| Henri_Bosco |
|---|
| Naissance | 16 novembre 1888 |
|---|
| Décès | 4 mai 1976 |
|---|
| Activité | romancier |
|---|
| Nationalité | Française |
|---|
| Sujet | la Provence |
|---|
| Site officiel | henribosco.free.fr |
|---|
| OEuvres principales | L'Âne Culotte, L'Enfant et la rivière, Le Mas Théotime |
|---|
| Récompenses | Grand prix national des Lettres ; Prix Renaudot; Prix Berthou décerné par l'Académie Française ; Grand prix du Roman de l'Académie française ; Prix des Ambassadeurs ; Grand prix de la Méditerranée ; Prix de l'Académie de Vaucluse |
|---|
Henri Bosco (Avignon, 16 novembre 1888 - Nice, 4 mai 1976) est un romancier français.
Biographie
Un solide bagage classique
Issu d'une famille piémontaise, il est né à Avignon, en 1888, où son père était tailleur de pierre, luthier et chanteur d'opéra.
Il a trois ans quand sa famille quitte le centre ville pour habiter une demeure beaucoup plus vaste et proche de la Durance, à l'extrémité de Monclar, au quartier de Baigne-Pieds. Sa mère lui enseigne d'abord elle-même la lecture et l'écriture. Il entre en classe à l'âge de dix ans, rue Bouquerie, à l'école des Ortolans.
Après de solides études dans la cité papale où il fait ses humanités grecque et latine, Bosco obtient, en 1909, sa licence de lettres et son diplôme d'Études Supérieures à l'Université de Grenoble, puis il prépare et réussit son agrégation d'italien à l'Institut de Florence.
Mobilisé en Orient
Il est professeur à Avignon, à
Bourg-en-Bresse et à
Philippeville. Devenu musicien de talent, il occupe ses loisirs de professeur à écrire de la musique. Lors de la première guerre mondiale, il est mobilisé au 4
e régiment des Zouves. Devenu sergent interprète à l'État-major de l'Armée d'Orient, sa nouvelle fonction ne lui fait pas quitter les rives méditerranéennes. Il fait campagne aux
Dardanelles, en
Macédoine, en
Serbie, en
Albanie, en
Hongrie et en
Grèce.
Profitant de son affectation, le jeune universitaire recopie et décrypte nombre d'inscriptions antiques. Il rencontre aussi Robert Laurent-Vibert, un industriel lyonnais, avec lequel, les hostilités finies, il participe au sauvetage et à la restauration du château de Lourmarin.
Le séjour napolitain
La paix revenue, il est détaché à l'Institut français de
Naples où il passe dix ans à donner des cours publics. Il y écrit, en
1924, son premier livre,
Pierre Lampedouze dans lequel il décrit sa ville natale.
«Toute la ville est argentée de métal pur. C'est le dimanche des Rameaux. Saint-Agricol clame sa joie. Saint-Didier tinte à tous vents. Saint-Pierre a des battants qui font tourner les clocjes. Les Carmes chantent en patois un vieux cantique de Maillane, toutes les chapelles s'appellent dans les rues lointaines où fleurissaient, jadis, les confréries, et les confréries et les couvents qui sont perdus sous les remparts, font danser leurs petites cloches, et le grand bronze du bourdon de Notre-Dame des Doms dont dépendent quatre paroisses, du sommet de sa métropole, jette sa gloire et sa clarté à travers toute la Provence ».
Au cours de son séjour à Naples, il rencontre Max Jacob et le philosophe Jean Grenier qui devient son ami.
Son oeuvre littéraire
Plus tard, en
1931, il arrive au
Maroc où il va passer une autre longue partie de sa vie en tant que professeur au lycée de
Rabat. C'est à la fin de ce séjour, en
1945, qu'il obtient le
Prix Renaudot pour le
Mas Théothime.
En 1953, il parvient au zénith de sa carrière de romancier en recevant le Grand prix national des Lettres puis en 1968, se voit décerner le Grand prix du Roman de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre.
Cette récompense prestigieuse avait été précédée, deux ans auparavant par un hommage rendut à Avignon. Le samedi 22 octobre 1966, le romancier, devant un parterre de cinq cent personnes, fut accueilli dans la Salle des Fêtes de l'Hôtel de Ville. Il se vit honorer du prix de l'Académie de Vaucluse, récompense décernée pour la première fois par le Conseil Général.
Le romancier du Luberon
Arrivé à l'âge de la retraite, il partage sa vie entre
Nice et
Lourmarin où il découvre un
Luberon, terre de paysans et de vignerons, qu'il va chanter avec des accents homériques.
«Tu es la patrie des saisons. En aucun lieu au monde elles n'offrent figures suivantes. Tu les prends au passage et tu en fais selon les jours, soit la douceur de la neige, soit la fureur des tempêtes d'automne, soit vergers d'amandiers en fleurs, soit le blé, soit la vigne sanglante ».
Humaniste, Bosco aime cette montagne magique pour le simple et unique raison que les hommes depuis le nuit des temps y ont vécu et souffert.
«Je les connais tous, les sites humains d'où sont partis les hommes, l'abri du charbonnier, la cuve à vin creusée dans la paroi du roc, le poste à feu oublié du chasseur et, quelque part en un lieu hanté de moi seul, perdu dans la broussaille, cette aire immense avec des talus et quatre grands fossés mangés par l'herbe. Un vieux peuple, rude et sensé, au cours d'une migration énergique, avait sans doute établi là, jadis, son camp à l'ombre de la Terre ».
Ses dernières volontés
Le
chantre du Luberon désira reposer dans le cimetière de Lourmarin. Il fit part de ses dernières volontés dans un suberbe texte publié par ses amis d
Alpes de Lumières.«Enfin on chantera tes bêtes : renards, martres, fouines, blaireaux, nocturnes et le sanglier qui est peut-être ton dernier dieu (Mais silence, tu me comprends...).
Pour moi, si quelque jour, je dois tomber loin de ta puissance, je veux qu'on ramène mes cendres à Lourmarin, au nord du fleuve, là où vécut mon père et où, trop peu de temps, j'ai connu les conseils de l'Amitié.
Et que l'on creuse alors sur ta paroi, en plein calcaire, là-haut loin des maisons habitées par les hommes, entre le chêne noir et le laurier funèbre, un trou, ô Luberon, aufond de ton quartier le plus sauvage. J'y dormirai.
Et puisse-t-on graver, si toutefois alors quelqu'un prend souci de mon ombre, sur le roc de ma tombe, malgré ma mort, ce sanglier ».
Il meurt en 1976. Ses romans pour adultes ou pour enfants constituent une évocation sensible de la vie provençale où une imagination débordante et succulente participe au pouvoir envoûtant de son écriture. De nos jours L'âne culotte, Malicroix, L'enfant et la rivière, L'homme de Sivergues sont toujours réédités et restent des succès de librairie.
Notes et références
..
Bibliographie
- Pierre Lampédouze, 1925
- Irénée, 1928
- Le Quartier de sagesse, 1929
- Le Sanglier, 1932
- Le Trestoulas et L'Habitant de Sivergues, 1935
- L'Âne Culotte, 1937
- Hyacinthe, 1940
- L'Apocalypse de Saint Jean, 1942
- Bucoliques de Provence, 1944
- Le Jardin d'Hyacinthe, 1945
- Le Mas Théotime, 1945
- L'Enfant et la rivière, 1945
- Monsieur Carre-Benoît à la campagne, 1947
- Sylvius, 1948
- Malicroix, 1948
- Le Roseau et la source, 1949
- Un rameau de la nuit, 1950
- Alger, cette ville fabuleuse, 1950
- Des sables à la mer. Pages marocaines, 1950
- Sites et mirages, 1951 .
- Antonin, 1952
- L'Antiquaire, 1954
- La Clef des champs, 1956
- Le Renard dans l'île, 1956
- Les Balesta, 1956
- Sabinus, 1957
- Barboche, 1957
- Bargabot, 1958
- Bras-de-fer, 1959
- Saint Jean Bosco, 1959
- Un oubli moins profond, 1961
- Le Chemin de Monclar, 1962
- L'Épervier, 1963
- Le Jardin des Trinitaires, 1966
- Mon compagnon de songes, 1967
- Le Récif, 1971
- Tante Martine, 1972
- Une ombre, 1978
- Des nuages, 1980
Voir aussi
- Robert Ytier, Henri Bosco ou l’amour de la vie : d’Avignon à Lourmarin par Marseille, Naples, Rabat et Nice. Souvenirs, témoignages et entretiens inédits (1965-1976), Éd. Aubanel, Lyon, 1996.
- Marc Maynègre, membre de l'Académie de Vaucluse, Henri Bosco, un chantre du Luberon, in La Fontaine de Pétrarque, Journal de la Société Littéraire, délégation de Vaucluse, n° 17, 2006.
Liens internes
Liens externes