Valentin Vassilievitch Silvestrov (en
Russe :
Валентин Васильевич Сильвестров), né à
Kiev le
30 septembre 1937. Ce musicien
ukrainien avait conquis la scène musicale au début des années
1960 en tant que cerveau progressiste d’un groupe d’avant-garde de Kiev réuni autour de Leonid Grabovski. Tonalité libre,
Dodécaphonisme, musique aléatoire,
clusters, recours aux bruits et à l’électronique faisaient partie de sa panoplie, il expérimentait avec l’art conceptuel et le théâtre instrumental. Son écriture, très expressive, est d'abord influencée par le
post-sérialisme se pratiquant alors en
Europe occidentale. Il connut rapidement le succès à l'étranger, salué notamment par
Adorno comme un musicien extraordinairement doué. Sa symphonie
Eschatofonie fit sensation à
Darmstadt en
1968.
En 1970, après de longues réflexions sur le sens de la musique, il produit une oeuvre-charnière : Drama, « J’ai essayé ici de sortir du ghetto de l’avant-garde, comme d’autres le faisaient aussi à l’époque. »
Sa musique s'orienta ensuite de plus en plus vers la confidence expressive, aux lignes mélodiques très étirées. Sans recourir à la « polystylistique » dont il était alors beaucoup question en Union soviétique. Il s’agit plutôt d’une fusion, d’une égalité de traitement appliquée à différents styles. En 1972, dans la Méditation pour Violoncelle et Orchestre de chambre, Silvestrov préconisera expressément le « retour à l’identique ».
Ses oeuvres récentes, Kitsch-Musik, Postludium, Postscriptum, Epitaph ou Requiem pour Larissa, exploitent – voire exaltent - les ressources musicales du passé telles l’Accord parfait et la gestuelle classico-romantique, souvent même avec une expression de nostalgie avouée. Silvestrov reconnaît que ces procédés ont perdu leur sens original et sont devenus une sorte de musique « dépossédée », ambiguë, qu’il nomme « métaphorique ». Les moyens du passé sont devenus pour lui des paraboles, des béquilles du souvenir. Sa musique est l'épilogue ultime du grand romantisme.