loubet, il est ministre des Colonies (7 juin 1902-18 janvier 1905) dans le gouvernement Combes.
Il est ministre sans interruption de 1906 à 1910.
Du 9 décembre 1913 au 8 juin 1914, il est président du Conseil, ministre des Affaires étrangères à la demande du président Poincaré.
Lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, il est à nouveau ministre des Affaires étrangères (août 1914), puis ministre des Colonies (26 août 1914-19 mars 1917).
Président de la République
Sa carrière culmina avec son élection à la présidence de la République le 13 juin
1924 (mandat achevé le 13 juin
1931).
La gauche, qui avait obligé Alexandre Millerand à démissionner, croyait pouvoir porter Paul Painlevé à la présidence, mais la droite déjoua ses ambitions en se reportant massivement sur Gaston Doumergue, qui bénéficiait déjà d'une partie des voix de gauche. Il se déclara partisan d'une politique de fermeté vis-à-vis de l'Allemagne face au nationalisme renaissant. Son septennat a été marqué par une forte instabilité ministérielle.
Président du Conseil
Sa bonhomie et son sympathique accent du midi le rendirent vite populaire, au point qu'après les événements sanglants du
6 février 1934, on le rappela comme président du Conseil pour former un gouvernement d'union nationale où se côtoyaient
André Tardieu et
Édouard Herriot.
Cette tentative ne réussit pas : en mauvaise santé, il lui fut difficile d'arbitrer à l'intérieur d'un de ces cabinets dans lesquels on met généralement les plus grands espoirs parce qu'ils symbolisent l'unité de la nation, mais qui sont en réalité composé de ministres venus de tous les bords de l'échiquier politique et qui ne s'entendent pas. Il fut d'ailleurs affaibli par l'assassinat de Louis Barthou, le 9 octobre, et préféra démissionner peu après, le 8 novembre.
René Viviani disait de lui : « Dans une démocratie bien organisée Doumergue serait juge de paix en province. »
Décès
L’hommage de la nation, rassemblant une importante foule, a lieu à
Nîmes en mai
1937, place des Arènes, « une écharpe tricolore ceinture le monument romain, au centre sur un immense écusson noir, une longue palme de branches d’olivier y est fixée ».
Fonctions
Fonctions exécutives
- 1906 - 1908 : ministre du Commerce et de l'Industrie
- 1908 - 1910 : ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts
- 1913 - 1914 : président du Conseil et ministre des Affaires étrangères
- 1914 - 1917 : ministre des Colonies
- 1923 - 1924 : Président du Sénat
- 1924 - 1931 : président de la République
- 1934 : président du Conseil
Mandats électifs
Note
Gaston Doumergue est à ce jour le seul chef de l'État français depuis
Clovis (si l'on excepte
Henri IV, protestant ayant abjuré sa foi pour se convertir au catholicisme) à ne pas avoir été de confession
catholique romaine (il était
Protestant).
Il est également, avec Nicolas Sarkozy, l'un des deux seuls Présidents de la République française à s'être marié en cours de mandat : le 1er juin 1931, 13 jours après son dernier Conseil des Ministres, il épousa Jeanne-Marie Gaussal, agrégée de l'Université. Dans les deux cas, le mariage eut lieu devant le maire du VIIIe arrondissement venu spécialement à l'Élysée.
Liens externes