Le peuple
Charrúa fut un
peuple amérindien d’Amérique du Sud dont les ancêtres vivaient sur l'actuel territoire de
Entre Ríos (en
Argentine) puis se déplacèrent le long du
Río Paraná et le peuple s'établit sur les côtes du
Río de la Plata et du
Río Uruguay sur les actuels territoires du
Brésil et de l'
Uruguay. Ils furent massacrés jusqu'en
1831.
Histoire
Les charrúas opposèrent une forte résistance contre la colonisation espagnole, le premier épisode étant connu est le décès de
Juan Díaz de Solís pendant sa découverte du
Fleuve d'Argent (mais il est aussi possible que se soit une autre tribu d'Amazonie qui eut commis le forfait), l'épopée de l'opposition à la conquête espagnole par cette ethnie a donné lieu à de nombreux ouvrages littéraires, comme
Tabaré écrite par Juan Zorrilla de San Martín. Les charrúas ont vraisemblablement continué à se battre contre les troupes de José Gervasio Artigas, contre les
Espagnols, ou encore contre les
Portugais.Puis petit-à-petit, ils furent surnommés les
Salsipuedes (ou
sauve-qui-peut en français) à cause de leurs technique de combat qui consistaient à prendre l'ennemi par surprise et de partir ensuite.
Cette attitude persistante fit qu'il furent progressivement décimés, jusqu'à être massacrés lors de ce qui devait être une « rencontre amicale » le 11 avril 1831 sur les rives du torrent Salsipuedes par les hommes de Bernabé Rivera, frère du Général Fructuoso Rivera, premier président de l'Uruguay. Des 500 individus qui s'étaient présentés, très peu ont échappé de ce massacre. Les derniers charrúas (une femme et trois hommes se nommant Senaqué, Tacuabé, Vaimaca Pirú et Guyunusa) furent envoyés à Paris en vue d'être étudiés pour les Expositions Universelles.
Culture
Ce peuple appartenait à l'ensemble pámpido et avait beaucoup de points communs avec le peuple
Puelche (de la pampa
Argentine) et avec celui des
Tehuelches (vivant en
Patagonie). Au
XVe siècle, il reçut de nombreuses influences culturelles du peuple
amazonien Guaraní. Ce qui fait que les lexiques utilisés par les charrúas sont proches de ceux des guaranís, comme par exemple les noms de lieux ou encore les noms propres.
Les charrúas croyaient en un esprit du mal, appelé gualicho à qui ils attribuaient l'origine des maladies et de la mauvaise chance. Les sorciers-guérisseurs (curanderos) se chargeaient de pratiquer la magie pour effrayer les esprits malins.
Ils enterraient leurs morts généralement au pied d'une butte (ou Tumulus) et, sur la sépulture, ils plaçaient les objets du mort : armes, ornements, peaux, etc. parce qu'ils croyaient en la vie après la mort et ils pensaient que les morts avaient besoin de leurs objets personnels.
Mode de société
Le peuple charrúa s'organisait en
tribus, subdivisées en familles. Il y avait des chefs mais pas de réelle organisation sociale, toutes les familles étaient placées sur un même niveau, il n'y avait par exemple pas de différence pour les habitats ou les vêtements. Les chefs de tribus n'avaient pas de pouvoir particulier mais ils pouvaient avoir plusieurs femmes. Néanmoins, le noyau familial était le lien entre la mère et les enfants en bas-âge qui avaient besoin de protection. Les femmes devaient préparer à manger alors que les hommes chassaient. Bien qu'initialement pacifique, quelques tribus avaient quand même un chef de guerre et en cas de danger, c'était au conseil des anciens de se réunir pour prendre les décisions.
L'entraide entre les familles d'une même tribu était habituel, c'est ce qui permettait d'avoir une société solidaire.
Économie
Avant l'arrivée des
conquistadores, ils étaient
chasseurs-cueilleurs et les armes utilisées étaient assez rudimentaires
arcs et
flèches,
masses,
lances, casses-tête (
rompecabezas) et des armes de jet constituées de lanières terminés aux extrémités par des boules (
boleadoras), puis avec l'arrivée du
Cheval, ils chassèrent les
bovins.
Ils pratiquaient le Troc avec des tribus voisines de qui ils obtenaient des récipients de Céramique et de Terre cuite, du Coton et du Maté.
Survie culturelle
En
2002, la dépouille du chef Vaimaca Pirú fut transférée de France vers le Panthéon National de l'Uruguay grâce à ceux qui voulaient que soit honorée la mémoire des premiers habitants de l'Uruguay. En particulier, pour les descendants métis des charrúas qui forment 8% de la population uruguayenne (le nombre d'amérindiens n'est pas connu mais est proche de zéro).
Il reste néanmoins les calchines (peuple très proche des charrúas) sur les rives du Río Paraná, sur les terres de la province argentine de Santa Fe
Du fait que le peuple charrúa fut l'un des peuples les plus importants qui vivaient dans l'actuel Uruguay, les Uruguayens sont parfois appelés « charrúas » de nos jours.
Bibliographie
- El Charrua, Serafin Cordero (Montevideo)
Liens externes