Le quartier de
Porchefontaine, à
Versailles, dans le département
français des
Yvelines, était à l'origine un quartier ouvrier de type pavillonnaire construit à la périphérie de la ville, en bordure de la forêt de
Meudon et dont les habitants se nomment les
Porchifontains.
Son nom est intimement lié à la forte présence de marécages, ultérieurement transformés en étangs puis comblés, aujourd'hui encore évoqués par la dénomination de certaines rues liées à ce passé telles que la rue de l'Étang, les lieux-dits la Sablière et la Fontaine des Nouettes, la rue Jean de La Fontaine, aujourd'hui en référence au célèbre fabuliste, mais qui initialement s'appelait, plus prosaïquement, rue de la Fontaine.
Les sols sont essentiellement composés de marnes, de sables et de pierres meulières qui ont longtemps été utilisées comme pierre à bâtir : nombre de résidences ainsi que l'église paroissiale Saint Michel en sont constituées.
Porchefontaine qui compte aujourd'hui environ 15 000 habitants est particulièrement bien desservie par la gare de Porchefontaine sur la ligne RER C, mais avec l'inconvénient que le remblai supportant les voies de chemin de fer, haut de près de 20 mètres, isole presque complètement l'ensemble du quartier du reste de la ville.
Porchefontaine n'a certes pas influencé l'Histoire de France mais trois faits historiques méritent néanmoins d'être rappelés ici :
- la présence d'un Château fort édifié à partir de 1373 par le seigneur de Porchefontaine, Pierre de Bournazeau, maître des requêtes de Charles V, qui avait reçu du roi ce domaine en récompense du succès de ses ambassades. Ce bâtiment est décrit comme étant « un moult beau chastel avec neuf tours couvertes d'ardoises et fossés à fond de cuve ; autour, colombier, étang et plusieurs autres édifices ». Pierre de Bournazeau ne profita guère de sa demeure car il mourut dès 1385. Les ventes successives permirent finalement à Pierre de Craon le Grand de s'en porter acquéreur. Ce personnage fantasque tentera vainement en 1402 d'assassiner Olivier de Clisson, échec qui l'obligea à se refugier en Bretagne, auprès du duc Jean de Montfort. Tous ses biens en Île-de-France furent saisis après sa fuite et le château de Porchefontaine fut entièrement détruit « rez de pied et rez terre ». Il ne reste donc rien de cet édifice seulement connu grâce aux Archives Royales contemporaines des règnes de Charles V et Charles VI.
- la création d'un Hippodrome qui acccueillit des courses hippiques et plusieurs carrousels de 1864 à 1870. La brièveté de son existence est dûe à la guerre franco-prussienne de 1870 qui mit prématurement fin à son activité. Pour l'anecdote, les tribunes étaient desservies par la rue dite à l'époque des Tribunes, aujourd'hui rue Albert Sarraut.
- la création d'une cité d'urgence pour accueillir les rapatriés d'Algérie, construite en préfabriqué, installée derrière le centre équestre et dont les quatre pavillons principaux ne furent démolis qu'en 1990. D'abord utilisés comme hébergement provisoire, ces locaux furent ensuite reconvertis en centre social, garderie et bibliothèque de quartier avant d'être définitivement rasés pour permettre la construction d'un centre sportif.
Porchefontaine a tout d'abord été une commune libre qui a été rattachée à Versailles dans la seconde moitié du XXe siècle. Le quartier continue, à ce titre, de revendiquer une identité distincte de la ville royale malgré le net embourgeoisement des habitants.
Ce bourg s'est d'abord développé autour d'une ferme que l'on situe grossièrement aujourd'hui entre le square Lamôme et la rue Deroisin. L'urbanisation du lieu a pu réellement être engagé au début du XXe siècle, après l'abandon du champ de courses et le lotissement de terrains maraîchers appartenant à M. Jean Rémont, qui a laissé son nom à la plus longue rue du quartier. Les dernières activités industrielles ont été abandonnées au cours des Années 1960 (une cheminée est encore visible depuis la rue Yves Le Coz), de même que l'activité horticole qui a laissé la place et son nom à une résidence de standing contruite non loin de la gare RER C, La Roseraie. Porchefontaine accueille une large part des infrastructures sportives de Versailles, sur plusieurs dizaines d'hectares, le long de la rue Jean Rémont, où la quasi-totalité des sports peuvent être pratiqués. Un Centre équestre reconnu nationalement complète l'ensemble et son manège olympique édifié en 1968 a la particularité d'avoir été l'un des premiers bâtiments en France à bénéficier d'une charpente de type Lamellé-collé. Porchefontaine est donc aujourd'hui un quartier essentiellement résidentiel qui s'est progressivement embourgeoisé dans les Années 1970 avec l'arrivée de jeunes cadres remplaçant progressivement la population ouvrière, a tel point que les prix des biens immobiliers sont parmi les plus élevés du département des Yvelines. Aujourd'hui, si l'essentiel des commerces sont implantés dans les rues Coste, Albert Sarraut et Yves Le Coz, de profondes mutations les ont frappés, avec la disparition progressive de la plupart des bars-Tabac et d'un grand nombre de commerces de bouche. Le cinéma de quartier bordant la place Antoine Lamome a également disparu au milieu des Années 1980. Le quartier comprend aussi deux écoles primaires et maternelles dans les rues Pierre Corneille et Yves Le Coz. Une cité HLM dénommée les Cisterciens a été construite dans les Années 1960, rappelant la présence de cet ordre religieux sur le site et dont il ne reste plus que l'église abbatiale, proche de l'échangeur de l'autoroute A86 et radicalement transformée en surface commerciale. D'autres noms de rues du quartier, comme la rue des Moines ou celle des Célestins, témoignent encore de la présence passée des religieux à Porchefontaine.
Depuis mars 2005, à l'initiative du Théâtre Montansier et de Jean-Daniel Laval, un chapiteau est implanté à l'intérieur du complexe sportif sur l'emplacement d'une piscine de type « Tournesol ». La programmation est essentiellement axée sur le Cirque et le Théâtre pour les enfants. La direction artistique a été confiée à Carl Hallak qui s'associe, dès l'ouverture du lieu, à l'école de cirque Méli-Mélo, qui est chargée d'assurer les ateliers cirque proposés à l'année aux enfants. Le chapiteau participe activement au mois Molière, festival de théatre de Versailles, en proposant des spectacles de jeunes compagnies très prometteuses : "la Mort accidentelle d'un anarchiste" de Dario Fot ou "La Locanderia" de Goldoni, par Les Nomadesques ; "Les Errants de Côme de Bellescize, par le Théâtre du Fracas ; "Les Fables font leur cirque", dans une mise en scène cirque et théâtre ; "35 kilos d'espoir" d'Anna Gavalda.