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Les Landes de Gascogne (en Gascon las Lanas de Gasconha) constituent une région naturelle au débouché du Bassin aquitain sur l'Océan Atlantique. Elle est caractérisée par un sol sablonneux déposé par les vents océaniques sur un plateau sédimentaire incliné.
Le Littoral est protégé par des dunes privant de nombreux petits fleuves côtiers d'accès à l'Océan et conduisant à la formation d'un chapelet de lacs. Le Bassin d'Arcachon constitue la seule brèche dans le cordon dunaire landais, long de 200km.
Le paysage de landes humides arpentées par les bergers landais sur échasses a cédé la place au milieu du XIXe siècle au premier massif forestier de France : la Forêt des Landes de Gascogne qui s'étend sur le « triangle des landes » (Soulac, Nérac, Hossegor).
Présentation
Localisation
Les landes de Gascogne sont bordées :
Villes principales
Article détaillé : . Stations balnéaires
Le
Littoral des Landes de Gascogne est constitutif de la
Côte d'Argent, comptant parmi les
stations balnéaires :
- Gironde : Soulac, Montalivet, Hourtin, Carcans-Maubuisson, Lacanau, Arcachon, Pyla sur mer .
- Landes : Biscarrosse, Mimizan, Vieux-Boucau-les-Bains , Hossegor , Capbreton.
La forêt des Landes
Article détaillé : . La
Forêt des Landes s’étend sur près d’un million d’hectares, vaste triangle allant de
Soulac à
Hossegor et jusqu’à
Nérac. Elle recouvre la majeure partie des départements de la Gironde et des Landes ainsi que l'ouest du
Lot-et-Garonne. La forêt de
pins telle qu’on la connaît aujourd’hui ne couvrait que 200 000 ha avant que le boisement systématique des dunes et de la plaine, ne modifie ce paysage. Mais de nos jours, le pin maritime, essence largement majoritaire représente, 80% des arbres qui composent la forêt, les 20% restant sont composés de
chênes,
ormes,
tilleuls, de
châtaigniers,
aulnes,
lauriers,
arbousiers,
pruniers,
pommiers,
cerisiers, etc.
Souvent qualifiée de monotone, la forêt des Landes offre pourtant une grande diversité de paysages. Au nord, la proximité des exploitations viticoles du bordelais offrent des paysages de pin et de vignes mêlées, où se côtoient les échoppes et les maisons landaises traditionnelles. Au sud, les pins laissent place peu à peu aux collines verdoyantes de la Chalosse, et l'on devine au loin les Pyrénées. La Côte d'Argent abrite des forêts au sous bois très différent de celui de l'intérieur de la lande. Les arbousiers, chênes verts et chênes lièges se partagent le peu de lumière qui n'est pas captée par les pins. Au coeur du massif forestier, la présence de quelques cours d'eau et tout particulièrement de la Leyre, est propice au développement d'une forêt constituée de feuillus dissimulant bien souvent la rivière: la forêt galerie.
Étymologie
Le mot commun
Lande (en gascon
lana / lanne) vient du celtique
landa 'pays'.
Géologie
Le substratum
Calcaire et
molassique tertiaire du Bassin Aquitain a été affecté par des mouvements
tectoniques qui ont produit, au Tertiaire, d’un sillon ouvert sur la plate-forme atlantique à hauteur de
Biscarrosse.
À la fin du Miocène, se cumulent des sédiments d'origine Océanique et détritique en provenance des Pyrénées. Par la suite, plusieurs processus conduiront à ce qu'on appelle le « sables des Landes » :
Histoire
Le système agro-pastoral
Article détaillé : . Jusqu’au milieu du XIXe siècle, les habitants des landes ont du faire face à l’extrême pauvreté des sols. La lande se résumait à de grandes étendues nues, marécageuses, plates et insalubres. Les landais vivaient du système agro-pastoral. Regroupés dans des «airials » (petits hameaux isolés), ils cultivaient le Seigle et le millet, base de leur maigre alimentation, et élevaient des moutons dont le rôle consistait à fertiliser les terres. C’est de cette époque que vient l’image du berger landais perché sur ses échasses. En effet, ce moyen de locomotion était parfaitement adapté pour surveiller les troupeaux, se déplacer rapidement et au sec, tout en évitant les piqûres d’ajoncs. Sur l’initiative des « Captaux de Buch » (seigneurs locaux en Pays de Buch), Nicolas Brémontier et plus tard Chambrelent entreprendront de fixer les sables mobiles de la côte qui menaçaient les habitations voisines, et d’assainir la lande en creusant des fossés de drainage, localement appelés crastes. En effet, la situation était devenue invivable dans les landes, où toutes les expérimentation agricoles (Riz, mûriers, arachides, Tabac...) avaient échoué jusque là. Les sols sablonneux et détrempés ne permettaient pas aux cultures de se développer, et les épidémies de Paludisme décimaient la population. Le pin était, et reste toujours, la seule essence capable de supporter de telles conditions. Ces travaux vont aboutir à la Loi du 19 juin 1857 qui impose à toutes les communes des Landes de Gascogne de boiser leurs territoires de pins maritimes. La région comptait jusque là 200 000 hectares de forêts naturelles, qui vont être étendues dans toutes la Gascogne landaise. À partir de là, le visage de la région va profondément se transformer et le pin va devenir l’arbre roi des Landes de Gascogne.
Le gemmage
Article détaillé : . Le Gemmage est une activité millénaire dans les Landes de Gascogne. Les premiers gemmeurs exploitaient les embryons de ce qui deviendra la plus grande forêt d'Europe, afin de réaliser une sorte de Goudron servant au Calfatage des bateaux. On les trouvait à proximité du littoral, à Lacanau, La Teste de Buch, Arcachon, Biscarrosse et Hossegor. Avec la disparition du Pastoralisme et les plantations massives de pins maritimes, le procédé de gemmage va se généraliser à travers toute la forêt et devenir une activité industrielle phare de la région jusque dans les années 1950. On obtenait après Distillation de la résine récoltée, deux composés utiles à l’industrie : la Colophane (70%) et l’essence de térébenthine (20%). Les débouchés se situaient essentiellement dans l'industrie chimique. Le Gemmage a disparu à la fin des années 80, et de nos jours la forêt de Gascogne a une vocation papetière. Le tourisme est également une des principales sources de revenus de la région, depuis le début du XXe siècle.
La fixation des dunes
Article détaillé : . Jusqu’à ce que les dunes mobiles du littoral Aquitain soient fixées, le vent entraînait régulièrement de grandes quantités de sable à l’intérieur des terres. De nombreux villages ont dû être déplacés ou reconstruits. On peut citer parmi les précurseurs de cette fixation les
Captaux de la famille de Ruat qui ont mené des essais concluant à
La Teste de Buch à la fin du
XVIIIe siècle. Ces travaux seront généralisés à l’ensemble du littoral grâce à des hommes comme Guillaume Desbiey, le baron Charlevoix de Villiers, Chambrelent ou encore
Brémontier. L’État français prendra en charge l’édification d’un cordon littoral stabilisé durant le XIXe siècle : en 1876 : 88000 ha ont étés fixés. Durant le XXe siècle, l’ONF assurera la gestion et l’entretien de ces dunes.
Les Landes, département ou forêt ?
Le découpage administratif ne tient pas compte de l'unicité du territoire des Landes de Gascogne.
Le département des Landes ne couvre qu’une partie seulement des Landes de Gascogne et comprend des régions qui ne sont pas landaises : la Chalosse, le Tursan et le Marsan. Inversement, la forêt s’enfonce à l’est jusqu'en Lot-et-Garonne, s’arrête au niveau de l’Adour au sud et remonte jusqu'à Soulac dans le Médoc. La forêt landaise, région naturelle unie par des liens historiques, géologiques, biologiques, linguistiques et culturels, se trouve ainsi divisée en trois entités administratives: les départements de la Gironde, des Landes et du Lot-et-Garonne.
Lors de la création des départements à la Révolution, on n’écouta point les voeux d’un certain Simon Aîné, géomètre, voulant former un département homogène et respectant un découpage hérité de plusieurs siècles d’histoire, qui aurait été baptisé l’Eyre. La préfecture aurait été Lugos, rebaptisée "Lugôville" pour l'occasion. On ne prêta pas plus d’attention au futur évêque de Bayonne, Albini Gieure, lorsqu’il exigea que l’on supprime « l’appellation odieuse » du département des Landes pour le remplacer par celle du département de l’Adour, plus juste. C’est pourtant un étrange mariage et une déchirure que la Révolution française a célébré : le mariage des collines de la Chalosse avec le désert landais. « Bientôt la ligne de clivage entre Landais et non-Landais ne passa plus comme elle l’avait toujours fait entre la plaine et les coteaux, le sable noir et la glèbe fertile, elle épousa simplement le pointillé des cartes départementales. Alors que les paysans du sud de l’Adour se transformaient en Landais, les habitants de Salles ou de Saint-Symphorien devinrent des individus sans nom, de pâles Girondins » .
Territoires et Pays des Landes de Gascogne
Depuis bien longtemps déjà, le vaste triangle allant de
Soulac (Gironde) à
Capbreton (département des Landes) en passant par
Nérac (Lot-et-Garonne), constituant le territoire des
Landes de Gascogne, est morcelé en plusieurs petits
"Pays". Ces
pays sont tous unis par des liens historique et géographique évidemment, mais aussi géologique car ils appartiennent tous à la plaine sableuse des Landes, biologique par l'intermédiaire de la
Forêt des Landes, linguistique (on y parle le
Gascon) et culturels (ils appartiennent tous à la
Gascogne.
Au moment de la création du département le 4 mars 1790 en application de la loi du 22 décembre 1789, les Landes de Gascogne ont été divisées en 3 départements:
Ce nouveau découpage regroupe des ensemble hétérogènes qui n'avaient, a priori, aucun lien commun, comme par exemple le sud de la forêt landaise et la Chalosse dans le département des Landes, ou le nord de la forêt landaise et l'Entre-deux-Mers en Gironde.
Les conséquences de cette séparation sont à l'origine de nombreuses confusions quant à la présence de la forêt des Landes en Gironde. Les traditions landaises ont tendance à disparaître et les esprits ont tendance à associer, à tort, les Landes de Gascogne avec le département des Landes.
La mise en valeur du patrimoine local dans cette partie Ouest de la Gironde s'est focalisée, pendant de nombreuses années, sur les activités balnéaires sur l'activité viticole de la frange Est du Médoc.
On assiste cependant à un renversement progressif de cette tendance à l'oubli, et de plus en plus d'ouvrages touristiques et de cartes intègrent cet héritage culturel landais aux Landes Girondines.
Il n'en demeure pas moins vrai que les pays des Landes de Gascogne sont unis sur le plan de l'héritage culturel.
Les Pays landais:
Parc naturel régional des Landes de Gascogne
Article détaillé : . Le
parc naturel régional des Landes de Gascogne a été créé en 1976 et comporte 41 communes en Gironde et dans le département des Landes. Ses missions sont la préservation du patrimoine, le développement équilibré des activités économiques, la sensibilisation des publics à leur environnement en éveillant la curiosité de l'hôte et de l'habitant.
Il s'est ainsi ouvert un tourisme de découverte. Chacun de ses équipements offre un chemin pour rentrer dans l'histoire de ce pays et comprendre le charme des Landes de Gascogne.
Situé à cheval entre les départements des Landes et de la Gironde, le parc s’étend du Bassin d'Arcachon en Pays de Buch, suit les vallées de la Grande Leyre et de la Petite Leyre, et trouve ses limites avec celles de la Grande-Lande.
La maison du parc se situe à Belin-Béliet.
Culture
Langues parlées :
- Français (langue officielle, parlée et comprise par l'ensemble de la population)
- Gascon (langue vernaculaire, encore en usage dans les zones rurales).
Parmi les termes locaux utiles à connaître, citons les quelques mots gascons suivants :
- airiau / airial 'espace autour de la maison où se trouvent les bâtiments nécessaires à l'exploitation agricole'
- Alios 'roche gréseuse du sous-sol landais, composée de sable (96%) lié par un ciment d'oxydes de fer et de colloïdes humiques'
- Arristoun 'pratique consistant à nourrir les 2 boeufs de la maison depuis la grande cuisine (séjour)'
- brana / branne 'brande, bruyère à balai'
- Craste 'fossé de drainage'
- Estantat 'pièce de charpente supportant l'auvent des maisons'
- esparrou(s) 'barreau, notamment pour l'armature du Torchis'
- Hapchot 'petite hache à bec recourbé utilisée par les gemmeurs'
- piñadà / pinhadar / pignadà qui signifie la 'pinède'
- tchanque(s) 'échasses'
Sources
- Jacques Sargos, Histoire de la forêt Landaise, L'Horizon chimérique, Bordeaux, 1997
- Louis Papy, Les Landes de Gascogne et la côte d'Argent, Privat, Toulouse, 1978
- Christian Maizeret, Les Landes de Gascogne, Delachaux et niestlé, Paris, 2005
- Abbé Baurein, Variétés Bordeloises, Tome III, 1876, Princi Negre Editor, Pau, 1999
- Bernard Manciet, Le triangle des Landes, Les éditions de l'atelier In8, Pau, 2005
- Massif des Landes de Gascogne - Inventaire forestier 1998 1999 2000, IFN
Voir aussi
- Histoire de l'Aquitaine
- Tourisme dans les Landes
Liens externes
▼ Articles et cartes ▼ - Cartes : des Landes de Gascogne • des « pays » landais • de la Côte d'Argent
- Embarcations : Galupe • Pinasse
- Aquaculture : Ostréiculture arcachonnaise
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